jeudi 6 mars 2014

Stéphane, le détonnant trésor d'une personnalité artistique

Stéphane L. est un artiste délicieusement hors-norme. Auteur, compositeur, interprète, il navigue, seul maître à bord, entre les mers sauvages de tous les arts. Son goût de l'aventure l'a poussé à lever les amarres pour partir droit vers les fantastiques territoires de la musique, de la photographie, du cinéma et de l'écriture. Autodidacte, il fait tout, tout seul.
Pour nous, il a accepter de dévoiler sa personnalité très complexe, mariage subjuguant entre un espoir joyeusement enfantin et un humour sarcastiquement grinçant, mais aussi d'évoquer l'étonnante étendue de ses talents et, enfin, de décrire un monde du spectacle bien noir, où l'hypocrisie règne en maître.
Poena, Terminachin-Haine 1 The Rise of Gwippe A, Hell-E, ... Bienvenue dans l'univers fabuleusement décalé de Stéphane L ...

Stéphane L. par Stéphane L.
Tout a commencé par une série de vidéos intitulées "Ah ! Vous êtes là !". Il explique : "Le principe est très simple : Je suis là, je vois que vous êtes là, et je dis ce que je fais tous les jours." Le Sauveur, Internet Progrès, Le courrier, elles durent toutes moins d'une minute et ont pour principe de faire rire.
Stéphane a un humour particulier qu'il qualifie lui-même de "pince sans rire". Cette dérision sympathiquement grinçante est nécessaire selon lui car elle permet de relativiser, de prendre du recul, d'éviter de se laisser assommer par la dépression grandissante au sein de la société actuelle. "C'est assez dur de faire rire car aujourd'hui les gens sont trop premier degré", confie-t-il. "J'aime être drôle, c'est d'ailleurs ce que je fais de mieux." Il ajoute : "Je m'attaque à tout : le racisme, la religion, ... L'important pour moi c'est de ne pas être méchant."
Quand on lui demande s'il souhaite faire passer un message à travers ses œuvres, dénoncer les travers de la société, il répond : "Non, pas vraiment, parce que je sais qu'on ne peut rien changer. Regarde, on est en 2014 et pourtant il y a encore des gens qui meurent de faim dans la rue, ici, en France !"
Si, dans ses films comme dans ses éditos, il porte sur le monde un regard très personnel, parfois sombre, l'espoir explose pourtant dans sa personnalité. "Je galère pour me faire repérer, je gagne mal ma vie, mais je vis dans le sud, j'ai une vue à un million de dollars, et tout va bien !"
Depuis ses séries de vidéos jusqu'à ses courts métrages, cet autodidacte réalise tout lui-même : le scénario, les dialogues, le son, les prises de vues, ...
Suite à sa série "Ah ! Vous êtes là !" Stéphane a d'ailleurs réalisé des clips. Les chansons, c'est lui aussi ! "En fait, je suis très à l'aise point de vue oreille. Je joue de la batterie, de la guitare, de la basse, du piano ... Je ne suis pas un pro mais j'ai des notions suffisantes pour pouvoir créer." Cette passion pour le rythme l'habite depuis sa jeunesse : "Quand j'avais neuf ans, mon père m'engueulait parce que je jouais de la batterie sur Supertramp avec des baguettes chinoises ..."
Photo par Stéphane L.
Sa version du générique de James Bond ou celle de Gangsta's paradise ont réussi à séduire un large public sur youtube. S'il n'a pas pour objectif de particulièrement innover à travers ses musiques, il veut avant tout pouvoir plaire à son public. Dans des teintes de noir et blanc, ses chansons sont sensuellement douces, étonnamment modernes, tendrement émouvantes. "Quand on te dit qu'on reconnaît ton style dans tes divers musiques, c'est que tu as gagné !"
Ses influences sont assez nombreuses : Police, Bowie, Depeche Mode, Tears For Fears. S'il apprécie tant la musique des années 80 c'est parce que cette période est pour lui synonyme d'innovation, d'aventures musicales osées, de nouveauté.
C'est cette même originalité que cet adorateur du cinéma recherche dans les films. Fan de Spielberg, Tarantino et des frères Cohen, il apprécie tout particulièrement le genre fantastique et des films comme Alien ou Blade Runner. "Je ne suis pas sectaire, j'apprécie tous les films de qualité. Ce que j'aime surtout, ce sont les idées originales, que ce soit quelque chose à part. Il faut que, quand on le regarde, on se dise : pas con, l'idée !"
