mardi 16 février 2016

Adopte un Alsachien

Bon, c'est pas la première fois que j'parle de moi ici. J'ai déjà écrit sur mes différents tattoos, ma réussite au Capes, mon dressing (pour le magnifique blog de Lady Beth) et puis, en fait, dès que je publie un truc, y a toujours une part de moi qui ressort, et ouais, je m'exprime avec mon cœur, tu vois ?

Donc aujourd'hui, j'ai décidé de partager une nouvelle part de mon intimité. C'est Pokaa qui m'en a donné l'idée. Et là t'es genre : Non mais c'est quoi le rapport ? Bah ! C'est simple ! Ils ont publié un nouvel article sur Tinder, or il se trouve que je suis sur Adopte un mec, donc j'me suis dit que j'pouvais à mon tour évoquer les différentes expériences vécues sur ce site.

Bref, hopla, fini pour l'intro, entrons dans le vif du sujet ! C'est pour de rire et c'est gratuit. Bam ! Cadeau dans ta face !




Fraîchement célibataire, j'me suis dit que le meilleur moyen pour rencontrer le grand amour, le seul, l'unique, le vrai… c'était de m'inscrire sur Adopte. 
Bon j'choisis un pseudo débile, Thérèse Raquin (c'est pas vraiment celui-là en fait, mais presque), une phrase qui correspond à ma personnalité (Let there be rock ! Putain, chui trop rock'n'roll comme meuf), et j'écris quelques références en matière de bouquins (Sade, Bukowski, Baudelaire), de musique (Scène locale !) et de série.
Et puis c'est parti pour les rencontres virtuelles.

Ce qui est assez marrant, j'trouve, c'est que tu croises plein de mecs que tu connais.
Alors à ce propos, petit aparté rien que pour B. : Mec, arrête de m'envoyer des charmes, bordel, on est ami sur facebook !
Y a ton ancien pote perdu de vue (Tu crois que cinq ans après j'vais vouloir coucher avec toi ? Nan mais déjà à l'époque il était hors de question que tu me ken. En plus tu t'es coupé les cheveux entre temps, HERETIQUE !)
Les potes de tes exs
Les exs de tes copines
Des stars locales (Il se trouve que d'écrire : « Aaaaaaaaaaaaaaaah ! J'adore ce que tu fais ! Je t'aime ! Je suis dingue de toi ! » c'est pas le meilleur moyen de draguer …)
Des gens qui connaissent mon blog 
Des potes de mes potes, les potes de tes potes.
Mon agent immobilier.
Mon caissier.
Et puis j'en passe.


J'ai des goûts musicaux trop chanmé
Bon, heureusement, il y a aussi une flopée d'inconnus. 
J'ai beau préciser dans ma shopping liste que je veux un mec "crade et chéper" (bah oui, c'est ce que j'aime), il y a tout un tas de gars qui essayent quand même de me contacter. 
Alors les hippies, les métalleux, les punks à chien, les rockab, évidemment, je les prends.
Les autres ... Bon, les intellos-bobos, j'me dis toujours que ça peut le faire, mais au final non, parce qu'ils sont ennuyeux et pédants. 
Les fashions victimes, qui mettent des sublimes selfies pris dans la bagnole, en mode fausse Ray Ban et tralala, j'peux pas non plus. 
Les vieux, non. 
Les mecs bêtes, mais alors vraiment niais, avec des répliques tellement clichées, et des fautes dans chaque mot, non plus. 
Les mecs qui posent en costard ou en uniforme, à ton avis ? 
Les grands sportifs, en mode photo je fais du surf, de l'escalade, du cheval, de la course ? Non, sauf si c'est du foot, du skate ou du BMX.
Il arrive souvent que j'me dise "OMG, salut beau gosse !" et puis je regarde les autres photos du BG ultime, et là je me demande comment le mec a fait pour masquer son crâne dégarni, son triple menton, et son regard vide de gros pervers dégueulasse sur la première photo.
De toute façon, qu'on se le dise, tous les mecs sur Adopte sont ingénieurs et artistes, de préférence musiciens. Et quand un gars te dis qu'il est tatoueur, et que le lendemain il sonne chez toi parce qu'il veut relever les compteurs de gaz, tu t'étonnes même plus.

Un autre truc fun aussi … Les tous premiers échanges.
Y a des mecs qui m'abordent comme ça : « Alors Thérèse Raquin, à part être une héroïne d'Emile Zola, tu fais quoi dans la vie ? »
Mais en fait, pour la majorité, ça donne ça :
« -Salut Thérèse ! Ça va ? Tu fais quoi dans la vie ?
-Bah écoute gros, si tu veux en savoir plus sur la vie de Thérèse, cherche « Thérèse Raquin » sur Google.
-Hahaha ! Ah ouais ! J'passe un peu pour un con là … Mais du coup tu t'appelles vraiment Thérèse Raquin ou pas ? »
YOLO

Le dino est là pour habilement cacher mon pseudo
Photoshop-expert-ta mère
Ce que j'aime le plus, évidemment, ce sont les dragueurs, parce que je prends pour argent comptant tout ce que ces gars peuvent me dire, et ça m'aide à me sentir belle, drôle et intelligente au quotidien. 
Non, je plaisante.
« Salut ! Je te trouve magnifique ! Et ta moto est super ! » 
Merci mais en fait je prends la pose sur un vélo.
« Ouah ! T'as des formes incroyables ! » 
Autrement dit, t'as un cul énorme.
« J'adore toutes tes références, les auteurs que tu cites. C'est vraiment rare de rencontrer des filles intelligentes. Et ça compte beaucoup pour moi. Tu sais, je suis ingénieur-chercheur-prof en fac. Tu viens quand chez moi pour qu'on baise ? »
« Ah bon, t'as un blog ? C'est cool, mais j'vais pas le regarder. En revanche va voir mon site internet, parce que je suis un très grand artiste. »
« Coucou ! Je suis trop content que tu aies accepté mon charme. Oui parce que j'ai vu qu'on a EXACTEMENT les mêmes goûts en matière de séries, c'est juste dingue ! » C'est sûr, c'est fou de rencontrer quelqu'un qui aime Game of Thrones et Walking Dead, vraiment, je pourrais à peine te citer une cinquantaine de personnes que je connais qui adorent aussi ces références.

