mercredi 26 octobre 2016

Blase et les Puritaines : leur premier album

Blase et les Puritaines, c'est un duo qui fait de la chanson française.
Et moi, la chanson française, j'aime pas, mais alors pas du tout.
Mais eux, je les aime bien, et même beaucoup, ils m'ont vraiment réconcilié avec ce genre. Parce que leurs chansons sont hyper drôles, leur jeu scénique aussi.
Il y a Blase l'aigri, le mec pas sympa, qui râle tout le temps, et puis Nico, le gentil, l'innocent, l'imbécile heureux. Ils se bagarrent un peu, comme un vieux couple.
N'oublions pas la sublime Clitorine, la raison même de leur succès, splendide blonde à forte poitrine qui les accompagne sur toutes leurs scènes, regardant les concerts, impassible, avec son grand sourire de poupée gonflable.
A l'occasion de la sortie de leur premier album, je les ai retrouvé autour d'un verre de rouge, et on a papoté un peu.

Blase et les Puritaines en concert
Photo : Daniel Langlois
"J’ai créé Blase et les Puritaines fin 2012 - début 2013" m'explique Blase, le chanteur. "Au début il y avait deux musiciennes avec moi. Mais l'une des filles est rapidement partie et Nico est arrivé pour reprendre la partie percu."
Il me résume leur parcours :
"On a beaucoup joué en 2013, on a enchaîné les concerts dans plein de bars de Strasbourg. On a aussi fait la première partie d’Oldelaf à la Laiterie."
"En 2014, on a fait une pause de quelques mois. L’autre musicienne qui était avec nous a souhaité partir, pour se consacrer à son propre projet, on s’est alors demandé si on allait continuer à deux ou non …"
"On a finalement repris en 2015 et on a commencé à changer de formule. A ce moment-là, on se cherchait encore, on évoluait. C'est pourquoi on a attendu 2016 pour sortir notre premier album."

Nico me parle un peu plus de leur album live enregistré au Shadok : "On voulait vraiment faire un live, et y intégrer une partie sketch, qu’il y ait un réel échange avec le public. Sans vouloir tomber dans le cliché du live qui est plus chaleureux etc, il faut quand même dire que c’est ce qui rend le truc unique."
"On s’est vraiment amusé, on a passé un très bon moment ! Il y a même quelques fausses notes …" Ce à quoi Blase ajoute : "Oui, on les a laissé pour faire plus authentique."
Nico continue : "Au final, si on a pu sortir cet album enregistré au Shadok, c'est grâce à pas mal de coïncidences ... Le courant est bien passé avec le patron, il nous a fournit un régisseur, etc."
"Après le concert, on a récupéré les pistes puis c’est nous qui avons tout fait nous-mêmes. On y tenait vraiment, et Blase s'est donné beaucoup de mal."

Conception graphique : Océane Debote

Ce premier album est une forme de consécration pour ce groupe qui commence à rencontrer un certain succès.
"Il y a de de plus en plus de gens qui nous apprécient et qui parlent de nous." 
"On a enchaîné pas mal de dates ces derniers temps et ça a permis de créer un petit noyau de fans, ce qui est hyper appréciable. On voit qu’ils aiment vraiment notre musique. Ça nous surprend toujours à vrai dire. Il y en a qui viennent exprès de Mulhouse pour voir nos concerts, …"
"On doute constamment de ce qu’on fait et on est toujours étonné quand les gens réagissent positivement lors de nos concerts." Blase précise avec son humour grinçant : "On est déjà étonné quand ils restent en fait."
Nico ajoute : "Ce sont aussi les premières parties qui ont permis de séduire un public assez nombreux. On a déjà parlé d'Oldelaf mais on a aussi fait les premières parties des Fatals Picards, de Giedré en février 2016, ou encore de Jules & Le Vilan Orchestra en avril, à Django Reinhardt. Jules est un mec très sympa et qui est assez incroyable en live. Il n’est pas trop connu du grand public pourtant il joue beaucoup."

"On a aussi participé à l’Alsace a un incroyable talent. On a gagné le prix du jury, c'était une belle expérience. Et ça nous a permis de nous faire pas mal de contacts.
"On a notamment rencontré quelqu’un qui nous a mis en contact avec le Sentier des Halles, une salle assez emblématique, à Paris. Les responsables de la salle ont décidé de nous produire pour une soirée. C'était un moment très sympathique, et on a eu de beaux retours sur ce concert."

