mercredi 19 février 2014

J'ai rencontré Coco Das Vegas !

Sous la chaleur torride des projecteurs, les étincelles des paillettes éclatent sur la scène comme autant de milliers de tous petits diamants. Les boas érotisés semblent danser, s'entortiller, toutes les plumes entrent en transe, elles prennent vie, affolées par tant de sensualité. La lumière est tamisée pour l'intimité d'un public absolument séduit. Les corsets se délassent, les gants glissent si doucement, les jupes s'agitent en rythme et les nippies semblent éclater de rire. Hanches balancées, fesses secouées, poitrine dénudée sont au menu du plus sexy, élégant mais aussi amusant des festins. 
Soyez les bienvenus, mesdames et messieurs, dans l'univers de Coco Das Vegas, effeuilleuse burlesque et meneuse de revue chez les Pin-Up d'Alsace. Cette sublime strasbourgeoise nous accueille dans son monde si amoureusement vintage. Un pur moment de plaisir ...



Coco Das Vegas au Franky's
Photo : David Soyer
Coco Das Vegas a le rétro qui lui colle à la peau. Toute son apparence est parfaitement travaillée pour un rendu délicieusement vintage, aussi gracieux que sexy, tout simplement envoûtant. Rien n'est laissé au hasard, ni la robe bleu à nœud ni les accessoires : boucles d'oreilles cerises, collier hirondelle, chaussures à talon ... Elle a tout d'une vraie pin-up. 
Elle porte énormément d'attention à son look qu'elle veut toujours classe et élégant. Elle explique, en dévisageant certains passants : ""Regarde comme ils sont tous sapés ! C'est moche ! Aujourd'hui les gens ne font plus d'efforts ! Même quand ils sont invités à un mariage, ils viennent en jean et basket. Je comprends qu'on apprécie les habits confortables, mais tout de même ..." 
Photo : David Soyer
Il est vrai que toutes ces personnes partagent le même air banal, portent les mêmes couleurs, celles d'une mode actuelle qui dicte sournoisement ses règles. Quand je me retourne vers la pin-up alsacienne, après avoir fait ce constat, je réalise combien sa tenue mais aussi son visage sont éclatants. Elle offre à tous ceux qui ont la chance de la côtoyer une fraîcheur toute souriante et un raffinement de coquetterie tendrement exquis. Je me dis que j'ai bien de la chance de pouvoir me tenir ainsi, à ses côtés. A l'intérieur du Franky's, assise face à elle, je me sens transportée vers le passé. A travers la grande fenêtre, c'est la morosité du présent que nous contemplons. Un présent face auquel Coco Das Vegas s'est rebellé, une morosité face à laquelle elle a décidé de briller.
"Il existe plusieurs sortes de pin-up. Il y a les pin-up lolita, les pin-up rockabilly, ... Cependant nous avons toutes en commun d'être toujours bien maquillées et bien coiffées. Le rouge sur les ongles, les lèvres et les joues, c'est la base. Comme pour les chaussures à talon d'ailleurs. Quel dommage de voir des femmes porter des chaussures plates ! Il y a aussi les robes qui vont en-dessous du genou, qui marquent bien la finesse de la taille et qui mettent la poitrine en avant." Coco Das Vegas prévient, pas question d'être vulgaire : "Quand les nanas d'aujourd'hui mettent des robes ou des jupes, c'est tout de suite beaucoup trop court !"
Pour cette pin-up au sourire si naturellement charmeur, l'intérêt n'est pas de se démarquer par goût de l'originalité : "Je ne cherche vraiment pas à être différente. Au contraire, j'aimerais bien que toutes les nanas soient sapées comme moi !". Cette sublime demoiselle, aussi épatante par sa beauté que par la force de son caractère, ne vit que pour l'élégance. La classe et la grâce sont la quintessence de son être.
D'une très grande gentillesse, Coco Das Vegas explique que son amour pour le rétro remonte à loin : "J'ai toujours aimé les années 50 ! Mon icône depuis que je suis toute petite est Jackie Kennedy. A ma naissance, mes parents m'avaient donné un premier prénom, avant d'en changer finalement, celui d'Audrey, en référence à Audrey Hepburn. Et même ma grand-mère a toujours été très girly. Elle était toujours bien coiffée et ne sortait jamais sans son sac ni ses gants."
Coco Das Vegas aime tout dans le vintage : le design, les voitures mais aussi la musique. Les années cinquante, elle les a dans le sang, tout simplement. "Je m'aggrave de jour en jour dans ma pin-upittude. Ça a commencé par quelques robes, le maquillage, puis les coiffures. J'en suis venu à jeter mes autres habits. Maintenant, je fais même la manucure typique de l'époque. Je ne sais pas du tout quelle sera la prochaine étape ! Je vais peut-être me mettre à porter constamment des sous-vêtements rétro en soie et des gaines ..."
(Photographie by moi !)
Coco Das Vegas nous parle alors d'un art très vintage qu'elle affectionne tout particulièrement et qu'elle pratique divinement bien : l'effeuillage burlesque. Depuis le Paris des années 20, avec le Chat Noir, le Moulin Rouge ou les Folies Bergères, aux Etats-Unis des années 50, avec Bettie Page ou Lily St-Cyr, cet art a constamment évolué, passant d'un quasi strip-tease ayant pour but d'exciter la gente masculine à un divertissement tout public. Ce show complet mêlant lumière, musique et danse a failli disparaître suite à l'avènement du porno qui a envahit tous les esprits. Dès les années 80 pourtant, avec le retour du rock'n'roll, cet effeuillage au parfum rétro renaît et réussi à séduire de plus en plus de personnes. La froideur du porno omniprésent sur les écrans, présentant des corps nus et mouillés si facilement visibles, un acte de plaisir pur et simple dénué de toute magie, de tout mystère, n'aura pas réussi à enfouir sous terre la beauté de l'effeuillage vintage.
Notre pin-up préférée explique : "Il s'agit d'un strip-tease rétro effectué sur une musique rétro. Ce sont des
numéros à thème à travers lesquels on raconte une histoire. Il faut bien noter qu'on ne pratique pas les codes du strip-tease normal. Déjà, on porte des nippies. Et puis, par exemple, on ne se touche pas ou alors vite-fait et toujours avec humour."
Il existe un certain nombre d'accessoires phare : "La chaise ! Mais aussi les gants, le boa, les grands éventails à plume ..."
Photo : David Soyer
Le burlesque est une sublime adéquation entre des tenues très travaillées et des accessoires sexy. C'est un
art qui mêle un érotisme élégamment suggéré, une grâce chaudement sexy, et une mise en scène pleine d'un humour très glamour et piquant d'insolence. "C'est énormément de travail. On se montre les chorés l'une l'autre, on se corrige, etc."
