dimanche 10 septembre 2017

Mathias : théâtre, yoga, polyamour et BDSM


Mathias est le genre de personnes qu’on aime rencontrer et avec qui on pourrait échanger pendant des heures, parler de tout avec liberté et envie. Un intellectuel, un artiste, un passionné d’art et de théâtre, d’escrime et d’équitation, de yoga et de méditation, de BDSM et de polyamour. Le temps de deux rencontres, deux soirées fascinantes, il a accepté de se dévoiler, répondant à mes questions bien trop nombreuses et trop indiscrètes avec naturel et gentillesse.
Je le remercie encore chaleureusement pour cela. Et je t’encourage vivement à découvrir le résultat de ces très belles conversations.


Polyamour et libertinage.


La première fois que j’ai rencontré Mathias, c’était à un munch, c’est-à-dire une soirée de rencontre et d’échange autour de la thématique du BDSM. Il s’est présenté comme libertin et polyamoureux. Ce sont des choses bien différentes, ainsi qu’il l’explique :

« Il faut déjà savoir que le polyamour n’implique pas forcément le sexe, contrairement au libertinage. Cela concerne en fait les relations qu’on noue émotionnellement avec les autres. Ça couvre tout le spectre de l’amitié à l’amour. Beaucoup de relations amicales qui sont assez profondes et intenses peuvent être considérées comme du polyamour sans que les personnes concernées ne le réalisent ! Certaines amitiés sont plus fortes que des couples. Je crois qu’au final on est tous un peu poly. »

Être polyamoureux c’est en effet reconnaître qu’on peut aimer simultanément plusieurs personnes. C’est un mode de vie qui reste, je pense, trop peu connu du grand public, entouré de tabous et de préjugés. Le libertinage, en revanche, m’apparaît comme bien plus ordinaire, et voici ce qu’en dit Mathias :

« Je le vois plus comme une recherche de fun à travers la sexualité, une volonté de rompre avec les codes moraux habituels, de briser enfin ce tabou qu’est le sexe. C’est simplement avoir des relations sexuelles avec différentes personnes dans la joie et la recherche de positif. »
« On croit que c’est une grande transgression de coucher avec plein de personnes alors qu’au final, c’est très facile de partager avec son corps sans aucun sentiment. Le polyamour est bien plus difficile dans la mesure où il entraîne toujours des émotions, des sentiments, de l’amour. »
« En ce qui me concerne, j’aime bien mélanger le sexe et l’émotion, je trouve que le sexe n’est que plus fort et que plus génial quand en plus il y a des sentiments. »

Si Mathias s’est rapidement et très naturellement tourné vers le polyamour, il avoue que ce type de relations n’est guère aisé à gérer. Si tu as en ce moment-même dans la tête l’image d’un homme aux anges, dominant son harem, c’est que tu n’as rien compris au polyamour qui implique un immense respect de l’autre, une magnifique sincérité et une réelle égalité. 

« Il faut vraiment distinguer les fantasmes qu’on peut avoir de la réalité. Le polyamour nécessite d’être droit dans ses bottes. Et on n’est pas là pour écraser les gens et faire ce qu’on veut ! »

Je lui demande alors s’il lui est déjà arrivé de mettre en place des règles avec ses copines, comme cela peut être le cas :

« Je n’ai personnellement jamais instauré de règles ou de codes. Ensuite, évidemment, il y a des limites : le respect de l’autre et de soi, la nécessité de prendre l’autre en compte dans sa totalité, sa personnalité, ses émotions. Il est important de toujours parler, échanger. C’est ainsi aussi qu’on va trouver ses limites au final, ce que l’autre n’est pas capable d’accepter, ou ce que nous-même ne voulons pas vivre. En tous les cas la communication est essentielle dans les relations polyamoureuses, elles ne peuvent fonctionner sans. »

Une autre question me vient alors à l’esprit : est-ce qu’ils se parlent entre eux de ce qu’ils vivent avec les autres personnes ?

« Au début, on peut essayer de se protéger en ne s’en parlant pas mais je ne suis pas pour cette politique de l’autruche qui entraîne au final des frustrations et des doutes qui peuvent vite être malsains. De pouvoir en parler, échanger librement, c’est là que c’est magique ! C’est un tel plaisir de pouvoir vivre ça, d’être heureux pour ton compagnon et qu’il soit heureux pour toi. C'est ce qu'on appelle la compersion. Et c’est une complicité unique, incroyablement renforcée ! Même si parfois c'est impossible de le faire selon nos limites où celles de notre partenaire. Il faut toujours faire au cas par cas et ne pas jouer à l'héroïsme émotionnel.»


Transgression.