Blase
Photo : Maxime Steckle

Blase et les Puritaines sont aussi connus pour leurs vidéos pendant lesquelles ils se filment chez eux, en train de jouer leurs morceaux.
Je leur demande comment cette idée leur est venue : "On trouve que c’est sympa de jouer en live. Et puis les gens s’intéressent plus aux vidéos, et ils les partagent plus facilement plutôt que quand il y a uniquement du son. Ça nous donne une visibilité sur le net, c'est une sorte de carte de visite."
"Pour la dernière, on l’a voulu plus travaillée, plus dynamique. Tout en gardant l’idée du plan fixe. On a fait la musique à part aussi. Elle a été bien plus longue à réaliser que les précédentes."
Blase précise : "Au début on s’était dit qu’on allait sortir une vidéo tous les 23 jours, pour rester dynamiques. Mais finalement on se mettait bien trop de pression, on a préféré arrêter et faire des choses qui nous plaisent, en y consacrant le temps nécessaire, plutôt que de travailler avec l’urgence d’une échéance à tenir."

Blase et les Puritaines interviennent aussi régulièrement sur la radio strasbourgeoise RBS : "On avait envoyé notre première vidéo, celle sur les spoils, et elle leur avait beaucoup plu. Ils nous ont alors proposé une chronique matinale. Pendant un an, on a proposé une nouvelle chanson par semaine."
"Cette année, on a un peu changé la formule. Je fais des chroniques tout seul même si Nico peut me rejoindre aussi."

Nico
Photo : Maxime Steckle
Je leur demande alors de me préciser le "rôle" que chacun tient dans le groupe :
"Blase amène les idées musicales, il écrit les textes, et on fait les arrangements à deux. Quand il vient avec un texte, il a toujours une ébauche de musique, car les deux sont difficilement dissociables."
Blase commente : "Pour beaucoup de chansons, j'arrive à les écrire très facilement, d'une traite, en 15 minutes."
"C’est pendant les moments où tu n’as rien de précis à faire, tout à coup t’as une idée, une tournure, une vanne ou un angle qui te vient à l'esprit, et à partir de là c’est très facile d’écrire."
"Mais, pour d'autres, elles mettent des mois voire des années à éclore, à coup de retouches successives, au fil du temps."

Il faut dire que Blase a toujours été un grand fan des chansons françaises : "Quand j’étais jeune, j’écoutais de la musique de vieux. J’étais surtout focalisé sur les paroles, il fallait que je comprenne ce qu’on me raconte. Parmi mes influences, je pourrais évidemment te citer Renaud, j’étais mono-maniac, je n’écoutais que ça. Il y a aussi Brel et Brassens bien sûr et puis Font et Val où il y a pas mal de pépites. Sans oublier Miossec."
C'est d'ailleurs Blase qui a fait découvrir beaucoup de musiques dans ce domaine à Nico qui confie : "J’ai toujours écouté beaucoup de métal, de rock progressif, c’est assez étonnant au final que je fasse de la chanson française mais ça me plaît beaucoup."

La pochette du premier album de Blase et les Puritaines
Photo : David Jost
Conception graphique : Océane Debote

Blase et Nico m'expliquent d'ailleurs l'évolution de leurs chansons qui sont devenues de plus en plus humoristiques au fil du temps :
"Au départ, notre musique était très influencée par Miossec. Et puis, quand on a joué notre chanson sur les ronds-points à La Laiterie qu’on s’est aperçu que ça marchait super bien de faire des textes qui font rire. Les gens sont venus nous en reparler après, ça les avait vraiment marqué, très positivement."
"On s’est dit que ça pouvait être une bonne idée d’avoir une approche différente, plus proche de la comédie que de la chanson française comme on le faisait jusque là. On a donc décidé de faire des chansons plus marrantes."
"Et ce qui est amusant c’est qu'à force les gens rient même lors des chansons qui ne sont pas drôles !"
"Ça fonctionne vraiment bien, et ça a été une vraie découverte pour nous. Du coup on s’est beaucoup plus intéressé à l’humour, à l’impro. C’est d’ailleurs dans cette optique-là qu’on avait participé à L’Alsace a un incroyable talent."
"Aujourd'hui, c'est ce qui ressort le plus de nos concerts. Les gens viennent nous voir et nous disent  : on s’est marré toute la soirée."

Leurs projets pour la suite ?
"On essaye de développer une formule spectacle. Quelque chose de plus réfléchi, de plus narratif ... Et puis bien sûr on va continuer à faire des vidéos !"

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