Cette danseuse très perfectionniste, fille d'artistes, a toujours vécu dans le monde du spectacle et des strass. Elle explique : "J'aime avant tout le burlesque dansé, chorégraphié, à l'image du Crazy Horse. Je trouve plus agréable d'entrer dans une choré qui prenne la musique en compte. Je suis habituée à écouter la musique, à la prendre en considération. Cela vient de mon éducation de danseuse. Cela influe sur mon attitude, ma posture".
Elle confie : "C'est vraiment grisant d'avoir du public. C'est une telle montée d'adrénaline ! C'est comme de la drogue : sur le coup, t'as peur, t'as envie de vomir, mais dès que c'est fait, tu as juste envie de recommencer, de te faire un autre shoot. Tu ne peux plus t'en passer."
Elle pratique le strip burlesque depuis environ quatre ans. C'est à ce moment que le personnage de Coco Das Vegas est né : "Coco Das Vegas, bien sûr, c'est un personnage. En fait, c'est une extension de moi. C'est moi mais sans limite, sans borne, exacerbée à fond."
Coco Das Vegas, c'est la séduction portée à son paroxysme, la féminité libérée et enjouée, l'expression d'une élégance orgasmique et d'un glamour vintage fantasmagorique.
Fan de Bettie Page, Lady Flo, Loulou D'vil ou Lada Redstar, elle souligne l'importance du rire dans les shows burlesque : "Il ne faut pas se prendre au sérieux quand on fait de l'effeuillage. Quand on est nue sur scène, il faut dédramatiser grâce à l'humour. L'autodérision est primordiale pour nous".
L'humour est intrinsèque à l'effeuillage burlesque, comme son nom l'indique, il faut donc être capable de rire de soi et de faire rire les autres ... C'est d'ailleurs un élément phare expliquant tout le succès que rencontre cet art.
Photographie : David Soyer
D'autre part, on ne peut évoquer les pin-up ou le burlesque sans se focaliser sur la question du rapport au corps. Des jolies photographies de femmes qu'on accroche aux murs aux spectacles où on admire la belle plastique des demoiselles, la féminité est toujours mise à l'honneur. Coco Das Vegas explique : "les femmes sont certes très érotisées mais elles gardent tout de même un aspect intouchable, mystérieux. Elles ont une connotation très fantasmatique."
Le contraste entre la norme de beauté véhiculée par la société contemporaine et celle prônée par les pin-up est flagrant : d'un côté l'exigence d'une minceur extrême, de l'autre l'éclat de courbes voluptueuses. L'effeuilleuse burlesque explique : "Du 44 mis à l'honneur à l'époque, on est passé au 36 ! Chez les pin-up et, par extension, dans les shows burlesques, on ne trouve pas ça très beau, une nana toute fine. On préfère la générosité des formes. C'est d'ailleurs ce qui fait qu'on a un public très féminin. Ça plaît aux femmes qui peuvent se reconnaître en nous. Certaines ont la culotte de cheval, d'autres les seins qui pendent, d'autres le petit ventre dû à la grossesse et la cellulite qui va avec, pourtant, ce n'est pas grave, on s'en moque ! Ça montre à toutes les femmes qui rêveraient de faire comme nous, sans peut-être oser se l'avouer, que c'est possible."
Grâce à cet état d'esprit, tous les complexes féminins, ces tortures psychologiques incessantes, semblent s'évaporer. Les formes habituellement cachées sont mises à l'honneur et les défauts, loin d'être voilés, sont montrés avec beaucoup d'humour. 
"L'effeuillage burlesque, c'est une véritable thérapie" explique Coco Das Vegas qui recommande à toutes les demoiselles complexées de se lancer dans cet art. Elle-même l'avoue : "A l'époque, j'étais très complexée, ça m'a vraiment aidé à me désinhiber. Aujourd'hui encore, quand je dois me mettre en maillot de bain pour aller à la piscine, je déteste ça et pourtant, sur scène, c'est totalement différent."
Le burlesque est un formidable moyen de réconciliation avec son corps. On apprend à se regarder, à s'aimer, à apprécier le regard des autres porté sur soi. On redécouvre sa féminité et l'incroyable pouvoir de séduction qui lui est lié. Toutes les femmes peuvent se trouver belles, n'est-ce pas là le plus beau des trophées personnel ?
Photo : Moi !
D'ailleurs, quand on a eu l'occasion de papoter avec Coco Das Vegas, loin d'être assaille par un sentiment d'infériorité face à une telle beauté, on a plutôt envie de prendre enfin un peu de temps pour soi, en dépit des enfants, en dépit de sa carrière, ....
De pouvoir ébaucher un sourire satisfait devant son miroir, loin d'être une question superficielle, est une petite victoire sur le chemin de la confiance en soi. Qu'on laisse Photoshop dans un tiroir, et tous les magazines débordant de corps trop plats, le burlesque a le mérite de mettre toutes les femmes en avant.
L'alsacienne évoque aussi pour nous son actualité. En effet, cette pin-up sympathiquement sucrée va bientôt s'envoler pour Las Vegas où elle va concourir à "Miss Viva Las Vegas Competition". Pour pouvoir participer à cet éminent concours d'effeuillage burlesque qui se tient pendant le Rockabilly Festival, Coco Das Vegas a été sélectionnée par des milliers d'internautes : "il y a eu une énorme mobilisation française qui m'a fait halluciner ! Je n'y crois toujours pas, je ne peux m'empêcher de me demander : pourquoi moi ?"
Les Etats-Unis, ça la connaît, elle s'est d'ailleurs déjà produite à Chicago. Pour ce qui est de Las Vegas, évidemment, c'est un rêve pour elle : "Vegas, c'est Disneyland pour adulte ! C'est juste incroyable, tout y est tellement beau ! Et tellement démesuré ...Tu peux y faire tout ce que tu veux ! Le fameux adage "Tout ce qui arrive à Vegas reste à Vegas" est bien vrai."
Elle ajoute : "Je travaille énormément sur le spectacle que je vais présenter à Vegas. Les shows américains sont très différents de ceux français. Les américaines, dès qu'elles arrivent sur scène, balancent toute la poudre tout de suite, elles remuent beaucoup leurs fesses, etc. Les françaises, au contraire, sont plus langoureuses, elles prennent leur temps, et elles aiment raconter des histoires à travers leur spectacle. C'est vraiment très différent. Je suis obligée de m'adapter."
Coco Das Vegas est en elle-même un splendide hommage rendu aux femmes. La beauté, l'élégance et l'humour l'habillent, le vintage la parfume, la féminité la fait rayonner. Elle est tout simplement époustouflante.



