mardi 4 juillet 2017

Schnaps! Une revue littéraire made in Strasbourg !

Schnaps!


Plus qu'un alcool bien connu des Alsaciens, c'est une toute nouvelle revue littéraire créée par de jeunes strasbourgeois. Ils sont beaux, ils sont drôles mais surtout ils sont intelligents et passionnés ! Ce qu'ils nous proposent ? Des textes inédits, de l'humour, de l'imaginaire, de la vivacité, des artistes, des délices de phrases, des mots à boire, une revue à partager.


Nouvelles et poésies, efficaces, couillues, terriblement bien écrites, qui te prennent aux tripes, te retournent et t'embarquent dans différents univers. Les voisins voyeurs, l'amateur de porno, le professeur en smoking et cognac, l'homme vieillissant et ses questions sur la mort ...



D'ailleurs, rejoins-moi, on se fout sous la couette, sur la terrasse ou au bord de la piscine, avec un verre de Mirabelle, et on se fait un Schnaps!



Un Schnaps! sur la terrasse

Combien de membres y a t-il dans votre équipe ?

Nous sommes 8 au total. Les 8 membres fondateurs de notre association " Les brouilleurs de prose". Cest elle qui sert de cadre légal pour éditer la revue. Chacun simplique comme il le souhaite, selon ses compétences et en fonction du temps quil peut consacrer à Schnaps!, car nous avons tous un boulot en parallèle.  
Mais tout le monde fait partie du comité de lecture, et les décisions importantes sont toujours prises collectivement, souvent autour dun verre !

Pendant combien de temps lidée de cette revue a-t-elle dû mûrir avant de pouvoir enfin se concrétiser ? Où pourra-t-on se la procurer ?

Cest une idée qui nous trottait dans la tête depuis longtemps - des années. Nous nous connaissons tous de longue date. Certaines amitiés dans le groupe remontent à dix, quinze ans. Il y a même trois sœurs dans l’équipe ! 

Disons quau début, on concluait régulièrement nos soirées par de petites lectures de textes. On attrapait un livre, souvent un recueil de nouvelles, on choisissait une bonne histoire puis on lisait une page à tour de rôle. On le fait encore parfois. 

Au bout dun moment, lenvie sest manifestée de créer quelque chose ensemble. On a dabord pensé à retaper une vieille ferme et à élever des poules, mais fonder une revue littéraire nous a paru moins incertain. 

On sest donc recentrés sur cette passion commune pour la littérature et le truc sest mis en route. Aujourdhui, on est tous très fiers de ce quon a fait et de ce premier numéro. Cest plus que laboutissement dun projet, cest aussi celui de longues années damitié.

 

Je suppose que vous êtes tous des grands fans des belles lettres ! Quels sont vos auteurs préférés et les courants littéraires ou plus largement artistiques qui vous inspirent ? 

Nous lisons tous pas mal, mais pas tous les mêmes choses. Emilie et moi sommes des littéraires purs et durs, Marie a fait des études d’histoire de l’art et de protection du patrimoine, Anaïs un master en politique et gestion culturelle. L’équipe comprend aussi un mathématicien, un musicologue, un urbaniste et un infographiste 3D ! 
Nos différentes sensibilités donnent parfois lieu à des débats autour des textes que nous recevons. Cela nous permet de rester ouverts à toutes les propositions, ne pas nous enfermer dans un champ trop restreint pour donner envie de lire à un public varié. 
Mais il y a des figures tutélaires, des auteurs qui nous inspirent pour notre ligne éditoriale : Bukowski, par exemple, et plus généralement les écrivains du dirty realism américain comme Dan Fante ou Mark SaFranko (que nous avons eu la chance de publier dès le premier numéro). Il y a la Beat Generation. 
Les nouvelles fantastiques du XIXème siècle français, celles de Maupassant par exemple ou Théophile Gautier. Emilie dévore beaucoup de fantasy (les livres dAlain Damasio, entre autres) mais elle donne aussi dans le théâtre élisabéthain et la littérature indienne ! Quant à Marie, elle peut passer un mois sur Oscar Wilde et t’agiter d’un coup de la science-fiction sous le nez... 
Et puis, au-delà de cela, beaucoup dentre nous sont musiciens, dans des genres qui vont du punk hardcore à la musique classique. 


Quelles sont les revues qui vous inspirent ? Avez-vous une forme de nostalgie par rapport à cette époque où les plus grands auteurs publiaient leurs poèmes dans des magazines ?

Les revues underground américaines des années 60-70, comme Open City. Il y a aussi, en France, la revue Borborygmes, qui nexiste plus malheureusement. Décapage, bien-sûr, incontournable aujourd’hui. Et la très belle revue basée à la Réunion, Kanyar. 
Il est vrai quil existe un certain imaginaire de la revue littéraire, qui a toujours exercé sur moi une grande fascination. Arturo Bandini faisant ses premières armes au sein du magazine de l’éditeur J.C Hackmuth dans le roman Demande à la poussière de John Fante ! Des trucs comme ça. 
Les revues ont souvent joué le rôle dun terrain formateur pour de jeunes écrivains, leur offrant lopportunité de découvrir leur voix propre et de fortifier leur style, de trouver leurs lecteurs. Elles constituent des lieux dexpérimentation et de construction et cela peut être déterminant dans le parcours dun auteur. 


