lundi 28 décembre 2015

Retro Addict à Saverne : Vive les Pin-Up !


C'est dans l'artère touristique et commerciale de Saverne que se situe Retro Addict : Une friperie des plus délicieuses où chemises délicates côtoient robes malicieuses et chaussures aguichantes.
Rencontre avec la sémillante patronne de ce cocon divinement vintage, miss Mélanie !



« Pour moi, c'était une évidence d'ouvrir cette boutique ici, à Saverne. »

« Je ne suis pas originaire du coin mais, quand j'étais petite, ma mère m'emmenait me balader dans cette Grand'Rue le dimanche. On admirait le château des Rohan, cette magnifique rue pavée, on allait boire le thé. C'est un très bon souvenir pour moi. Je ne me voyais pas ouvrir mon propre magasin ailleurs qu'ici, dans cette ville chargée d'histoire, embellie par ces pavés et ces belles pierres. »
Et pour ce qui est de l'idée d'ouvrir une boutique de vêtements, et plus particulièrement une friperie, c'est son homme qui la lui a soufflé :

« C'est difficile de trouver des tenues rétro. 
Alors je fouillais partout, aux puces, chez Emmaüs, ... »

« Au final, dès que quelque chose me plaisait, je l'achetais, même si ça ne m'allait pas ! C'était juste pour le plaisir d'acquérir une belle robe ou de sublimes chaussures. »
« Un jour, mon homme a dit que je devrais ouvrir une boutique, pour vendre toutes mes trouvailles. »

« Tout ce que tu vois ici, à Retro Addict, c'est moi qui l'ai choisi. 
Tu trouveras ici tous mes coups de cœur. »

« Je ne vois pas l'intérêt de vendre quelque chose qui ne me plaît pas, ce n'est pas mon but, je n'y arriverais tout simplement pas. »
Cette remarque reflète à la perfection la franchise de cette jolie Pin-Up qui agit uniquement par passion.
Ces yeux pétillent quand elle me parle des différents habits ou bijoux qu'elle vend. Elle m'explique :
« Avant de mettre quoi que ce soit en vente, j'essaye tout moi-même. Pour vérifier qu'il n'y a pas le moindre défaut, mais aussi pour voir comment ça tombe, et donc à quelle silhouette cela va être ou non adapté. C'est aussi un moyen de vérifier les tailles ! Il m'est déjà arrivé de mettre des robes de taille 42 alors que je fais du 36 ! »

« Je vends aussi mes propres créations et notamment des corsets. »

« Bien sûr, je retape moi-même chaque vêtement, je vérifie les coutures, je les teints quand il y a des tâches qui ne partent pas. En plus de cela, je couds et je réalise des corsets. »
« J'ai commencé la couture il y a quatre ans. A l'époque, je m'étais achetée une très belle robe de style rockabilly qui valait 90 euros, mais elle n'a pas tenu 3 lavages ! 
C'est ça le problème avec les vêtements de nos jours, la qualité ne suit plus. J'ai donc appris la couture par moi-même, en visionnant beaucoup de tutos sur Youtube, afin de reprendre cette robe, puis toutes celles qui me plaisaient. »
« Quant aux corsets, j'ai appris à en faire suite à un stage à Strasbourg, chez Claire Brandin. Les corsets, c'est extrêmement long et fastidieux. 
Bien sûr, je pourrais en réaliser des plus simples, avec des tissus de moindre qualité, qui se vendraient moins chers, mais ce n'est pas mon envie. Les corsets que je crée sont réalisés à l'ancienne, avec une extrême minutie, exactement comme Claire elle-même les fait. »

« Le but est de pouvoir acheter une tenue complète dans ma boutique,
 comme on le faisait à l'époque. »