Page facebook de Coco Das Vegas

https://www.facebook.com/CocoDasVegas?fref=ts



Le site de Coco Das Vegas :

http://www.cocodasvegas.com/cocodasvegas.com/Bienvenue.html






mercredi 12 février 2014

Let there be rock !

Laissez au fond d'un tiroir vos idées étriquées et autres questions existentielles d'esprit vainement torturé, oubliez vos complexes transpirant de désespoir, sortez vos plus beaux atours et montez le son à fond : laissez entrer un peu de rock'n'roll dans votre vie !
Source : http://www.mychopper.ro/pinup-hot-rod.htm
Quoi de plus grisant que cette musique, mélange explosif d'une simplicité si complexe, aussi dérangeante qu'excitante ? Du noir au blanc, de l'esclavage à la liberté, de l'Amérique à l'Europe, des années 50 au deuxième millénaire, le rock'n'roll n'est autre que le métissage le plus parfaitement chaotique d'influences totalement diverses qui s'embrassent dans la plus chaude des tournantes. De la construction d'idéaux à la déconstruction de soi, le rock, plus qu'une musique, plus qu'un look, est un état d'esprit.
C'est au cœur d'une bulle d'hystérie fanatique que dansent toutes les mouvances du rock, la forme la plus libre d'expression artistique.
Écouter du rock'n'roll, c'est écouter le cri de la rébellion qui s'exprime à travers des rythmes diaboliquement sexy, complètement extatiques. A grand coup de guitare, de batterie, de contrebasse ou de saxophone, le rock est la musique populaire par excellence qui imite les bruits les plus primitifs de l'homme, le battement d'un cœur amoureux, la respiration d'une femme essoufflée, le va et vient des coups de rein.
Source : https://www.facebook.com/hotrodpinup
Photo : Elderwood Photography. 
Le rock, c'est la bagarre dans les bars, les toiles d'araignées aux coudes, un anti-fa révolté, et les shooters qui tanguent, les uns après les autres. Le rock, c'est la danse acrobatique, les robes des femmes qui s'envolent, les corps qui expriment toute la pureté de leur grandiose joie de vivre. Le rock, c'est la révolte contre toutes les injustices de cette maudite société, c'est le poing levé contre les adultes, contre la politique, contre le capitalisme, … Le rock, c'est la jeunesse qui fait tout ce qu'elle veut, c'est le désordre assumé de la lutte désaccordée pour une vie plus fun, plus cool, enfin libre.
Du rythm'n'blues à la country, le rock'n'roll a pas mal de parents et toute une affolante tribu d'enfants : glam rock, punk rock, garage rock, hard rock, …
Le rock'n'roll c'est le rouge, le léopard, le noir, le cuir, les pois, les pin up, les tatouages, le sexe et la drogue …