Cette originalité et cette qualité dans les films, Stéphane les applique à ses propres œuvres. Il apprécie aussi les chutes étonnantes ...
Il nous parle de Poena, court métrage très bien filmé où il donne la parole à un arbre : "Je regardais un arbre et je me suis dit : Ce serait vraiment horrible d'être dans la peau d'un arbre avec une conscience humaine ... d'où l'enfer, c'est les arbres !" Les acteurs sont, comme toujours, des amis à lui. On y voit aussi son âme-sœur, Florence : "Je tiens d'ailleurs à grandement remercier Florence Lecoeur pour la confiance qu'elle m'a porté et toute l'aide qu'elle m'a donné tout au long de ces aventures".  Stéphane, pour sa part, se trouve devant la caméra, et derrière aussi..
"J'essaye de trouver quelque chose d'original ce qui est assez dur à notre époque ..." Confie-t-il. Pour Terminachin Haine-1, il explique : "Tout le monde se demande comment j'ai fait ! En fait, je m'étais dit : je vais faire un truc de cinq minutes. Résultat : 30 minutes, 1 an de travail acharné et six mois passés à apprendre les effets spéciaux. Le scénario a été fait à l'arrache et pourtant il y a déjà des scènes cultes ! Le plus gros du travail était la post-prod ! Malheureusement, à l'époque, j'avais un très mauvais matériel. Maintenant, j'ai un Canon 600D qui filme très bien en HD. Tout ce qui concerne ce long métrage est fait par moi : musique, scénar, etc. J'essaye de tout faire avec mes moyens et moins on a de moyen, plus l'imagination tourne !"
Comme à son habitude, tout sort de sa créativité si sucrée et de son séduisant talent aux mille et unes facettes. Exceptionnellement, c'était une de ses amis qui tenait la caméra. Son moyen-métrage, dont il a tout réalisé lui-même depuis la direction des acteurs jusqu'à la musique en passant par tous les arrangements, a été sélectionné au "Festival International du Film de Court Métrage Fenêtre sur Courts 2012", une récompense tout à fait méritée pour ce passionné qui, en dépit des trésors artistiques qui se logent en son cœur, a du mal à se faire connaître.
Terminachin-Haine 1
Pour son nouveau projet, Hell-E, dont vous pourrez bien évidemment voir le teaser ci-dessous, Stéphane
dévoile : "Ce sera un long métrage dans le genre de Poena. Avec une super chute ! Mais pour ça, il va falloir que je trouve des prods." Dans le teaser, on voit un homme creuser dans la terre, à un endroit bien précis, et trouver un crâne avant de se saisir de son téléphone pour dire "Je voudrais signaler un meurtre". La musique qui accompagne cette ambiance glaciale, un peu effrayante, légèrement triste, est aussi douce que poignante. Dans un genre policier-fantastique, l'annonce de ce futur film résonne comme un mystérieux écho : "Il en meurt ... Elle revit".
Cet artiste touche-à-tout a également fini second au concours de l'affiche de pub pour le parfum "Amporio Armani two fragances".
Stéphane ne brille pas seulement par la formidable étendue de ses talents mais aussi par sa forte personnalité. Armé de son franc-parler et de son humour à toute épreuve, il n'hésite pas à se lancer des défis. Ses éditos, tels que "Papa Noël, Dieu et la Mort" ou "Allô ? Ween ?" sont les parfaits témoignages de sa plume légère mais aiguisée.
Il faut d'ailleurs bien du courage, et du tempérament, pour se lancer à la conquête du territoire dangereusement sauvage du cinéma amateur. "C'est un milieu très difficile ... Un jour, mon prof d'art dramatique, Robin Renicci, m'a dit : Steph, pour que les portes s'ouvrent, il faut déjà être derrière ... Ça veut tout dire !" Passionné depuis toujours par l'art, loin de baisser les bras, il a préféré saisir ses plus belles armes pour partir à l'assaut de cet infernal champ de bataille.
