Quentin Schall |
Ladies and gentlemen, welcome to the fantastic world of the bright and talented Quentin Schall !
Ce tout jeune strasbourgeois est un petit bout de talent incroyablement doué, totalement fascinant. Rock'n'roll, électrique, déjanté, psychédélique, libre, ultra coloré ... Son monde, tout à fait unique, est tout ça à la fois. Pin-up ultra sexy, sorcière ricanante, momie funny, alien étrange, adolescents torturés : autant de personnages qui prennent vie grâce à sa magie. C'est cool, intriguant, poétique, toujours génial. Partons à la rencontre de cet artiste envoûtant à travers une interview sans tabou !
(Liens hypertexte en rose)
Toutes les photos et autres illustrations de cet article m'ont été remises par l'artiste |
Le dessin, l'art : une passion depuis tout petit ?
Oui, j'ai toujours dessiné, et toujours nourri l'espoir de travailler
dans ce domaine et surtout dans le dessin animé.
J'ai
toujours bricolé plein de petits personnages, en papier mâché,
avec du scotch partout, ou avec des branches de bois.
Etant
petit, je rêvais de voir bouger mes dessins, qu'ils prennent vie
pour me tenir compagnie. Fabriquer ses amis, rien de mieux, non ?
J'ai
donc toujours voulu en vivre, même si je suis passé par la case
scientifique au lycée, qui m'a d'ailleurs pas mal étouffé. Mes seules heures
de respirations étaient celles d'arts plastiques !
Après
le bac, j'ai laissé le destin décider avec le système des vœux au
lycée. J'avais mis d'une part génie biologique et d'autre part
mise à niveau d'arts appliqués. N'ayant pas un profil vraiment
scientifique, mon premier vœu a été refusé, et je me suis
retrouvé dans une mise à niveau d'arts appliqués au Corbusier, à Illkirch.
C'était
un année transitoire où je cherchais beaucoup ce que j'allais
faire. Je prenais en parallèle des cours du soir de nu aux arts
décoratifs de Strasbourg. Durant cette année j'ai commencé à
entendre parler d'école d'animation et d'art ...
Je
suis donc allé passer des concours!
J'avais
le choix entre une école d'illustration à Lyon ou une école
d'animation 3D à Valenciennes. Sachant qu'il est très dur de percer
dans l'illustration, j'ai misé sur le multimédia, car le marché
du travail dans ce domaine là était assez fleurissant il y a 5 ans. Maintenant c'est plus compliqué ... Comme pour tous les métiers...
J'ai donc commencé l'animation il y a 5 ans. J'ai fait une formation de
réalisateur numérique à Supinfocom, à Valenciennes. C'était dur de
quitter mon Alsace chérie, surtout pour 5 ans ! Mais j'ai vraiment mis
le nez dedans grâce aux cours, aux différents sujets réalisés à
l'école. J'ai aussi beaucoup appris avec les camarades de classes,
qui sont parfois de meilleurs professeurs.
Mais
je continuais à dessiner beaucoup de mon côté après les cours,
car il est vrai que dans cet école on ne dessinait pas beaucoup,
donc j'évacuais cette frustration en dessinant le soir.
Tes
vidéos : tu les réalises tout seul ? Ça demande beaucoup
de temps ?
J'ai fait la plupart des vidéos tout seul. Elles sont
souvent des réponses à des sujets de cours, mais parfois aussi des
essais personnels.
En troisième année, j'ai réalisé un petit film d'une minute qui m'a demandé 6 mois de travail : lien vers Death, girls and tequila
Souvent
les gens me disent : "6 mois pour une minute ? Tu n'as pas un peu
glandé ?" Mais en fait c'est dingue le nombre de temps que ça prend,
et l'investissement qu'il faut fournir pour arriver à finir tout ça ! Et puis c'est dur car, avec la 3D, on pourrait travailler sur le film à
l'infini, il y a toujours des choses perfectibles (couleurs,
textures... ) c'est pour ça que l'école nous impose des
dead-lines !
Il
faut d'abord faire des recherches graphiques, croquis, idées,
scénario, puis passer à plusieurs étapes de réalisation en 3D,
puis s'occuper du son, du montage ... Un travail de patience, et
parfois de nuit blanche !
Mais
une fois fini, ça fait plaisir de voir son "bébé" , et
de pouvoir avoir des avis autour de soi.
Cet exercice est une vraie chance car il permet de nous montrer toutes
les étapes de réalisation d'un film, et permet de mettre en avant
certaines de nos qualités, du coup, il m'a beaucoup aidé à
vraiment savoir que je voulais faire
Dans
le milieu de la 3D, c'est aussi notre "carte de visite"
pour ensuite trouver du travail.
J'ai aussi participé à des projets de groupe comme pour notre film
de fin d'études. On était 6 à travailler dessus, pour un film de 8 min réalisé
en environ un an, et là chacun avait sa spécialité et un rôle
bien défini dans l'équipe. Page facebook de Denise, film du groupe
Tes
sources d'inspiration ? Comment décrirais-tu ton univers ?
J'ai l'impression que tu transfères une grande part de ta
personnalité dans tes œuvres. Ton art : un moyen d'expression,
de catharsis ?
Je
suis tout d'abord un très grand amateur de musique, de concerts et
de festivals métals, et c'est surtout de là que me viennent mes
inspirations. Les couleurs acides, fluos, des éclairage aux néons,
des personnages complément fous, des mines lugubres et
cadavériques ... Des pin-up, des gothiques, ...