Le rock, c'est aussi … Sébastien Muths ! Ce beau gosse si viril a le rock'n'roll qui lui colle à la peau. Il s'habille rock, il écoute rock, il pense rock, il parle rock, il vit rock. Je vous l'avait déjà décrit dans mon précédent article (« Ma première fois »), avec ses cheveux roux gominés, sa peau toute tatouée et ses creepers léopards, ce trentenaire assume complètement son look rétro. Sa Harley Davidson recouverte d'or et son intérieur totalement fifties complètent parfaitement le tableau.
Et attention mesdemoiselles, car, pour nous, Sébastien a accepté de se mettre à nu !
Depuis sa passion pour les années 50 jusqu'à son amour pour le tatouage, il nous dévoile tout.
Let there be rock !


Sébastien
(Toutes les photos de cet article ont été piochées sur sa page facebook !)

"On peut dire que je suis vraiment à fond dans le rock'n'roll depuis une dizaine d'années". Sébastien, toujours bien habillé, et toujours bien coiffé, nous parle de la naissance de sa passion pour les années 50 et tout ce qui gravite autour : "Ça a commencé quand je suis allé dans certains bars ou dans des concerts (...) J'aime vraiment tout dans ce style là, que ce soit les voitures, la déco, le look et bien sûr la musique. J'écoute de tout, aussi bien du punk rock que du rockabilly ou du psycho ..." Il ajoute : "Vraiment, j'adore toute cette esthétique là ... Et puis c'est clair que j'aime bien me sentir différent, j'aime bien faire jaser !" 

Avec ses grands écarteurs aux oreilles et ses tatouages qui s'étalent fièrement jusque dans son cou, c'est sûr, on ne peut pas le louper. Sébastien l'avoue, son adoration pour les fifties exprime quelque peu la nostalgie d'un passé qu'il aurait bien aimé connaître : "C'est clair que pour tout ce qui est look, design, musique, je préfère vraiment ces années là par rapport à celles actuelles. Mais je profite bien sûr de toutes les avancées technologiques. Et puis je suis bien content aussi de l'évolution des mentalités ! Je n'aurais pas pu vivre à l'époque de l'apartheid par exemple !"
Bien campé dans ses baskets, Sébastien le rouquin (je suis vraiment désolée, c'était pour la rime !) revendique une liberté d'esprit admirable et de belles valeurs morales telles que la lutte contre le racisme. Ce rockeur au look d'enfer cache sous son cuir une incroyable gentillesse.