Ce qui m’a beaucoup plu chez Mathias, c’est sa grande ouverture d’esprit, la facilité avec laquelle il rompt avec les codes qui empoisonnent tant de personnes dans mon entourage. C’est en revenant sur sa jeunesse qu’il me permet de mieux le comprendre :

« J'ai reçu une éducation ouverte de parents soucieux de me donner la possibilité de vivre une vie la plus libre possible. » 
« Quand j’étais enfant il y avait une communauté de lesbiennes anglaises qui était installée. C’était un groupe de rock en fait. Et mes parents sont devenus amis avec elles. Elles nous invitaient souvent. Là-bas, je voyais des trucs un peu bizarres, des crânes, des sculptures de vulve, des objets en cuir, … En grandissant, je me suis mis à les fréquenter plus régulièrement. J’étais vraiment intéressé par leur communauté qui était très axée autour du paganisme et du féminisme. Elles étaient très lady positive. C’est un état d’esprit qui m’a beaucoup séduit. »  
« Et puis dans ma famille on pouvait librement avoir des discussions autour de l’amour et de la sexualité. J’ai très tôt eu accès à des livres qui parlent d’amour, de relations homosexuelles et hétérosexuelles. Je pense que j’ai toujours été habitué à voir le sexe et la liberté sexuelle et amoureuse de manière naturelle. J’ai intégré tout ça comme allant de soi. Et puis j’ai appris à construire mon propre univers, mon imaginaire. »

Evidemment, Mathias n’a pas eu à briser ces codes que j’ai personnellement dû affronter. Je lui fais part de mon histoire, de ma vision des choses, de la difficulté qu’ont les gens d’après moi à dépasser l’idée de la fidélité. Ou alors, si c’est le cas, c’est trop souvent de manière cachée, en trompant, sans vraiment l’assumer. Sans oublier le grand manque de respect que les hommes témoignent trop souvent aux femmes qui sont ouvertes sexuellement. Il m’apporte son point de vue :

« J’ai déjà été en couple avec des femmes polyamoureuses mais il y en a aussi d’autres à qui je l’ai fait découvrir. Ce n’est pas toujours évident pour elles car, comme tu le dis très bien, cela nécessite de briser des codes et surtout de se reconstruire. »
« Pour moi, en fait, les codes qui sont le plus ardus à casser sont ceux que nous avons connus à travers Walt Disney. »
« On grandit en regardant des dessins animés qui nous font croire qu’il n’y a qu’un type de relation qui existe et qui est bien, ce modèle de relation exclusif et total où les gens se fondent l’un dans l’autre. Ce fameux couple du prince et de la princesse. A mon sens, il est très difficile de sortir de cette vision-là. D’autant qu’on la retrouve dans de trop nombreux films : on a toujours le même schéma, la même problématique, le couple monogame, la fidélité contraignante, la jalousie maladive et destructrice … On nous apprend qu’il faut presque constamment se sentir menacé dans son couple alors qu’au final, il n’y a pas vraiment de raison de l’être ! 
« Tous ces dessins animés, ces films, ces nombreux mediums enferment les gens dans un carcan. S’ils aiment cette façon de vivre, je le respecte pleinement évidemment. Mais ce n’est pas fait pour moi. »

« Je pense en tous cas qu’il est important de mener une réelle réflexion sur l’appartenance, la possession, la peur. Il faut prendre du recul. Dire à un être-vivant : tu es à moi, tu m’appartiens, c’est quand même très fort. Trop de personnes le font quotidiennement sans même jamais avoir pris le temps de réfléchir à tout ce que cela impliquait. Et elles souffrent également d’un gros stress lié à la jalousie et à la peur de perdre l’autre. » 
« Je trouve qu’on donne trop souvent une vision du couple qui me semble assez malsaine. Je parle de cette fameuse idée selon laquelle on aurait besoin de l’autre pour remplir un vide imaginaire qu’on a en soi, comme si on ne pouvait être heureux simplement soi-même, et s’aimer soi-même. Cette idée de devoir dépendre de quelqu’un d’autre n’est en tous cas pas quelque chose que je vais rechercher. Non, je préfère quand les personnes sont indépendantes, c’est bien plus sain, cela permet d’éviter des relations qui risquent de se révéler pathologiques. »

Je lui demande s’il pourrait retourner à une relation monogame :

« Quand tu commences le polyamour, à moins que ce ne soit pas fait pour toi, je ne pense pas que tu puisses t’arrêter et repasser à une relation monogame. Tu découvres une telle liberté dans le polyamour alors comment pourrait-on accepter de perdre ou ne serait-ce que de restreindre cette liberté ? » 
« Il y a de tellement belles femmes, intelligentes, avec qui je passe de si bons moments, aussi bien sexuels, sensuels qu’intellectuels. Ce sont des instants géniaux, faits d’amour et de respect. Je n’ai pas envie d’y renoncer, clairement pas ! »


Sadisme.