Sinon, les vraies rencontres vont assez vite. Mais y a quand même au moins trois mecs à qui j'écris régulièrement depuis près de deux mois, sans qu'on se soit jamais rencontré. Et c'est marrant parce qu'avec eux, j'ai soit des discussions très sérieuses sur l'art, la politique, l'éducation, soit des conversations absurdes du genre :
-J'aimerais me faire démonter par de grands animaux.
-Moi aussi, mais seulement s'ils sont allemands, et s'ils portent des masques de Donald Trump.

Franchement, j'ai quand même fait pas mal de rencontres, et ça s'est presque toujours bien passé. 
Y a même ce gars, un mec bien, avec qui je suis allée voir une pièce de théâtre, et puis au final on se plaisait pas, mais on s'est super bien entendu, alors on a juste dormis ensemble, en se serrant dans les bras, c'est un chouette souvenir. 

Parfois, entre l'étape "Adopte" et l'étape "Rencontre (ou pas)" y a un passage par la case "File-moi ton 06".
Et là, évidemment, photo de bite. ZBRAAAAAAAH ! Nan mais préviens au moins, arschloch, avant d'envoyer une monstruosité pareille ! Surtout à 7h du mat, avant le premier café. (J'ai tellement de mal à me réveiller, c'est horrible ...)
T'as aussi le droit à des défilés de selfies. Genre le mec, et putain c'est true story ma poule, qui m'envoyait des dizaines de photos de lui par jour ! Au travail, en train de manger, bourré avec ses potes, sous la douche, aux toilettes en train de chier ... 
Heureusement, certains ont un vrai sens de l'humour, au point de t'envoyer des photos d'eux en train d'imiter les poses les plus nulles des nanas sur Insta (big up à toi mon chaton, t'es tellement hot !)

N'oublions pas les conversations terriblement banales, chiantes en fait.
"Et donc tu peux me parler un peu plus de ton métier ?" ou pire "Je vais te parler un peu plus de mon métier"
"Si tu as froid je pourrais te réchauffer ! Hihihi !" Ça va pas le faire, mec, désolée, mais j'suis plus virile que toi.


Bon, y a des fois où ça se passe mal aussi quoi. Y a des mecs agressifs, des mecs qui te manquent de respect, d'autres qui "tombent amoureux de toi" et qui t'harcèlent ...
Tous des miskines, ils font pitié.

Hors de question pour autant de terminer sur une note négative ! Adopte, ça me permet de faire plein de rencontres et j'trouve ça chouette, tout simplement, de découvrir des personnes qui n'auraient pas forcément croisé mon chemin autrement. 
J'ai rencontré des artistes, de belles personnes, des bêtes de sexe, je suis même tombée amoureuse (connasse, t'es qu'une connasse sentimentale). 

Bref, merci quand même Adopte, on se marre bien avec toi. 


Et le cul dans tout ça ? ...
J'suis trop prude pour en parler, tu le sais bébé, mais va voir sur un autre site qui en parle et qui s'appelle Le Journal d'une Chatte, c'est une chouette pote qui le tiens.



Et sinon, si tu veux lire des trucs vraiment intéressants, va suivre ma page facebook !









samedi 13 février 2016

Interview de Lemm Rollicking des Pin-Up d'Alsace !

A l'occasion de la Saint-Valentin, j'me suis dit : "Meuf, comment tu pourrais marquer l'événement, offrir un petit cadeau à ceux qui ont la gentillesse de te suivre, faire plaiz à tous tes lecteurs ?" 

Alors tu me connais, j'ai tout de suite pensé que ce serait sympa d'organiser une big party chez oim, en conviant les 1500 personnes qui ont liké la page facebook de Rock'n'Art, mais finalement j'ai pensé que ça leur plairait carrément plus que je publie un nouvel article du tonnerre, une interview sur une nana à la fois cool, sexy, talentueuse ... 


Alors voilà pour toi, mon interview de Lemm Rollicking, sublime effeuilleuse burlesque, membre des Pin-Up d'Alsace !

Photo : Krahzi Photographies
A la voir sur scène, danser avec grâce, humour, et joie, on pourrait croire que cette incroyable nana a fait ça toute sa vie, comme si le burlesque lui collait à la peau, et pourtant, ce n'est que depuis peu que Lemm est entrée dans ce monde pailleté. Laissons cette sémillante pin-up nous parler de son parcours qui l'a mené au bout de ses rêves ...

"Mon rêve s'est réalisé et je le vis à fond !"

"Je pratique la danse depuis trois ans seulement. Cela fait deux ans que je m'initie au modern jazz et un an au cabaret. Plus jeune j'ai fait de la musique pendant 14 ans et du théâtre pendant trois ans."
"J'ai découvert l'effeuillage à la Luna Moka's Burlesque School, entre 2010 et 2011, en participant aux cours de Juliette Dragon, Cherry Lyly Darling et Lolaloo des Bois."
"Ce qui m'a tant plu dans le burlesque ? C'est le côté spectacle ! Je ne voulais plus faire de théâtre car je détestais apprendre des textes par cœur ! Et en regardant les spectacles, j'ai adoré ce côté théâtralisé, les mimiques, les gestuelles et le charisme, et forcément ces femmes avec leurs courbes, leurs formes et leurs costumes ... HAN !"