Son ouverture d'esprit et sa sympathie naturelle lui viennent peut-être de ses années jeunesses passées au près de clubs de motards tels que les plus que fameux Hells Angels ...
Sa passion pour les Harley et toutes ces motos si délicieusement rétro est totalement liée à cet univers si rock'n'roll. Très habile de ses mains, Sébastien adore bricoler sur de vieux moteurs (peut-être le sujet d'un futur article ?).
Son tout premier tatouage est d'ailleurs totalement connecté avec sa fréquentation de ce milieu de motards virils, tatoués et barbus. Il explique : "Mon premier tattoo je l'ai fait quand j'avais 15 ans, à la gare. C'est là que tout le monde allait à l'époque. C'est une tête de buffle avec des plumes et une tête d'aigle ... Oui, j'évoluais dans le milieu des bikers à l'époque et les bikers se faisaient tous des tatouages dans le genre "indiens" !"
Il ajoute : "Jusque vers 18 ans, j'ai continué à faire des trucs d'indiens. J'étais jeune et con !"
Et quand on lui demande ce qui l'a motivé à faire son premier tatouage, il répond simplement et toujours aussi naturellement, avec ce même sourire charmeur : "Je voulais absolument  être tatoué !". "Pour moi, le tatouage, c'est de la déco corporelle. Il n'y a rien de métaphysique là-dedans ! Bien sûr, certains tatouages ont une signification pour moi, mais pas tous !"
Source : http://www.etsy.com
"C'est sûr qu'au début, je ne pensais pas m'en faire autant ... Mais j'étais sûr aussi de ne pas vouloir en faire qu'un seul ! En fait c'est venu au fur et à mesure, avec l'âge. Tu commences "sous le tee-shirt", comme on dit, des trucs qui ne se voient pas, puis tu étends peu à peu sur les bras, les mains, le cou ...
Quand je l'ai interrogé sur le nombre de ses tatouages actuellement, il a rigolé : "Bah je ne sais pas ! Je n'avais jamais pensé à les compter !" Il s'exécute alors gentiment et compte ... jusqu'à 19 : "Ah, je n'en ai pas tant que ça finalement !" Tout est relatif ...
Les tatouages recouvrent sa peau claire, ils la colorent. Certains sont petits, d'autres très grands. Leur style témoigne de l'évolution suivie par Sébastien au cours de sa vie : "Juste avant d'aller à l'armée, je me suis fait faire un moteur d'harley sur le bras. C'était pour être sûr que, une fois de retour, je me l'achèterai ! Ensuite, à partir du moment où je suis entré dans le milieu rock'n'roll, je n'ai fait que du tradi américain". 
Ainsi, Sébastien arbore sur sa main gauche un crâne bordé de roses parfaitement exécuté dans la plus pure tradition old school.
Et pour ce qui est de ses "erreurs de jeunesse", il confie, toujours sur un ton léger et plaisant : "Dans le dos, j'ai la totale : la forêt avec le village de tipis, le loup qui hurle à la lune ... Je suis en train de voir avec Manue Monteiro de Black Craft Tattoo, je vais me refaire tout le dos avec une panthère noire entourée de roses dans le style old school qui se bat avec un aigle ou un serpent, je ne sais pas encore ..." 
En tant que grand fan de tatouages, Sébastien est aussi passé de l'autre côté de l'aiguille. En effet, il tatoue depuis environ cinq ans. "J'ai toujours eu cette idée dans un coin de la tête. Il y a quelques années, un mec m'avait échangé son matos de tatoueur contre une bouteille de whisky ... Mais c'est vraiment suite à ma rencontre avec mon ex que je me suis lancé. En fait, elle voulait apprendre à tatouer. Elle était étudiante en art visuel. Je l'ai donc emmené chez des tatoueurs, pour qu'ils lui apprennent, et j'ai appris en même temps qu'elle. On s'est lancé ensemble."
Son tout premier tatouage, c'est sur lui-même que Sébastien l'a fait : "Je me suis fait un grand serpent sur la cuisse. Comme d'hab, je vois toujours les choses en trop grand. Pour un tout premier tatouage, c'était dur ! J'ai dû me tordre pour réussir à terminer le serpent sur le haut de ma cuisse !"
Son ex et lui ont aussi pu compter sur un de leurs amis communs : "C'est un pote qui nous a laissé une jambe à chacun. C'est la première fois que j'ai tatoué quelqu'un d'autre que moi-même. De toute façon, il était déjà recouvert de tatouages alors ça ne le dérangeait pas qu'il nous serve de cobaye !"
Ces amoureux du tatouage et des fifties se sont aussi tatoués mutuellement ...
Mais Sébastien ne s'est pas limité à cette expérience et il a travaillé pendant un an dans la boutique d'un de ses amis : "C'était chez Steeve, il y a trois ans. Il travaillait avec son frère qui est parti du jour au lendemain, du coup il m'a appelé pour me demander si je voulais le rejoindre et j'ai accepté."
Il raconte : "Bien sûr, quand on me demande de faire du old school, je suis toujours content ! ... Ce qui est le plus chiant à faire, je dirais que c'est le tribal, avec ces grands aplats noirs ... Les étoiles aussi, c'est dur à faire parce qu'il faut tracer des lignes bien droites. Pour ce qui est des endroits les plus durs, c'est le cou. C'est un endroit creux où la peau est difficile à tendre, c'est toujours plus simple sur les endroits plats ..."
Il ajoute en riant : "Je n'ai encore jamais tatoué de fesses, j'aimerais bien !"
Pour ce qui est des tatouages qu'il refuserait catégoriquement de faire, il répond : "Des tatouages racistes !
Enfin si quelqu'un me demandait de lui faire un truc raciste dans le dos, j'accepterais, mais, à la place, je lui ferais un truc idiot, genre une machine à laver !"
Plein de bon sens, cet homme si rock'n'roll précise : "Ça m'est déjà arrivé, quand je bossais à la boutique de tatouage, que des jeunes de dix-huit ans viennent me voir en leur demandant de leur tatouer les avant-bras ou les mains. Je les en dissuadais, je leur expliquais qu'il était plus judicieux de le faire ailleurs. A l'époque, on commençait toujours par les endroits qui ne se voient pas. Les jeunes d'aujourd'hui veulent immédiatement se faire des tatouages dans les endroits voyants. Ils se prennent pour Matt Pokora ! Ils n'ont même pas encore fini leurs études, ils ne réfléchissent pas aux conséquences, à leur future recherche de travail, etc ..."
S'il ne travaille plus dans une boutique actuellement, il continue pourtant à tatouer des proches ou des amis de ses proches (hey ! j'en fais partie !) afin de ne pas perdre la main et de continuer à se perfectionner, tout en gardant bien présent dans un coin de sa tête le projet de pouvoir un jour ouvrir sa propre boutique.
Effectivement, Sébastien explique : "Quand tu tatoues, tu ne dois jamais être satisfait de ce que tu fais, tu dois toujours te dire que tu peux faire mieux car, à partir du moment où tu es content de toi, tu vas te reposer sur tes lauriers. Un tatoueur apprend toujours, jusqu'à la fin."
Il évoque pour nous ce qu'il a ressenti lorsqu'il a fait son tout premier tatouage : "C'était très stressant ! Tu sais que ce que tu fais à un caractère définitif. C'est très impressionnant ..."
Il complète : "Depuis, évidemment, j'ai pris de la maturité, j'ai une main plus sûre ... c'est vraiment important pour un tatoueur d'être sûr de lui, il ne faut surtout pas qu'il ait la main qui tremble !" "C'est toujours une fierté quand le client est content de ce que je lui ai fait, que j'ai des retours positifs."
Selon lui, pour se lancer dans le tatouage, il est nécessaire de posséder certaines qualités : "Il faut bien sûr savoir dessiner. Un apprenti tatoueur doit énormément dessiner, tous les jours. Il faut aussi être créatif. Il est également important d'être sûr de soi et de faire preuve de beaucoup de dextérité."
"De nos jours, beaucoup de jeunes qui veulent se lancer dans le tatouage achètent du matos fabriqué en Chine sur e-bay et se lancent comme ça. Ce n'est vraiment pas le truc à faire ! Il faut vraiment côtoyer beaucoup de tatoueurs, le mieux étant de pouvoir faire un apprentissage chez l'un d'eux."
Quand on l'interroge sur ses maîtres en matière de tatouage, Sébastien répond : "J'en ai plein ! Herbert Hoffmann par exemple et tous ceux dans le style old school ... Sinon, pour ce qui est de mes potes, il y a bien sûr Leanka de Lucky-Electric Tattoo et Fred."
C'est sur cette phrase que Sébastien éteint son gros cigare qui lui donne des airs séduisants de mafieux et termine l'interview.