J'aime le batcave
comme Alien sex fiend, Siouxsie and the banshees où les Sisters of
mercy, mais aussi le psychobilly bien barré avec les Cramps. Je suis un
vrai fan de leurs esthétiques ! Sans oublier les groupes psychédéliques ou rock
des années 60-70 : les Doors, The Velvet underground, Alice Cooper ... Je pourrai continuer des heures sans m'arrêter d'en citer ! Tous ces artistes ont fait naître en moi des images, des esthétiques, dont
j'arrive difficilement à me défaire.
Bien évidemment, les films m'ont aussi beaucoup influencé. L'univers 90's
complètement déjanté de mon réalisateur préféré Gregg Araki
m'a beaucoup aidé à développer mon propre monde, tant par les sujets qu'il aborde (prostitution adolescente, drogues, familles, fin du
monde) que par sons sens de l'image, avec ses couleurs et éclairages fluos.
Au
final j'ai assez peu de référence d'artistes plastiques mais plutôt
des mouvements d'art en général. J'adore les années 60-70 dans
l'art : la libération sexuelle, l’excès, la liberté, la recherche
perpétuelle d'innovations, les débuts de la photo, ... Tout était à
faire à ce moment là, et les artistes s'en donnaient à cœur joie,
une décennie pour les rebelles dans tout les domaines !
J'aime
le pop art, les nouveaux réalistes, l'art brut, mais aussi les
peintres romantique du 19ème, et l'expressionnisme allemand...
Ma
peinture préférée, ou disons celle qui me fait méditer le plus, c'est "Der KonÏgin der nacht" de Karl Friedrich Schinkel.
J'ai
aussi une fascination pour le New York des années 60 à 90. Les
grandes figures de l'art et de la musique qui y ont vécu m'inspirent
directement pour mes personnages : Lou Reed, Warhol et la Factory, Edie Sedgwick, Patti Smith...
J'ai
l'impression que j'ai mis beaucoup de temps à me livrer vraiment, où disons à me lâcher dans ce que je faisais ... Peut être l'âge ?
J'ai aussi mis longtemps à oublier ma terminal S qui m'a beaucoup bridé et qui a un peu anéanti la créativité que j'avais plus petit. Puis, à l'école d'animation, mon prof d'art était assez fermé d'esprit donc il laissait difficilement place à l'épanouissement personnel. C'est vraiment arrivé en troisième année, quand j'ai réalisé mon film d'une minute, c'est là que j'ai vraiment pu montrer mon univers et mes influences.
J'ai aussi mis longtemps à oublier ma terminal S qui m'a beaucoup bridé et qui a un peu anéanti la créativité que j'avais plus petit. Puis, à l'école d'animation, mon prof d'art était assez fermé d'esprit donc il laissait difficilement place à l'épanouissement personnel. C'est vraiment arrivé en troisième année, quand j'ai réalisé mon film d'une minute, c'est là que j'ai vraiment pu montrer mon univers et mes influences.
C'est
assez récent le fait que je mette autant de moi dans mes dessins ou
des sujets que j'aime aborder : l'adolescence, les êtres androgynes,
la drogue, les personnages totalement fous ou névrosés. J'aime les
aliens, les soucoupes volantes, les symboles planétaires, les lunes, les étoiles, tout ce qui touche à la culture rock'n'roll, la mythologie
égyptienne, les tattoos...
Ce
qui est sûr c'est que dessiner est libérateur et curatif. Mais ça crée aussi d'autres frustrations, car on n'est jamais vraiment
content de soi ! Souvent, quand je finis un dessin, j'en suis content
5 minutes et les 5 minutes d'après j'aurais déjà envie de le jeter, ou de
passer à autre chose, ce qui est pas trop mal en fait car cela pousse à
se dépasser, et chercher de nouvelles idées.
Je
définirais mon style comme du "cosmic rock'n'roll acid
cartoon" ... Non, en fait, je ne sais pas vraiment comment le
définir de manière sérieuse !
Des
projets pour l'avenir ? Déjà des premières expériences
professionnelles ?
J'ai
fait deux stages en animation, un à paris sur un court métrage, et
l'autre à Montréal pour un autre court métrage, une très bonne
expérience.
J'ai
eu un premier job de deux mois à la sortie de l’école : il
s'agissait d'animer des personnages pour un épisode de noël pour
enfant !
Mais
depuis je suis à la recherche de travail, un peu partout et surtout
à l'étranger.
Mon
premier projet est bien sûr de trouver un job pour être financièrement indépendant, et pour pouvoir continuer mes projets perso à
côté.
J'essaye
dès que je peux de bosser sur des petits livrets d'illustration que
j'aimerais imprimer et vendre !
J'ai
récemment vendu quelques impressions à une ou deux soirées au
Molodoi de Strasbourg, et à une au Snooker.
Je peux aussi vendre mes impressions à distance, et je réalise aussi des dessins sur commande. Un petit mail si intéressé ou si vous avez des questions :
schallquentin@gmail.com
Un immense merci au génial Quentin qui a si gentiment répondu à mes questions ! Et si d'aventure tu croises ce p'tit bout de talent dans une soirée endiablée, comme seule Strasbourg en a le secret, n'hésite pas à aller l'aborder !
Page facebook de Rock'n'Art of Elsass, pour découvrir toujours plus d'artistes
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RépondreSupprimerUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUuuuuuuuu
RépondreSupprimerSamaflarrrrrf
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