David et Christel Photography
Les Clash'Bonbons

"En 2011, quand je travaillais encore aux Tanzmatten de Sélestat, un collègue qui organisait le Festival Léz'Arts Scéniques me dit tout juste quinze jours avant le début des festivités : 
« ça serait vraiment super d'avoir une animation dans l'espace VIP avec de l'effeuillage burlesque, dommage qu'on n'y ait pas pensé avant ! »
Du coup, toute excitée par cette idée, je lui propose d'organiser en speed ce projet. J'ai contacté toutes les filles avec qui je prenais des cours chez Luna ; parmi celles dispos et motivées nous avons monté notre premier spectacle et crée par la suite notre troupe et asso afin de continuer cette aventure magique ! Les Clash'Bonbons !
Entre festivals locaux, notre collaboration avec le groupe Détéor et des petites scènes essentiellement haut-rhinoises, j'y ai vécu une bonne expérience pendant 2 ans."

Les Pin-Up d'Alsace

"La première année où les Pin Up d'Alsace ont performé à la FAV de Colmar, dans le fabuleux Magic Mirror, j'y travaillais en tant que serveuse. C'est comme ça que j'ai commencé à faire plus ample connaissance avec cette troupe.
Coco Das Vegas, qui était programmatrice pour la Salamandre à l'époque, nous avait proposé (avec les clash'bonbons) de venir y performer. Elle faisait également appel à nous de temps en temps pour différents événements qu'elle organisait avec les Pin Up d'Alsace.
Et c'est en 2013 que Coco (encore une fois) m'a proposé de faire partie des modèles Pin Up pour son calendrier, de travailler avec elles à la FAV pour le service au bar et de performer deux ou trois soirs durant la foire.
2 mois plus tard, elle m'a demandé si je souhaitais intégrer la troupe à temps plein. Et c'est à partir de là que cette folle aventure commença ! Merci Coco !
C'est grâce à la troupe des Pin Up d'Alsace que ce « rêve » s'est réalisé car je suis intermittente depuis 1 an et demi !"

Etre effeuilleuse, c'est plus qu'un métier ... C'est un nouveau mode de vie !

"La vie d'une effeuilleuse, enfin en tout cas la mienne, avec les Pin Up d'Alsace, c'est plus qu'un métier... c'est un nouveau mode de vie !"
"Il y a le côté très professionnel, avec les création de numéros, de costumes, les répétitions persos et
David Soyer
celles avec la troupe, les réunions avec notre agent, les cours que je donne à Colmar pour l'école de Luna, mes cours de danses pour progresser et évoluer, et bien évidemment les spectacles !
Et il y a aussi l'amitié qui s'est créée au sein de la troupe. Quand on part en show, ou en tournée, c'est une vrai colonie de vacances ! 
Des fous rires, des jeux de mots de pourris, du soutien, de l'écoute et des vraies conversations de filles  !
Je n'estime pas être « célèbre », restons relatif, mais il est vrai que nous avons une certaine notoriété avec la troupe et un réseau qui s'est formé suites à nos prestations ! Et ça, c'est tout simplement génial !"
"Quand nous présentons une revue, nous la préparons en fonction du thème choisi par le client, parmi ceux que nous proposons (exotique, hollywood show girl, voyage autour du monde, rétrospective, etc) Du coup il ne choisit pas les actes, mais plutôt une ambiance générale !

"Ça swing, mon costume brille de partout, j'adore ça !"

"Parmi mes numéros, s'il y en a un que je préfère, c'est celui qui pour moi m'a révélé, et qui me fait toujours frissonné quand je performe avec, il s'agit de l'acte « The Mask », qui fait bien évidemment référence au film avec Jim Carrey ! Je m’effeuille sur la musique « Hey Pachuco », il est très énergique, ça swing, mon costume brille de partout, j'adore ça !
En 2014 et 2015 j'ai fais quelques Festivals Burlesque avec cet acte, et également un concours de meilleur talent organisé par la Ville de Mulhouse, où j'ai gagné la seconde place parmi une quinzaine d' artistes différents ! Ce numéro est très sentimental !
J'adore aussi performer avec mon acte « Brazil » crée l'été dernier. Dans un esprit Carnaval de Rio, C'est la première fois que je porte un costume aussi impressionnant ! Pareil il est très dynamique, il donne la patate, et le bouquet final dans ce numéro est juste ... explosif !"

On passe en mode interview spéciale Saint-Valentin ! Love, love, love !

Krahzi Photographies
"Mon mari travaille aussi dans le monde du spectacle. 
Ces deux dernières années il était tour manager pour le groupe Ez3kiel, il partait souvent en tournée ; il est également directeur technique des Eurockéennes, donc entre juin et juillet, on ne se  voit presque pas !"
"Il est vraiment très protecteur avec moi. Même si on est pas toujours en accord, il m'écoute, me comprends, me conseille et me soutient énormément dans mon métier. Il travaille avec nous aussi sur certains événements !
Si j'ai un coup de blues, des doutes, il sera là, mais sera plus du style à me secouer et à me pousser dans mes retranchements pour que je puisse avancer et avoir la gniak !"
"On s'est marié en 2015. Le mariage n'a jamais été un rêve pour moi en fait, ça ne m'intéressait pas plus que ça avant, et lui non plus d'ailleurs. 
Mais là c'était une évidence ! Je peux dire que j'ai eu un vrai mariage de fou ! Les invités arrivaient avec leur billet d'entrée, on leur remettait un bracelet, pour accéder aux festivités. Un coin Vip pour la famille et les proches, un coin tartes flambées à volonté pour tout le monde, une grande scène avec concert/dj et forcément un spectacle burlesque ! Bref un mariage qui nous correspondait vraiment bien !"

Des conseils pour séduire ...