Un Schnaps! au bord de la piscine


Comment le choix des textes se fait-il ? Quel profil dauteur privilégiez-vous ou bien fonctionnez-vous par coup de cœur ? Jai vu que vous aviez même fait un appel sur Facebook, ça a bien fonctionné ? Les auteurs ont-ils tous déjà une certaine reconnaissance ?

Nous publions surtout des nouvelles et des poèmes. Le choix se fait par le biais du comité de lecture. 
Il faut quil se passe quelque chose. Les textes que nous retenons sont ceux qui correspondent à notre ligne éditoriale, qui est assez ouverte : des écritures directes, qui vont au nerf de l’émotion, sans fioritures inutiles. Nous recherchons aussi un certain rythme, une certaine énergie, et une économie de moyens. Mais, comme dit, si ça marche, si ça nous touche, on prend. 
Lappel à textes lancé sur Facebook nous a surtout permis dentrer en contact avec de jeunes auteurs, qui ont du talent et que nous voudrions suivre dans le futur, même si, pour la grande majorité, nous navons pas pu donner suite à leurs propositions dans limmédiat. 
Un des textes au sommaire de Schnaps! #1, celui de Pierre Abram Sanner, est cependant une première publication. Pour les autres, il sagit dauteurs confirmés, comme Fabien Sanchez, par exemple. La participation de Nicolas Mathieu, connu dans le milieu du roman noir pour son livre Aux animaux la guerre, a aussi été loccasion dune belle rencontre, puisquil nous a fait confiance pour publier, outre sa nouvelle La fille aux seins nus, son premier poème vraiment achevé, lui qui n’écrit de la poésie que depuis très peu de temps.
 

Y aura-t-il des textes inédits ?

Oui. Cest même la condition sine qua non pour publier dans Schnaps! Que des textes inédits !

Allez-vous choisir des thématiques pour vos numéros ? Et même si ce nest pas le cas, quels sont les thèmes qui vous inspirent dans les textes que vous lisez ?

Nous ne sommes pas vraiment pour. On préfère laisser aux gens le choix de leur sujet, la liberté de leur création. 
Après, évidemment, nous sommes plus sensibles à certains styles et certains univers. Un grand poème lyrique sur la Patrie ou la migration automnale des oies cendrées aura peu de chances de paraître dans Schnaps! 
Ce que nous aimons, encore une fois, cest la dimension émotive, ce qui ne veut pas dire sentimentale. Du vécu. Des tripes. Un rapport immédiat à la parole, fondé sur une urgence à dire ce qui doit l’être. Pas le temps pour la dentelle. De lhumour, aussi, une forme de dérision. Mais nous avons aussi un faible pour les littératures de limaginaire, cette capacité dembarquer le lecteur dans un monde insolite. 
Bref, aucun thème imposé, il faut juste que ce soit vivant !


Un Schnaps! et de l'herbe 

La revue sera-t-elle strictement littéraire ou pensez-vous vous associez parfois avec dautres artistes pour des illustrations par exemple ?

Le plus important pour nous, cest le texte. Mais nous voulons donner plus de place à lillustration dans les prochains numéros. Pour la couverture de Schnaps! #1, nous avons fait appel à un mec bourré de talent, illustrateur et tatoueur, Clem Tnti, qui est aussi un ami. Le résultat nous plaît beaucoup. Nous souhaitons par la suite intégrer plus de visuels au sein même de la revue, développer une vraie identité de ce côté-là, et permettre à des artistes de se faire connaître. 
De plus, cela ira dans le sens du soin particulier que nous voulons apporter à l’objet en tant que tel, et s’inscrira dans une volonté de cohérence esthétique entre le fond et la forme : du contenu qui dépote dans une belle petite revue qu’on trimbale dans sa poche et qu’on repasse à ses potes comme une fiole de remontant.


Pensez-vous organiser un jour des lectures, des conférences ou des rencontres avec les auteurs ?

Bien-sûr ! Ce serait super ! Nous sommes en train de réfléchir à un genre d’énement qui serait pleinement en accord avec lesprit de la revue, qui sortirait du cadre de la lecture frontale, se rapprocherait plus de la Release Party, comme on en voit beaucoup dans le milieu musical. Des textes, des concerts, de la bouffe à prix libre et de la bière à foison. On y travaille, oui !

Pour finir ! Vous devez être très fier à la publication de ce premier numéro ! Comment vous sentez-vous à le voir trôner dans des librairies ?


On est très fiers, cest sûr ! Tenir la revue en main, la voir en librairie, penser à tout le chemin que nous avons accompli pour transformer cette simple idée en un objet physique, qui sent lencre et le papier ! Cest quand même quelque chose, comme dirait ma grand-mère. Maintenant, ce nest que le début. Nous sommes impatients de sortir le deuxième numéro, prévu pour la fin de lannée. Et nous espérons que nos lecteurs ont cette hâte eux aussi !

Tu veux ta dose de Schnaps! ? 

Rendez-vous Librairie Kléber, Quai des Brûmes ou Librairie Page 50. 

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