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lundi 3 février 2014

Au galop pour la vie

Éva a commencé l'équitation à 11 ans. C'est avec sa ponette, Wanda, qu'elle court au galop et grandit, c'est avec elle qu'elle franchit les obstacles de la vie. Au petit trot, elles ont appris à se connaître. Toutes les deux fortes têtes, elles se dressent à coups de regards et apprennent, pas après pas, saut après saut, le vrai sens de l'amitié et de la confiance. Dans le doux manège de l'existence, elles avancent ensemble, rêvant de conquérir les sommets, elles dansent la plus belle des chorégraphies équestres, celle qui les fait valser, unies par des liens si forts, des défaites aux victoires.
A 14 ans, Éva, cavalière au club hippique de Saverne, cumule une douzaine de récompenses dont les titres de vice-championne du Bas-Rhin en catégorie Poney 3, championne du Bas-Rhin pour la catégorie Poney 4 et championne d'Alsace catégorie Poney 4. 
Elle nous dévoile sa passion pour l'équitation.

Éva et Wanda
(Toutes les photos de cet article ont été prises par des amies d'Éva)
C'est quand elle avait huit ans que cette souriante cavalière est montée pour la toute première fois sur un cheval. Il appartenait à une amie de ses parents. Elle a fait une petite ballade sur son dos. Ce tout petit tour, ce contact si simple, si court, a changé toute la vie de la jeune fille. C'est cette rencontre, ce fruit du hasard, qui se révéla l'élément déclencheur de la passion qu’Éva voue aux chevaux, le révélateur du sens qu'elle voulait donner à son existence.
Un an plus tard, elle commença l'équitation. Elle se rappelle encore de son premier cours, au club hippique de Saverne : "J'ai monté Népal (ndlr : un poney du club). On a juste fait quelques pas dans la carrière. J'avais peur, mais, en même temps, j'étais super contente !". Si elle n'était pas très rassurée lors de cette première expérience, elle confie, avec cette joyeuse ambition si propre à la jeunesse : "J'ai tout de suite voulu continuer. J'ai voulu voir jusqu'où je pouvais aller."
Elle explique : "Les chevaux, je les ai toujours trouvé beau. J'aime les câliner, les brosser. J'aime le contact physique avec eux". "Quand tu montes, tu ne fais plus qu'un avec le cheval."
"Le saut, c'est ce que j'aime le plus", déclare la collégienne. "Quand je saute avec elle, j'ai l'impression de m'envoler !". "Mais j'aime aussi les ballades. C'est un moment de plaisir où tu es seul avec ton cheval."
Le dressage, cette discipline ancienne et très réglementée qui consiste à maîtriser les mouvements de sa monture, n'est pas très apprécié par Wanda, et donc par Éva ...
"Jamais je n'aurais pu aller si loin sans elle"
C'est peut-être à cause du caractère bien trempé de sa ponette. La jeune cavalière nous raconte l'histoire de leur rencontre : "Je voulais un cheval, alors j'ai regardé des annonces. Un jour, je suis tombée sur une annonce qui disait "petit cheval à vendre", on y est allé et on s'est rendu compte qu'il s'agissait de shetlands !
L'éleveur avait des poneys aussi mais ils étaient trop jeunes. Il nous a alors parlé du poney de ses parents, Wanda, qui était à Petersbach. Il nous a envoyé des photos puis on est allé la voir, j'ai exprès raté les cours pour y aller ! Quand je l'ai vu, j'ai eu un coup de foudre ! Je l'ai trouvé parfaite ! L'éleveur nous a montré comment elle galopait et comment elle sautait. J'ai pu la monter aussi. J'ai immédiatement voulu tenter l'aventure avec elle." Éva avait alors 11 ans. Elle se rappelle encore parfaitement de cette toute première rencontre et, quand elle en parle, ses yeux verts s'illuminent au récit de ce si beau souvenir.
Pourtant, les débuts de leur relation n'étaient pas des plus idylliques : "C'était horrible ! Elle ne m'écoutait pas, elle voulait constamment me faire tomber ! Franchement, j'ai voulu tout abandonner. Mais je me suis dit que non, je ne pouvais pas la lâcher. J'ai continué. Tout le monde me croyait incapable de la débourrer pourtant j'ai réussi avec l'aide d'une autre cavalière et le soutien de mon père." Ce poney n'ayant pas l'habitude d'être monté et encore moins de suivre des cours de sauts ou de dressages, il avait en effet fallu consacrer énormément de temps et faire preuve d'une grande patience pour réussir à discipliner cet animal si mignon mais si farouche.
"Wanda garde toujours son petit caractère rebel, mais il y a une vraie complicité entre nous. Ensemble, on peut tout faire. Tout ce que j'ai réussi jusqu'à présent, c'est grâce à elle. S'il fallait le refaire avec un autre cheval, je sais que je n'y arriverais pas. Jamais je n'aurais pu aller aussi loin sans elle."