"Je pense que le principal est de garder sa personnalité et surtout ne pas se transformer ! Il ne faut surtout pas en faire de trop ! C'est-à-dire ne pas monopoliser l'attention, mais ne pas être effacée non plus."
"Pour moi tout se joue dans le regard. Donc la gestuelle à adopter pour moi est simple et se fait au quotidien. Prendre soin de soi et de sa peau !"
"Et comment se préparer pour un rendez-vous amoureux ? Je mettrais mes yeux en valeur avec un beau trait d'eye liner et une jolie bouche rouge. Pour la tenue, une paire d'escarpins vernis et une jolie robe en fonction de sa morphologie. Personnellement, j'opterais pour une robe cintrée ou une robe patineuse. C'est ce que je préfère !"

Retrouve Lemm sur sa page facebook et la page des Pin-Up d'Alsace !

mercredi 10 février 2016

Sadie von Paris : Flirter avec l'underground

C'est à l'occasion de "Strasbourg mon Amour" que j'ai rencontré la sublime Sadie Von Paris. Nous nous sommes retrouvées au Graffalgar où elle expose quelques-unes de ses plus belles œuvres, en compagnie d'un autre artiste, Stew.

Toutes les photos publiées dans cet article sont de Sadie Von Paris
"Mon travail est dédié à la jeunesse en général, et une grande partie aux femmes."

"La photographie est un excellent moyen de support pour exprimer ce que j'aime le plus. La jeunesse, bien sûr, et les femmes aussi. De toute façon, je n'ai jamais caché que je suis lesbienne."
Sadie est cool et sûre d'elle, incroyablement belle. Elle est, à l'image de son art, sans complexe, plongée avec passion dans l'underground, l'alternatif, le désir de vivre en toute liberté.
"Le problème dans la société actuelle c'est que, d'un côté, il y a beaucoup d'images de femmes très vulgaires qui sont affichées partout, et de l'autre côté, le quotidien est envahi par la pudeur ... On ne sait plus ce qu'on peut faire ou non, vers quoi se tourner ..."
Sadie, qui dévoile souvent des corps nus dans ses photographies, tout en posant elle-même régulièrement dénudée en tant que modèle, m'explique : 
"La nudité n'a rien de vulgaire selon moi ! Nous sommes tous nés nus après tout ! ... En fait, je pense que toutes les femmes devraient s'assumer, sans aucun complexe, dans toute leur élégance. Chaque personne est belle, on a tous en nous plein de choses qui nous font briller."
"J'aime montrer des filles qui, sans correspondre aux canons de beauté habituellement véhiculés, sont à l'aise comme elles sont. S'il y a bien un message que j'aimerais faire passer, c'est celui-là : il faut se sentir bien dans son corps et profiter de la vie ! Il faut le faire maintenant, vivre les instants présents !"

"Ne pas se mettre de barrières"

"J'ai commencé dans le monde de la photo en tant que modèle. Je pose nue, j'ai toujours voulu le faire d'ailleurs, je trouve ça intéressant ... Et, surtout, je n'ai jamais voulu me mettre de barrières."
"Ça coulait de source pour moi que je me lance ensuite en tant que photographe."
"J'ai commencé en faisant des auto-portraits, puisque j'étais la modèle que j'avais sous la main ! Et j'ai appris sur le tas. Parfois, je demandais des conseils aux photographes pour qui je posais. Puis, au fur et à mesure, j'ai commencé à montrer ce que je faisais, à démarcher des modèles ..."
"De ne pas avoir appris la photo dans des cours etc, ça me permet aussi, je pense, de ne pas faire comme tout le monde, de ne pas entrer dans le même moule !"
"Ça ne me dérange pas qu'on voie une prise électrique, que le cadrage ne soit pas droit, etc. On s'en fout, j'aime ce foutoir !"
"S'il y a bien une chose qui m'inspire, ce sont les pochettes de vinyles : ce format carré, avec toutes ces illustrations, plein de photos qui se mélangent ... Il y en a certaines de Nina Hagen par exemple que j'aime beaucoup !"
Je demande alors à Sadie de m'expliquer comment elle procède pour ses séances photos, comment la magie s'opère : "La plupart du temps, je rassemble des amis, je leur dis de porter les fringues qu'ils aiment, je mets de la musique, on se détend, et je les photographie. Parfois, je vais leur dire "Stop ! Ne bougez plus !" ou "Refais-ça" si je n'ai pas eu le temps de prendre en photo un mouvement ou une attitude qui m'a plu."
"Disons que je crée une situation, je donne un axe, tout en faisant quand même des prises sur le vif. Je ne veux pas que les modèles soient figés, paralysés, pour que je puisse prendre ma photo, ça ne m'intéresse pas."
"Si tu regardes mes photos, tu constateras que je travaille souvent avec les mêmes modèles, des personnes de mon cercle. J'aime bosser avec elles déjà pour donner de la continuité à mon travail mais aussi parce que je sais que je peux tout leur demander, même des choses assez dark, c'est une question de confiance mutuelle."