Mélanie, fan des fifties depuis des années, précise : « Dans les années 50 les femmes achetaient des tenues complètes : la robe, les chaussures, le chapeau, les gants … On portait toujours cette tenue complète puis on la rangeait tel quel dans l'armoire. »
« Je souhaite que, dans ma boutique, on puisse également acheter une tenue complète, et ce sans se ruiner. On peut ressortir de ma boutique avec une robe, des chaussures, des bijoux, un chapeau, pour 50 – 60 euros. »
« Je n'aime pas dépenser trop et je ne vois pas pourquoi les femmes devraient mettre trop d'argent dans leurs tenues ! Je ne m'embête pas quand je fixe les prix : une chemise pour 12 euros, une robe pour 25 euros, ... »

Dans cette boutique, tout résonne à la mode des années 50, jusque dans les moindres détails.

Un peu partout, des portraits de Marilyn Monroe et des vieilles cartes postales, ici une ancienne radio, là des canapés fifties où on peut s'asseoir pour lire des magazines rétro, et tout au fond, une cuisine rouge à l'ancienne, où est posée une caisse enregistreuse des plus vintage.
La grande vitrine, changée très régulièrement, donne le ton. On contemple le manteau noir avec col de vison, des corsets qui rappellent les années folles, et une robe noire étincelante, de style Monroe évidemment. 

« Il n'y a pas que des Pin-Up qui viennent dans ma boutique, bien au contraire ! 
Beaucoup de curieux franchissent les portes de 
Retro Addict ! »

« Il y a beaucoup de dames d'un certain âge qui passent par ici, pour dire à leurs petits-enfants : Regarde, c'est exactement ça que je portais quand j'avais 20 ans ! »
« En fait, je réalise que tout le monde peut trouver quelque chose de plaisant dans ma boutique, que ce soit une paire de talon haut sexy, un joli pendentif, ou un sac à main élégant. On n'est pas obligé d'être fan des années 50 pour se faire plaisir ici ! »

« Ce qui plaît, dans ce style, c'est l'élégance. 
La sensualité dépourvue de toute vulgarité. La classe, tout simplement. »

« Je pense que les gens en ont marre des jupes trop courtes, des pantalons tailles basses, des tee-shirts trop décolletés. Les femmes partent de plus en plus en quête d'élégance. Je pense que c'est vraiment cela qui manque aujourd'hui. De nos jours, on dévoile tout ! Il faut laisser aux hommes un peu de mystère, il faut les laisser imaginer ... »

« J'ai moi-même adopté le style « Pin-up » il y a environ quatre ans ».

« J'ai eu un coup de foudre pour ce style quand j'ai commencé l'effeuillage burlesque à la Luna Moka burlesque school. J'ai vraiment eu un tilt. Disons que je connaissais déjà ce look, je l'appréciais énormément, mais jamais je ne me serais dit que ce look pouvait être fait pour moi, jamais je n'aurais osé franchir le pas. »
« Au début j'avais un look de pin-up bien plus rock, et maintenant je suis vraiment passée à la tenue purement rétro. »
« Si je devais conseiller une tenue classique, je dirais : une jupe cloche avec un jupon, très serrée à la taille, avec un chemiser en dentelle qui aurait des manches bouffantes, une petite capeline, une paire de gants, et des escarpins. »

« Et il ne faut pas oublier les sous-vêtements ! »

« Les Pin-Up portent des culottes hautes gainantes, avec des porte-jarretelles et des bas résilles, c'est du plus bel effet ! »
« Et attention, la robe ou la jupe doit toujours aller sous le genou ! Il n'y a que quand on s’assoit qu'on peut légèrement dévoiler son genou, dans une attitude séductrice ! »

« Être Pin-Up, c'est aussi une question d'attitude. »

Mesdames, on ne peut pas être habillée avec autant de classe, et s'affaler dans son canap, posey, oklm, on est d'accord !
« Dès qu'on commence à s'habiller en Pin-Up, notre attitude change aussi, évidemment ! On se tient droite, on marche avec grâce, on fait même attention à sa façon de tenir sa tasse de thé ! Évidemment, ce n'est pas toujours facile, mais c'est un choix ! »