Je glisse alors la conversation vers un autre sujet qui m’intrigue beaucoup, le BDSM. Je lui demande comment il a découvert ce type très riche et varié de pratiques sexuelles :

« Un jour, j’ai mis une fessée, juste comme ça, dans le feu de l’action. Je pense que c’est déjà arrivé à tout le monde ! Et puis j’ai utilisé une cravache, puis des cordes pour l’entrave et ainsi de suite. C’est une passion en fait, tout simplement. C’est comme quand tu achètes ta première moto et puis progressivement tu vas trouver de nouvelles pièces, puis t’en prendre une plus puissante et ainsi de suite. Tu te laisses entraîner dans le délire en fait. » 
« Et puis j’ai assisté à mon premier munch ici, à Strasbourg, il y a un peu plus d’un an. J’en avais entendu parler sur Fetlife. J’ai décidé de m’y rendre afin de rencontrer des personnes qui partagent ma passion pour le BDSM. »

Qu’est-ce qu’il aime tant dans le BDSM ?

« Le BDSM, c’est tellement bon ! C’est une tel échange d’énergie, de partage ! C’est quelque chose dont on ne peut plus se passer une fois qu’on y a goûté. »

Evidemment, je lui demande de préciser. Pour avoir un peu fréquenté ce milieu, j’ai remarqué que chacun a son petit truc à lui. Il y a déjà la distinction entre dominant et soumis, bien sûr, mais il y a ceux qui aiment l’entrave, d’autres vont préférer les impacts (fouets, fessées, cravaches), d’autres les morsures et ainsi de suite … Mathias est quant à lui assez ouvert :

« J’ai un rôle de sadique. Je vais t’infliger quelque chose pour faire monter l’endorphine, pour te faire entrer dans une phase de transe et pour que moi aussi j’entre en transe. Par le plaisir que tu reçois, par ton langage corporel, je ressens aussi du plaisir. C’est un art de jouir comme ça. »
« Je vois le BDSM un peu comme une improvisation musicale. On prend son instrument et on va s’en servir pour être le plus juste, on va intervenir au bon moment et avec la parfaite intensité. »
« Mais sinon je dois dire que je n’ai pas de pratique de prédilection. Avec telle personne je vais plus jouer avec les cordes, avec telle autre ce sera le fouet ou le plug. De toute façon, le BDSM, c’est toujours différent selon les personnes, leur façon de réagir … Si une personne aime que tu joues avec ses tétons, forcément, tu vas préparer les pinces. Personnellement, j’aime beaucoup la fessée mais aussi attacher les femmes, alterner la fessée et le jeu avec des doigts, le tout de façon crescendo, en alternant plaisir et douleur. »

Je lui parle un peu des relations domination-soumis. Si certains ne vivent ce type de relation qu’un temps, par exemple lors des pratiques sexuelles, d’autres sont capables d’aller bien plus loin et de le vivre en non stop, vraiment 24h/24. C’est quelque chose que j’ai du mal à comprendre, et ce n’est pas faute d’avoir essayé ! J’espère en apprendre un peu plus à ce sujet auprès de Mathias mais lui-même n’aime dominer que pendant un temps donné :

« Je n’ai pas envie de vivre une relation DS 24h sur 24, je comprends que certaines personnes se retrouvent là-dedans, cependant ça ne me correspondrait pas. Comme je te l’ai déjà dit, je préfère les personnes indépendantes. Et il y a ce fameux risque de l’emprise, de relations qui deviennent anormales, dangereuses. Il ne faut pas tomber dans la codépendance. Non, vraiment, le DS, pour moi, ça peut être fun pour un week-end, mais pas plus ! Je le vois plus la domination et la soumission comme un espace dans lequel on va rentrer sur un déclic, ça peut être un mot, un regard, une intensité, avant d’en ressortir ensuite, sans jamais y rester trop longtemps. »

Pour clore sur ce sujet, je lui demande de me parler des soirées BDSM et libertines :

« Les soirées BDSM, oui, j’en ai déjà fait et c’est vraiment très sympa ! Mais je dois dire que ce que je préfère c’est quand je suis seul avec une personne, quand on est tous les deux dans notre bulle. J’ai besoin d’intimité. » 
« Le BDSM c’est un petit milieu dans lequel je me suis tout de suite bien intégré. Le milieu libertin, c’est différent. C’est très pyramidal. Il y avait quand même pas mal de beaufs, il faut l’avouer, et je me sentais noyé dans la masse, cette ambiance ne me plaisait pas. Mais bien sûr j’ai aussi connu des soirées libertines fort sympathiques, il ne faut pas généraliser ! » 
« Ça peut faire très cliché, mais dans le milieu BDSM le niveau intellectuel est généralement plus élevé. Tu as pu t’en rendre compte toi-même en le fréquentant : il y a des thésards, des ingénieurs, des artistes … Et ça créé un effet de milieu. Il y a des comportements qui sont attendus entre personnes qui se comprennent, on a des codes de comportements qui sont forcément un peu exigeants. Mais le milieu BDSM reste ouvert bien sûr et très positif. »

L’intensité.