"Le contact humain"

Sadie a déjà publié ses œuvres dans différents magazines comme Well Well Well, un magazine lesbien indépendant : 
"Il n'y a pas beaucoup de supports qui représentent la population LGBT, alors je suis vraiment contente de pouvoir participer à un sujet qui me tient tant à cœur, que je défends. En plus, c'est un beau support, c'était vraiment une chouette expérience ..."
"J'ai aussi récemment fait quatre photos pour Le bateau, un magazine orienté vers l'érotisme, auquel différents artistes participent, des écrivains, des dessinateurs, ..."
"C'est une nana qui a crée ça, grâce à un Kiss Kiss Bank Bank. Ça a vraiment de la gueule ! J'adore ce genre de projets ! C'est vraiment sympa de pouvoir participer à ça, c'est très intéressant, totalement différent de ce qu'on voit dans la presse nationale habituelle ..."
Mais s'il y a bien une chose que Sadie apprécie aussi, ce sont les expos  "J'adore rassembler les gens ! J'aime rencontrer de nouvelles personnes, et pouvoir échanger. Je crois que c'est pour ça que j'aime tant la photo, en fait, pour le contact humain."
"Je me souviens d'une expo géniale que j'avais fait à Marseille. C'était plus une "performance". J'avais rassemblé plein de monde autour de mes photos, les gens pouvaient venir avec leurs instruments pour jouer, ... C'était une ambiance incroyable !"
"A un moment donné, j'ai pris un micro et j'ai crié que, dans cinq minutes, toutes mes photos devaient être parties. Les gens pouvaient prendre gratuitement mes œuvres que j'avais fait imprimer sous forme d'affiche. C'était génial !"
"Il y avait même une vraie solidarité qui s'était mise en place, les plus grands aidaient les plus petits à décrocher les photos en hauteur, etc. Et au bout de cinq minutes, il n'y avait plus rien !"

"Je connais bien Strasbourg, je sais apprécier tous les bons côtés de cette ville"

De passage sur Strasbourg, Sadie en a également profité pour photographier des élèves de la Luna Moka's Burlesque School. Elle me raconte : "C'était un vrai challenge ! Aussi bien pour les filles, qui
n'ont pas l'habitude de poser, que pour moi, parce que je devais réussir à les mettre à l'aise, et parce que je travaille rarement comme on l'a fait, avec des shootings rapides d'une demi-heure."
"Mais je suis très contente, les nanas avaient plein de tenues, elles se sont vite détendues devant l'objectif. Le résultat est génial !"
Sadie reste le temps de l'expo sur Strasbourg, avant de repartir sur les routes. Cette ville est loin de lui être inconnue puisqu'elle y a résidé pendant un an. "Ce n'est pas la première fois que j'expose ici : il y avait La Popartiserie, à l'occasion de la gay pride, et Avila, un salon de coiffure situé au centre-ville."
"Je connais bien la ville, et c'est toujours un plaisir de revenir ici, de revoir des amis ... Il y a une ambiance particulière à Strasbourg, c'est un peu comme si tout le monde se connaissait, comme si ce n'était au final qu'une petite ville. C'est quelque chose qu'on ne retrouve pas ailleurs."

Pour suivre le travail de Sadie, rends-toi sur sa page facebook !





samedi 6 février 2016

Avat'Art : Custom is a way of life !

Je le retrouve dans son atelier. Aux murs, certains de ses tableaux, une illustration de Marie Meier, un poster des Pin-Up d'Alsace et une plaque Lucky Strike. Partout ailleurs, des réservoirs de moto, des casques et quelques guitares.
David, alias Avat'Art, évolue dans un univers custom. Les supports de ses œuvres sont des bécanes, des voitures, des grattes, des skates ...
Rencontre avec un artiste des plus cool !

David photographié par la talentueuse Nini Pics

"Le custom et la street culture forment la base sur laquelle je me suis construit."

"J'ai toujours voulu faire ce métier", me confie le souriant David. "J'ai grandis avec des parents qui étaient à fond dans le custom, ma mère roulait déjà en harley !" 
"De mon côté, j'étais plongé dans le street art pendant ma jeunesse. Je graffais un peu et j'étais attiré par le monde du skate, du roller, ..."
Il m'explique son parcours, entièrement tourné vers ce seul objectif : faire de la déco son métier : "J'ai commencé par un apprentissage en tant que peintre carrossier. A 16-17 ans, c'était ce qui m'a paru le plus évident, le plus à ma portée. Si la réparation de carrosserie ne m'a pas exalté, côté déco, je voyais plein de choses vraiment intéressantes. Et parallèlement, je suivais une année en art déco."
"Suite à ça, j'ai travaillé pendant 12 ans dans un garage et je dois dire que je me suis un peu perdu là-dedans ... A cause du travail qui prenait beaucoup de temps, je ne faisais quasiment plus de déco à côté ..."
"Un jour, je me suis réveillé en me disant que je passais à côté de ce que j'ai toujours voulu faire, de ce pourquoi je m'étais à l'origine engagé dans cette voie."
"Alors j'ai décidé de m'installer. J'ai fondé une SARL pour pouvoir faire du service aux professionnels en tant que peintre-carrossier, tout en faisant de plus en plus de déco. C'est ainsi, en jonglant entre les deux, que j'ai pu progresser, approfondir toutes les techniques : le strip, l'aéro, la feuille d'or, ..."

Un artiste peintre à part entière

"En janvier 2014, j'ai arrêté la SARL pour devenir un artiste peintre à part entière. "
"Je ne fais pas que de la moto, je peins sur plein de supports différents. Je travaille avec un luthier par exemple, car je fais beaucoup de guitares. De temps en temps, je m'occupe de voitures."
"Je réalise aussi des tableaux sur des planches de skate. Certaines ont été exposées à La Popartiserie, à Strasbourg, et il y en a une qui est toujours dans une boutique de skate, Rollingspade. Je peins également sur des plaques de type carrelage, mais uniquement en faisant du strip."
"Récemment, j'ai eu la chance de travailler sur un projet complètement atypique pour le restaurant Tony's kitchen. Je connaissais le patron vu que je lui avais déjà fait un casque. Puis, un jour, il est venu me demander de peindre sur des réservoirs coupés en deux qui allaient ensuite être accroché au mur."
"Il m'a laissé carte blanche en plus, j'ai vraiment pu exprimer ma créativité, utiliser différentes techniques, réaliser différents styles ... Et donc, maintenant, il a un mur entier décoré par des demi-réservoirs, c'est génial ! Il a voulu une déco entièrement tournée vers la moto pour son établissement, le rendu est superbe."
"Je suis très ouvert en fait, j'aime beaucoup qu'on me propose des trucs différents, des projets sur lesquels je dois me creuser la tête, des idées qui me poussent à me dépasser !"
"Il y a peu, j'ai pu bosser sur un très gros projet moto. La bécane vaut près de 100 000 euros ! Le cadre a été fait sur-mesure, etc. J'ai eu plus de 250 heures de travail pour celle-ci ! C'est un projet tellement rare ... J'ai vraiment adoré le faire !"
"Je peux te parler d'autres projets aussi. Par exemple, je vais faire partie d'un collectif d'artistes qui va peindre sur des planches de skate. Ça me booste tout autant !"