Mélanie est assurément une Pin-Up jusqu'au bout des ongles, l'incarnation mêmes des femmes des années 50 dans ce qu'elles ont de plus glamour et de plus féminin. Sa boutique, si pimpante et raffinée, regorge de trésors en tout genre.
Alors n'hésitez pas à franchir les portes de cet écrin vintage, ne serait-ce que pour prendre le temps de s'asseoir avec Mélanie dans un de ses confortables canapés et discuter avec elle, des années 50, de notre époque, et surtout de La femme.
Car, comme le dit Mélanie : « Quand on entre dans ma boutique, on marche sur un grand tapis rouge qui nous mène face à de gigantesques miroirs. Parce que je veux que la femme se sente bien ici, un peu comme une reine ! »
Mais les hommes ne sont pas en reste, ils ont aussi leur propre rayon, avec notamment des vestes des plus charmantes !

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mardi 8 décembre 2015

Locked Grooves : Le retour du vinyle

Aujourd'hui, je vais te parler d'une boutique. Non pas d'un magasin de fringues, ou de bouffe vegan, ou encore de sex toys estampillés commerce équitable (est-ce que ça existe, d'ailleurs ?), mais d'une caverne d'Ali Baba musicale, du tout nouveau royaume strasbourgeois pour les disques vinyles …
Eh oui ! Tu l'as bien compris, je te présente le disquaire Locked Grooves !
Cette boutique pas comme les autres, située 15 rue de la Division Leclerc à Strasbourg, a ouvert ses portes tout récemment. Des centaines de vinyles dorment tranquillement dans leurs belles pochettes, attendant qu'un tourne-disque charmant ne les sorte de leur sommeil pas un baiser tournoyant. 