Quand on entend Éva parler, on réalise que le cheval tient une place particulière dans sa vie. A ses yeux, les chevaux ne sont pas des animaux comme les autres : "C'est tout à fait autre chose !" déclare-t-elle. "Wanda, c'est un peu comme ma sœur. Elle m'apporte beaucoup de bonheur".
Avoir un cheval n'est cependant pas de tout repos. Eva doit se rendre presque quotidiennement au club hippique de Saverne où son poney est en pension : "Si tu ne viens pas pendant quelques jours, le cheval va déprimer. Le cheval tient à son cavalier. Il est heureux avec lui. Quand je vais voir Wanda au club, je l'appelle et, rien qu'au son de ma voix, elle me reconnaît, elle sort la tête et elle met les oreilles en avant. Même quand elle est au pré, elle reconnaît notre voiture, et elle galope pour venir nous voir."
"Wanda, c'est un peu comme ma sœur"
"Tu le vois quand un cheval est heureux. Il a les yeux qui brillent, et il hennit !"
Quand cette jeune demoiselle parle de ces animaux, on réalise combien leur comportement est proche de celui des humains. Comme nous, ils ont leur caractère, leur personnalité. Ils ont parfois envie de galoper, parfois non. Ils sont de bonne humeur, parfois non. Ils ont aussi leurs amis, leurs amours et leurs ennemis ! "Il y a des chevaux que Wanda n'aime pas. D'autres qu'elle aime beaucoup. Par exemple, elle n'aime pas les chevaux blancs ! En tous cas, tous les mâles craquent pour elle !"
Éva nous parle aussi du club hippique de Saverne : "Il y a environ 290 licenciés. Il y a deux manèges et deux carrières. Il y a deux grandes écuries et une petite à part pour les shetlands. Quand il fait froid, en hiver, on se retrouve avec mes copines au club house ou, la plupart du temps, aux chalets des moniteurs. Il y a vraiment une bonne ambiance au club. Je connais presque tout le monde. A force de croiser toujours les mêmes visages, on se parle un peu, on apprend à se connaître. J'ai une bande de copines, on a entre 13 et18 ans. Pourtant j'ai l'impression qu'on a toutes le même âge. On se voit aussi en-dehors du club. On parle de tout, de mode, des cours, et de sport !". Unis par une même passion, les licenciés du club hippique trouvent en ce lieu une seconde maison, un havre de paix entièrement voué à l'équitation.
Ils suivent tous des cours qui se déroulent toujours de la même manière : "D'abord, on brosse les chevaux. Il faut ensuite leur mettre la selle. On va alors au manège à l'intérieur ou à la carrière à l'extérieur où on commence la détente. C'est une sorte d'échauffement. On va d'abord au pas, puis au trot, puis au galop. On fait alors des exercices. Par exemple, pour les sauts, on commence par les barres les plus basses puis on monte progressivement. On termine par une douche en  été et, s'ils ont vraiment beaucoup travaillé, on les fait aussi marcher pour les faire souffler."
"Je connais Wanda, je sais ce qu'elle ressent"
Éva explique : "J'aime beaucoup la détente. C'est là que tu vois si le cheval va faire un bon cours ou non (...) Je sens beaucoup de choses quand je suis sur Wanda que je ne sens pas sur les autres chevaux. Je la connais, je la comprends, je sais ce qu'elle ressent."
Toute l'expérience et le savoir-faire de cette jeune demoiselle ont été validés à travers le passage des galops. Il s'agit d'un diplôme officiel délivré par la fédération française d'équitation et qui permet de reconnaître le niveau d'un cavalier. Des épreuves techniques mais aussi théoriques, telles que la connaissance de l'anatomie du cheval, doivent être parfaitement réussies afin d'obtenir le précieux diplôme. Éva a le galop 5.
A partir du galop 4, il est possible de tenter sa chance à des concours. Éva a déjà participé à une bonne vingtaine d'entre eux et a réussi à y décrocher pas mal de médailles.
Elle se rappelle du tout premier concours auquel elle a participé : "C'était à Obernai. J'avais 12 ans. C'était des sauts de 60 cm". Si, en concours, Wanda et Éva arrivent désormais à passer la barre des 90 cm, elles ont déjà sauté au-dessus de 1m10 en cours !
Éva nous fait part de ses émotions lors du concours qui reste le plus marquant à ses yeux : le championnat d'Alsace. "Franchement, je ne le sentais pas du tout ! Wanda était énervée et stressée ! Je ne pensais pas du tout y arriver."