Mathias est également un grand passionné d’art doté d’un esprit très créatif. Entré au conservatoire, il y a appris la guitare, le chant, la danse, le théâtre … Il a d’ailleurs joué dans plusieurs pièces de théâtre, en plus d’avoir déjà interprété des rôles à l’opéra de sa ville natale. Il m’explique :

« A travers mon éducation, j’ai appris à prendre en considération toutes les formes d’expression, je suis très sensible au dessin, à la peinture, à la musique, au cinéma indépendant … Et à l’écriture bien évidemment. » 
« En fait, l’art a toujours été très présent dans ma vie. Et je pense qu’il y a très certainement un lien entre l’art, le BDSM et le polyamour. » 
« Quand tu danses, tu chantes ou quand tu joues, tout ton corps est en action, tu es complètement immergé dans le moment présent, plus rien d’autre n’existe, tu t’oublies pour devenir un canal à travers lequel quelque chose s’exprime. C’est pareil pour le BDSM. Tu vis la même intensité. Il n’y a plus que la douleur et le plaisir, le jeu, l’échange qui existent. »

Mathias accepte pour mon plus grand plaisir de me parler de ses projets artistiques actuels :

« Je suis en train d’écrire un spectacle dans lequel un personnage raconte des contes épiques. En fait l’idée est simple : les spectateurs s’arrêtent un soir dans une taverne et là il y a un aventurier qui a vécu des choses extraordinaires qui décide de raconter son histoire, il emmène les gens dans ses souvenirs. En fait, le spectateur aura aussi un rôle clé, il y aura un côté interactif lié à des objets symboliques qui serviront de clés … Mais je t’en dis déjà trop ! » 
« A côté de cela je fais également partie d’un duo de blues. On n’a pas encore commencé à tourner, on a encore deux-trois choses à mettre en place, mais les premiers concerts ne sauront tarder. Mais je dois dire que je rêve aussi de pouvoir monter un groupe de stoner, je suis en discussion avec différents musiciens actuellement. »

S’immerger. 


Bon, je le reconnais, cet article commence à être long. Mais avant de terminer, je voulais encore évoquer un peu avec toi, cher lecteur, la passion qu’à Mathias pour la méditation, un domaine qui, pour ma part, m’est complètement inconnu ! Il faut dire qu’elle tient une place très importante dans sa vie puisqu’il la considère même comme essentielle pour lui.

« La méditation m’aide à être bien avec moi-même, à gérer mes émotions. Elle aide aussi dans l’art car elle offre la capacité de se concentrer, de se connecter à quelque chose de profond. C’est toujours la même chose en fait, dans l’art, le BDSM et la méditation : il s’agit de s’immerger pleinement dans le moment présent. » 
« D’ailleurs la méditation comme le BDSM peuvent entraîner tous deux des grands moments de bonheur et d’évacuation du stress. »

Comment a-t-il découvert la méditation ? Eh bien ! Via le tantrisme !

« Quand j’étais jeune, j’ai lu un livre à propos du tantrisme, c’est Tantra de Daniel Odier. Il raconte la découverte du tantrisme par un occidental. Il ne parle pas du tout de cul mais vraiment d’un voyage intérieur, d’une découverte de son soi profond. Je l’ai lu en une nuit. Je m’en rappelle encore très bien. J’étais assis en tailleur sur mon lit, et c’est là aussi que j’ai fait ma première méditation. »

Aujourd’hui, la méditation fait même partie de son travail :

« J’ai ma propre entreprise qui propose des formations pour gérer son stress, apprendre à prendre la parole en public et favoriser le team building. J’aide les gens à partir en découverte d’eux-mêmes en utilisant le théâtre. Je les aide à découvrir et à réveiller leur corps endormis, à révéler la puissance de leur voix. Et bien sûr j’inclus des moments de médiation, de relaxation ainsi que des exercices physiques. »

Pour terminer cet article que j’ai vraiment adoré écrire, et j’espère que tu as aimé le lire, je laisse évidemment la parole au très impressionnant Mathias :

« Je pense qu’il faudrait que les gens comprennent qu’on a en nous tout ce qu’il faut pour être heureux. On n’a vraiment pas besoin de grand-chose en fait. Et surtout, il faut qu’ils comprennent que le bonheur n’est pas quelque chose d’extérieur à nous, non, il est à l’intérieur de nous. Quand tu ressens ça, la société de consommation n’existe plus. On n’a pas besoin de rechercher la gloire ou la reconnaissance des autres, tu n’as pas besoin d’une femme pour te donner l’amour que tu n’as pas pour toi-même. »





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