"Mixer des techniques, c'est ce que j'aime le plus"


"Ce n'est que depuis 2012 - 2013 que je commence vraiment à sortir, à montrer ce que je fais, dans des salons, des conventions ... Avant, je n'étais pas assez satisfait de ce que je faisais, alors je ne montrais pas grand chose, et pourtant je bossais à fond !"
"Encore aujourd'hui, je ne suis jamais pleinement satisfait de mon travail. D'ailleurs, chaque année, je
me fixe des objectifs : je dois travailler telle technique pour progresser."
"Je connais pas mal de personnes dans la déco qui se contentent d'une technique, et très souvent il s'agit de l'aéro. Ça leur permet de maîtriser à fond le truc, ils sont capables de faire des choses formidables, d'aller très loin ! Mais ce n'est pas ce qui m'intéresse personnellement."
"Mixer des techniques, c'est ce qui me plaît le plus ! Ce mélange permet de créer des univers totalement différents."
"Je travaille aussi beaucoup avec les volumes, j'aime réaliser des strates différentes, donner cette impression de profondeur. Jouer avec les matières, les textures, les techniques, oui, ça, j'adore !"
"Il ne faut pas non plus oublier qu'on peut faire preuve d'une grande finesse dans la déco ! Et j'adore jouer là-dessus."
"Tu as la vision de loin, quand tu vois la moto passer. Et puis tu as la vision de près, et là tu découvres énormément de choses, tous ces détails que tu n'aurais pas pu voir si tu n'avais pas pris le temps de bien examiner le tout."
"Bien sûr, il y a les têtes de mort, les croix de malte, les drapeaux US, ... Mais c'est aussi sympa quand un client vient avec une idée différente, originale, très personnelle ! Ça suscite tout de suite l'envie !" 
"Tu sais que tu vas pouvoir emprunter des chemins différents, explorer d'autres aspects de tes techniques, te dépasser !"
"Ce qui est essentiel pour moi, c'est de tenir le client informé tout au long du travail. Je lui envoie régulièrement des photos, pour qu'il puisse voir l'avancée. Il arrive parfois qu'il demande un réajustement du coup. Mais c'est vraiment primordial car au moins je suis certain qu'à la fin, le client sera vraiment satisfait du résultat !"
"C'est comme quand un client vient me voir sans vraiment savoir ce qu'il veut, ou en étant hésitant : je ne me lance jamais avant d'être sûr que le projet lui plaise complètement. Pour ça, il faut beaucoup discuter, réaliser de nombreux croquis ... Cette période d'hésitation peut durer un mois, six mois, mais c'est essentiel d'attendre avant de foncer tête baissée ... Tout le monde ne fait pas comme moi, c'est ma façon de procéder. Parce qu'à la fin, il est essentiel que le lient soit"


Tu l'auras compris, Avat'Art est un très grand artiste, qui vit de sa passion. Posé, calme, souriant et d'un grande gentillesse, David adore parler de son métier, et quand il le fait, c'est avec plein de paillettes dans les yeux. Alors si t'as l'occasion de le croiser, n'hésite pas à aller le saluer !

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jeudi 4 février 2016

Echec & Ma(l)t : Brèves de Comptoir, leur premier album !

Échec et Ma(l)t c'est du punk festif qui sonne comme des rires entre potes, des verres qui se vident, des pas qui vont plus très droit, une joie de vivre, tout simplement, une envie de s'amuser.
Depuis onze ans, ce groupe originaire de Saverne arpente les scènes du coin et diffuse sa musique fun et cool, hyper entraînante.
Et en 2016, après deux EP, ils sortent enfin leur tout premier album : Brèves de comptoir !

Prends une bière mon chaton, on va papoter avec les punks de Saverne !


Photo : Francis Porché
Je les rejoins vendredi soir, à 19h, à l'école de musique où ils répètent. Sur le coup je me suis dit que j'aurais dû leur demander la salle exacte, que je ne les trouverais pas, mais finalement je n'ai eu qu'à me laisser guider par le son de la batterie. 
Entrée dans la salle, ils me tendent une bière tout en s'excusant : "Ouais, désolés, ça sent la sueur !" Ils s’asseyent autour de moi tout en continuant à bavarder et à se marrer. On sent immédiatement la puissance des liens qui les unissent, cette amitié inébranlable, et c'est là toute la force de leur groupe.
"En onze ans, les membres d'Echec & Ma(l)t n'ont jamais changé", m'explique Bloom le guitariste. "D'ailleurs, on s'est toujours dit que si l'un de nous devait quitter le groupe, on arrêterait tout."
"On se voit tout le temps" ajoute Ams, le chanteur, "on est plus qu'un simple groupe, on est une famille ! Il y a peu de groupes comme le nôtre qui tiennent aussi longtemps. Si on est encore là aujourd'hui, c'est clairement parce qu'on forme ce noyau familial."