La veille du concours, cavalier et monture se préparent. "On suit des cours spécifiques. On travaille les obstacles, la direction mais aussi la détente. Il faut bien préparer le cheval. Il faut le brosser pour qu'il soit beau. On lui met aussi des bandes aux jambes pour le détendre ainsi que du gel rafraîchissant. Et puis il faut préparer tout le matériel, graisser la selle, etc ..."
Toute cette longue et minutieuse préparation, à laquelle s'ajoute le stress du cavalier, alertent le cheval. Il sait ce qui l'attend et, conséquemment, il stress lui aussi, ce qui se manifeste pas des diarrhées et une forte agitation ...
Une fois arrivés au club qui organise le concours, cavalier et chevaux tentent de combattent leur appréhension,
chacun à leur manière. On fait brouter le cheval, on le fait marcher, en attendant la reconnaissance du parcours suivi par la détente puis le moment fatidique du passage.
Photo de Mickael Wimmer
Pour le championnat d'Alsace, Éva est passée en dernière. Elle confie : "Je préfère passer en dernière, au moins, tu peux regarder tous tes concurrents. Tu vois le meilleur temps, et ça te donne envie d'aller à fond pour réussir à le dépasser ! En regardant les passages des autres, j'essaye aussi de voir les erreurs à ne pas faire et, bien sûr, ce que je peux faire de plus."
Elle partage les fortes émotions qu'elle ressent lorsque son tour arrive : "C'est hyper stressant ! Tout le monde te regarde ! Et tu as une grosse pression parce que tu sais qu'il y a des gens qui comptent sur toi, qui veulent que tu gagnes."
Tous ces regards, toute cette tension, Eva l'oublie quand la cloche retentit. Au moment de ce top départ, Wanda part d'elle-même au galop. Poussée par son propre stress et celui d’Éva, la ponnette donne tout ce qu'elle a, encouragée par sa cavalière qui la guide d'un obstacle à un autre. Aller vite, très vite, ne pas se tromper d'obstacle, ne pas se louper, ne surtout pas s'arrêter. "A ce moment là, je ne pense plus à ce qu'il y a tout autour de nous. Même si mon moniteur me parle, même si les gens crient, je ne les entends pas. Je n'entends rien du tout. Je suis juste concentrée sur les obstacles. Je les compte."
C'est grâce à cette concentration extrême et cette union parfaite qu'elle forme avec son poney, qu’Éva réussi dans tout ce qu'elle entreprend. Wanda fait partie de sa vie, elle est comme sa confidente, sa meilleure amie. Toutes deux se comprennent et partagent des émotions et des secrets bien à elles, que jamais personne d'autre ne pourra saisir. Elles sont unies par un même sport, une même course, un même saut. Ensemble dans les entraînements, ensemble face aux stress des concours, ensemble pour la gloire des médailles. Pas besoin de mots, tout passe par les regards, le toucher, et un extraordinaire ressenti qui ne peut naître qu'au sein d'une confiance gratifiant un partage parfait et unique.
Wanda !
(Photo que j'ai prise il y a quelques années ...)
Il ne faut cependant pas oublier que l'équitation reste un sport dangereux, qui peut même donner lieu à des accidents mortels. Cette jeune cavalière savernoise n'a encore jamais fait de chute grave. Elle se rappelle pourtant très bien de la première fois où elle est tombée de cheval : "ça fait toujours peur, surtout la première fois. Tu te vois tomber au ralenti. Et quand tu touches le sol, ça fait si mal que tu as les larmes aux yeux et tu n'arrives plus à respirer." Elle ajoute : "En fait, j'ai vraiment eu peur une fois quand Wanda s'est cabrée devant moi. Je voulais la faire travailler, elle n'avait pas envie, alors elle a essayé de prendre le dessus sur moi en se cabrant. Ses sabots ne sont pas passés loin de ma tête !"
"Mais le moment où j'ai réalisé qu'un cheval pouvait vraiment être dangereux c'est quand Wanda est tombée avec la cavalière qui la montait à l'époque pour m'aider à la débourrer. Quand je les ai vu tomber toutes les deux, j'ai vraiment eu très peur. Je n'osais plus monter Wanda. Mais mon père m'a poussé. Et puis j'ai réalisé que c'est un cheval, c'est un animal qui peut se montrer sauvage. Ce sont des choses qui arrivent, ce n'est pas pour autant qu'il faut abandonner."
Éva préfère mettre en avant le bonheur de la course, la sensation du vent qui "vient sur toi", le plaisir de se sentir libre. Elle est aussi fière d'arriver à maîtriser un cheval aussi grand, lourd et puissant.
Si elle ne sait pas encore si elle pourra faire de l'équitation son métier, ce qui est très difficile, elle est sûre d'une chose : "Je sais que je n'abandonnerai jamais le cheval. Et je ferai de mon mieux pour aller au plus haut niveau."
"Je n'abandonnerai jamais l'équitation."


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