"Dans ce milieu, il ne faut pas se leurrer. Pour réussir, il doit y avoir 90% de chance et seulement 10% de talent. On est vraiment noyé dans la masse et, quand on n'est pas connu, on est traité comme de la merde. Tu peux envoyer 40 DVD, avec des détails de dingue, la filmographie, etc, il y en aura peut-être deux qui vont te répondre. C'est très ingrat ... Et ça touche directement ton amour propre. D'ailleurs, il y en a beaucoup qui dépriment après un refus. Ce n'est pas mon cas, mais il ne faudrait pas que ça dur !"
Fidèle à lui-même, Stéphane défend fièrement ses idéaux et son talent sans jamais se départir de son sourire. "Le problème, c'est que les chaînes, les boîtes et les producteurs n'aiment pas les personnes comme moi. Ils pensent qu'on ne sait pas travailler en équipe. En fait, ils ont du mal à comprendre ce que je sais ou non faire. Ils sont un peu déconcertés."
Photo par Stéphane L
Dans la société actuelle, qui impose sans ménagement ses carcans fermement étriqués, les personnes qui ont le malheur de sortir de la norme ne sont pas acceptées. Justement, Stéphane, en véritable caméléon, ne rentre dans aucun moule. Même son caractère se révèle être en frein : "J'ai un esprit et une logique de gamins. Si quelque chose ne me plaît pas, je le dis, tout simplement, et ce n'est pas du tout le protocole dans le milieu du cinéma. Au contraire, c'est le royaume de l'hypocrisie." Bien loin du rôle du courtisan mielleusement flatteur, Stéphane n'a d'autre choix que de s'accoutumer à cet étrange univers.
Il explique : "Je m'accroche. J'ai le sentiment que, tôt ou tard, ça payera. J'espère tout simplement qu'un jour j'arriverais à pouvoir travailler dans ce domaine, vivre de ce dont je pense être doué. Le cinéma, la musique, ce serait juste dingue ! J'ai un carnet d'idées bien remplies !"
Stéphane se considère lui-même comme une éponge qui absorberait tout et, surtout, qui apprendrait tout. "Je vais t'expliquer le processus quand un réalisateur voit mon boulot. Il apprécie ce que je fais, se dit que je suis bon, on discute, il me prend comme ami, il m'appelle "poto". Il me demande alors de faire des effets ou des musiques pour ses films, mais il me dit qu'il n'a pas de thune, que je dois le faire gratos. Flatté, j'accepte tout de même. Il me promet monts et merveilles mais ensuite plus rien ... Voilà le cheminement pour l'instant. Mais, maintenant, je ne suis plus dupe ..."
Par ailleurs, cet univers superficiel, méchamment hypocrite, si peu sympathique, n'accorde qu'une bien petite place aux courts-métrages : "Les critères des festivals sont très bizarres ... ¨Par exemple, tu as déjà vu un court-métrage remporter le festival de Cannes ? Pourtant il y a un festival du court-métrage à Cannes mais il est bien moins connu du grand public."
Stéphane, plus qu'un artiste hors-norme, à la personnalité exceptionnelle, est le digne représentant de tous ces musiciens, photographes et cinéastes amateurs qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur. A travers son témoignage, il nous livre le portrait touchant du combat inégal des artistes face aux producteurs et à l'injuste concurrence de ceux nés avec une cuillère d'argent dans la bouche. Comme tous, il peut cependant compter sur l'amitié sans faille de ses proches tel Emmanuel Kumm ou Florence Lecoeur que Stéphane tient tout particulièrement à remercier.
Coûte que coûte, le cœur de Stéphane continuera à battre au rythme de la musique, ses yeux continueront à briller pour le cinéma, il ne cessera jamais de transformer ses rêves et ses pensées en petites œuvres d'art, jusqu'au jour où son talent réussira à éclater au grand jour.

La page facebook de Stéphane L :

https://www.facebook.com/stephane.unknownprod

Le teaser de Hell-E, son tout dernier projet :

https://www.facebook.com/photo.php?v=230004113790655

Poena, court-métrage par Stéphane L :







2 commentaires:

  1. Et à l'heure du "buzz", il n'y a pas 36 solutions : PARTAGEZ !!!

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  2. Merci Luluinthesky de m'avoir fait découvri ce frère jumeau lol ... persqu'au si dingue que moi

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