Depuis tout ce temps, évidemment, ils en ont vécu des choses. Je me rappelle encore les avoir vu en concert à l'époque où j'étais lycéenne (tiens, coup de vieux dans ta gueule, mange sale meuf). Eux-même ont pas mal changé : "On s'est tous coupés les cheveux et on a pris du bide !" plaisante Ams "mais plus sérieusement, c'est clair qu'il s'en est passé des choses ! On a mûri, on a eu des enfants, on a vécu des drames aussi ... On a eu des hauts et des bas"
Et côté musique, ils ne sont pas non plus avares de souvenirs : "On a partagé des scènes avec de belles personnes, on a vraiment vu du beau monde, comme 16Kat ou Skwattack."
Bloom ajoute : "Tout au début, quand on a crée ce groupe, j'avais décrété que notre objectif était de jouer avec Tagada Jones ! C'était un délire, tu vois, un truc qui semblait impossible ! Mais finalement, on l'a fait ! On a fait la première partie de Tagada Jones !"
"On a aussi sorti deux EP ! Le premier s'appelait Unis et le deuxième Les chansons à boire ! On est toujours resté dans nos thèmes de prédilection comme tu peux le voir !"

"On a toujours un petit noyau de fans qui nous suivent, ça fait vraiment plaisir."
"C'est sûr qu'en 10 ans, on n'a jamais eu affaire qu'à un public de punks convaincus ! On se retrouve face à des spectateurs très éclectiques, des vieux rockers, des jeunes teufeurs ... Ce qui est cool, c'est quand le public est réceptif !"
"Parce que c'est ce qu'on recherche avant tout, l'échange ! Nous, ce qu'on veut, c'est que les gens bougent, qu'on délire tous ensemble !"
Galip, le batteur, me raconte : "Je me rappelle d'une fois où on a joué à 4h du mat' à la maison Mimir. Il n'y avait que des teufeurs déjà bien joyeux, mais c'était vraiment chouette parce qu'ils étaient au taquet, ils ont tout de suite adhéré à notre musique ... On s'est bien marré !"

Leur musique punk a de quoi séduire toutes les personnes joyeuses, ouvertes d'esprit, parce qu'elle est universelle, presque intemporelle. C'est un hymne à l'amitié, aux chouettes soirées, même si elle sait parfois devenir engagée.
"C'est Bloom qui compose, mais chacun ajoute sa touche. On amène tous nos influences : Tagada Jones, les Bérus, les Sales Majestés, ..."

"On aime la musique, on adore aller à des concerts. Depuis qu'on est jeunes, on va voir des groupes alors forcément, ça te donne envie de t'y mettre toi aussi, de monter sur scène ! D'ailleurs on est plusieurs à faire partie d'autres groupes comme MotörkopfL'Accord de Raide ou C. R. P."
Les quatre membres du groupe vouent une vraie passion à la musique, elle fait pleinement partie de leur vie. Et c'est aussi pour ça qu'ils sont fiers de présenter leur tout premier album, après avoir déjà sorti deux EP.

Bloom a les yeux qui pétillent quand il me dit : "C'est un projet qui nous tient incroyablement à cœur ! On s'est fait plaisir, on s'est donné à fond, on y a mis toutes nos tripes !"
"Tout l'album a été fait avec des gens qu'on connaît comme Mac Fly qui a réalisé la pochette de l'album. On avait une idée en tête, on voulait que tous les personnages présents dans nos chansons soient représentés, et il a fait un boulot incroyable ! Franchement, cette illustration est géniale, tout l'esprit de l'album est là !"
"Il y a aussi Jam qui nous a enregistré et Fouf qui s'est occupé du mastering. Ce sont des gars vraiment très doués, c'était génial de pouvoir bosser avec eux."
Et justement, quel est donc l'esprit de Brèves de comptoir ? Eh bien ! Tout est dans le titre !
Ams m'explique ; "C'est tout ce qu'on peut retrouver dans les discussions de comptoir, les conversations de soiffards !"
"Il y a plusieurs histoires ... Le mec qui, dès qu'il sort du boulot, va au bistrot du coin parce qu'il n'a
Et pour le fun, un instant nostalgie ...
Il y a 10 ans ...
que ça dans la vie, c'est son seul échappatoire. Le mec qui devient con et violent quand il abuse de la boisson. Le crevard que le taulier veut à tout prix faire sortir de son rade. Et puis tous les reproches que peuvent nous faire nos nanas et qu'on se raconte ensuite entre potes, accoudés au comptoir."
On peut clairement tous se retrouver dans au moins une de leur chanson. Elles sont simples et vraies, franches, elles nous parlent. Certaines sont plus ou moins sérieuses d'ailleurs, comme celle dans laquelle ils rendent hommage à tous les groupes qui ont marqué leur vie de musicien.
Galip en évoque une en particulier : "Dans l'une des chansons, on fait un retour en arrière sur tout ce qu'il s'est passé, tout ce qu'on a vécu. On regarde dans le rétro ..."

Cet album est une consécration pour ce groupe de potes qui voue sa vie à la musique, qui se donne à fond pour faire vivre le punk, pour faire bouger Saverne et ses environs.
Si les membres d'Echec & Ma(l)t m'ont beaucoup parlé de leur passé, c'est avec plaisir, humour, et si peu de nostalgie. Et pour cause, ils continuent à se tourner vers le futur, prévoyant un max de concerts et de bonne humeur pour fêter la sortie de Brèves de comptoir.
Tu peux déjà noter qu'ils joueront en fin d'année à St Dié aux côtés de Charge 69 !

Un dernier mot ? "Ce sont surtout des jeunes qui viennent nous voir à nos concerts, ils sont tous vraiment motivés. C'est important qu'il y ait une relève ! Tu sais, la musique ne s'arrêtera jamais, il y aura toujours des petits groupes prêts à enflammer les scènes du coin !"

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mardi 2 février 2016

The One Armed Man : Paper Bird, leur nouvel album

The One Armed Man, je les écoute souvent seule chez moi, tard le soir, je me laisser bercer par les rêves que leur musique fait naître derrière mes paupières closes. Je les écoute dans le tram bondé, stressée, fatiguée, pour que leur rock puissant et dynamique me redonne le sourire, la force d'affronter ma journée, l'envie de réussir. Je les écoute dans mon bain, quand je savonne mes cuisses sous la mousse légère et lumineuse, caressée par la sensualité de leurs sonorités luxurieuses.
En fait, The One Armed Man réalise une musique si belle, émotionnelle, puissante, jouissive, qu'on peut l'écouter n'importe où, n'importe quand.
Et Paper Bird, leur nouvel album, un diamant de rock brut, est justement du genre à t'enchanter, t'ensorceler, t'enlacer dans une étreinte musicale hypnotique, orgasmique.
Viens avec moi, danse avec moi, en quête de l'énigmatique oiseau de papier.

Madron Photography
"C'est un concept album" m'explique Pierre, le chanteur. "Paper Bird est un ensemble cohérent, progressif, qui raconte une histoire du début à la fin".
Leur deuxième album est un roman mystérieux et inquiétant écrit avec des riffs de stoner et des notes de blues. 
"Le personnage principal, Toma (un anagramme de TOAM), se réveille, amnésique, à côté des cadavres d'une femme et d'une fille. Il veut trouver des réponses, comprendre ce qu'il s'est passé. A travers des visions, des flashs, il aperçoit le tueur qui laisse des oiseaux noirs en papier sur les corps de ses victimes."
Alors, évidemment, tu te demandes comment ces quatre gars ont eu cette idée là. C'est Loïc, le très talentueux guitariste, qui me répond : "Un soir, l'idée nous est venue de raconter une histoire. On s'est demandé ce qu'on allait pouvoir narrer, alors on a fait une sorte de brainstorming ! C'est comme ça que tout a commencé."
Pierre précise : "On nous dit souvent qu'on fait une musique très cinématographique. Alors plutôt que de faire un ciné-concert, on a eu envie de créer un album qui raconte une histoire."
Auteur des textes des chansons, le séduisant chanteur poursuit : "C'est vrai que, comme tu le dis, notre musique véhicule beaucoup d'émotions. Et le texte vient mettre du sens, il charge encore plus le tout."
"On est là dans le principe même de TOAM : notre projet ne doit pas être d'une grande complexité musicale. De là vient le manchot, cette idée qu'on pourrait tout jouer avec une seule main. Et c'est justement là que réside toute la force de notre musique, dans ce ressenti, dans tout ce qu'elle véhicule."

Cela fait environ un an que les membres de The One Armed Man travaillent sur Paper Bird.
"Tout le monde a amené sa touche, c'est vraiment un album de groupe", dixit Colin, le batteur. "On se retrouvait en répét' et on se disait : Bon, maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?"
"Cet album s'oriente plus vers le rock stoner par rapport au précédent. Il est aussi bien dans la continuité que dans la rupture par rapport à Black Hills."
Loïc précise : "Comme cet album a été créé pendant les répétitions, il est beaucoup plus adapté aux lives".
Ce dernier a d'ailleurs réalisé la sublime pochette de l'album : "On voulait qu'elle soit sobre mais tout en attirant l’œil. Paper Bird a des tendances rock stoner et ça ressort dans l'artwork, dans les couleurs seventies. Le tout en gardant le côté très énigmatique de l'oiseau en papier."
"On a souhaité avoir un bel objet pour cet album. Paper Bird se présente donc sous la forme d'un livre-disque où chaque chanson a sa propre illustration."

Cette histoire de meurtre, d'amnésie, élément clé de leur nouvel opus, est résumé dans leur dernier clip, le très majestueux Love is a lonely road, magnifiquement réalisé par Gauthier Humbert. 
"Notre projet lui plaisait vraiment, il s'est pleinement impliqué dans la transcription de nos idées. D'ailleurs, suite au tournage, il va réaliser un court-métrage."
De très belles images, frappantes de réalisme, lumineuses mais grises et glacées, laissent deviner la beauté de Coco Das Vegas, la femme, et l'horreur du monstre, le tueur. Dès les premières secondes, on se laisse emporter par cette histoire, le cœur battant, sans savoir où cela pourra bien nous mener ...

Cette énigme fascinante, violente, qu'est Paper Bird, ce bijou de puissance et d'émotions, prend pleinement vie lors des concerts de TOAM.
J'ai eu la chance de les voir à la Laiterie samedi dernier, où ils ont, pour la toute première fois, révélé quelques titres de leur nouvelle oeuvre. 
Les quatre membres du groupe donnent tout ce qu'ils ont sur scène, ils transmettent leur phénoménale énergie, leur rage, leur envie, au public. Et derrière eux trônent deux grands oiseaux lumineux, d'une élégance romantique et nébuleuse.
Leurs chansons sont épurées, franches, poignantes. Les spectateurs se laissent vite conquérir par l'efficacité de leurs musiques, comme pour Ecstasy, sur laquelle je me suis déchaînée.
Le charismatique guitariste arpente la scène, harangue le public, se lance dans un duel avec le bassiste, tandis que Colin, infatigable, assure le rythme avec classe et sérénité.
Et quand vient la chanson Love is a lonely road, je me perds totalement, voluptueuse emprise qui s'empare de mon cœur, qu'on me noie dans les eaux profondes du désir. Face à Pierre, je me sens comme seule dans la salle pourtant pleine, envoûtée par la noirceur de son regard, la chaleur de sa présence, l'intensité de sa voix.

Mais chut, c'est à toi d'écouter maintenant.


The One Armed Man en concert : (liste non exhaustive ! )

- 1er mars au Mudd, à Strasbourg

- 13 avril à Besançon

- 14 avril à Bruges

- 16 avril à Paris

-24 juin au festival La Grange Rock,  Willgottheim

Et retrouve les The One Armed Man sur leur page facebook !