« Ce magasin, on y pense depuis toujours en fait, c'est un rêve d'enfant » 
« On a toujours eu envie de faire ça, depuis qu'on est jeune et qu'on s'est mis à s'acheter nos propres vinyles », m'expliquent Quentin et David que j'ai eu la chance d'interviewer. 
Ils forment avec Phil l'heureux trio, tenancier de Locked Grooves. 
« On fait ce qu'on aime ». La musique est essentielle pour eux, elle tient une place primordiale, phénoménale, dans leur vie. Tous trois DJ's, ils ne mixent qu'avec des vinyles. 
Quand je leur demande ce qui leur plaît tant dans ces disques pas comme les autres, ils me répondent d'une même voix : « La qualité du son, et l'objet en lui-même ! » 
Les vinyles reviennent en force ces dernières années et cela s'explique surtout par le fait que, face à l'ère du numérique, du tout virtuel, certains partent à nouveau en quête du matériel, du toucher, de l'authenticité.
 « Le vinyle est un objet de collection » 
Quentin et David précisent : « On se considère comme des collectionneurs. Avoir une belle discothèque, c'est comme avoir une belle bibliothèque, c'est quelque chose d'impressionnant, de beau, quelque chose dont on est fier. » 
« Un disque, surtout, tu le choisis, c'est un acte réfléchi. Quand tu télécharges au format mp3, tu te retrouves à prendre des centaines et des centaines de chansons, sans vraiment les choisir et, au final, sans les écouter. 
Alors qu'un vinyle, au contraire, quand tu l'achètes, c'est qu'il a une raison d'être, il représente quelque chose pour toi. » 
« C'est comme pour les tatouages ! Un tattoo va avoir un sens pour toi. Pour les vinyles, c'est pareil. Tu penses à la pérennité de l'achat. »
« Tu te demandes si, dans 10 ans, tu respecteras toujours autant ce disque. Ce qui fait que tu ne vas pas choisir telle musique pour suivre une mode passagère, tu vas prendre un disque qui te plaît vraiment. » 
Le vinyle se présente donc comme une autre façon de considérer la musique, de la respecter, de la pratiquer. Rien à voir avec le flux anonyme et flou, téléchargeable et effaçable à l'infini, qui se perd dans l'immatérialité d'une immensité de données, comme un fichier sans titre, sans auteur, sans couleur. 
Ce renouveau de l'attrait pour le vinyle est pourtant récent : 
« Il y a dix ans, tout fermait et maintenant, les boutiques rouvrent leurs portes ! » 
On le voit bien au succès de Locked Grooves : « Dès la première publication sur facebook dans laquelle on annonçait la future ouverture de notre boutique, on a eu énormément de retours. » 
Et depuis l'ouverture, Locked Grooves ne désemplit pas. « On connaît le milieu des acheteurs de disque, on le fréquente depuis longtemps, et c'est vrai que tout le monde se plaignait du manque de boutiques dans le genre de Locked Grooves. Avant, il n'était pas possible d'aller dans un magasin en voulant trouver un disque bien précis. Nous-mêmes devions commander sur internet. Et c'est incroyable car dans beaucoup de villes, même plus petites que Strasbourg, on trouve beaucoup plus de boutiques spécialisées dans les vinyles ! » 
« C'est sûr qu'on veut faire des trucs qui n'existent pas ailleurs » 
« Les disques qu'on va trouver chez nous, on ne les trouvera pas ailleurs. On ne va pas vendre les mêmes choses que la Fnac par exemple ou que d'autres disquaires, cela n'aurait tout simplement pas d'intérêt. Évidemment, il y a aura toujours des classiques comme les Stones ou les Beatles, mais on a aussi une grosse sélection de disco, de funk, d'électro, ... » 
« On trouve de tous les styles chez nous » 
« C'est nous qui sélectionnons les disques que nous vendons. Forcément, on retrouvera aussi pas mal nos propres univers musicaux. Phil est très disco, rock et garage, tandis que David est plus minimal wave, post punk et techno, quant à moi, je suis plutôt jazz, saoul et funk. En fait, on est vraiment très complémentaires ! » 
Une telle boutique vise évidemment un public de mélomanes, de DJ's. Mais il y a aussi beaucoup de jeunes qui franchissent la porte de Locked Grooves, poussés par la curiosité. 
« Tu vois le groupe qui était là quand tu es entrée ? Ils n'avaient jamais vu de vinyles avant ! » 
« Ils nous ont posé plein de questions, comment est-ce que ça fonctionne, comment est-ce qu'on sait qu'un morceau est fini, … Il va falloir organiser des séances de formations ! » 
« Cette curiosité-là, on la retrouve d'ailleurs dans les soirées, en tant que DJ's. Des jeunes de 18-20 ans sont étonnés de voir nos vinyles, alors ils viennent à notre rencontre, ils veulent découvrir l'objet. » 
Le vinyle est un bel objet, éminemment fascinant. Je me rappelle moi-même, gamine, comme j'adorais contempler les beaux vinyles de mon père, les Clash, les Pistols, les Bérus, La souris déglinguée, … Je les adorais, ça m'a toujours fait rêver. Locked Grooves, c'est donc une super boutique, tenue par de vrais passionnés, et qui permet enfin de mettre en valeur les vinyles à Strasbourg. 
Mais Locked Grooves est bien plus qu'un simple magasin ! En plus d'un mur sous-loué à une galerie d'art qui propose des expos différentes chaque mois, un espace est pensé pour permettre des temps d'échanges, de discussions entre amoureux de musique et, évidemment, d'écoute de disques ! Pour la suite, les trois Locked Grooves-men aimeraient se diversifier toujours plus dans le milieu de la musique, notamment en organisant des concerts. 

D'ici-là, n'hésite pas à aller papoter avec eux, leurs tourne-disques t'attendent !


samedi 28 novembre 2015

The Moorings : Celtic punk's not dead !

Si je te dis : mec, prends ta Guinness, ta joie, tes fesses, ton énergie, ton leprechaun, ton amitié, ta folie, ta barbe, ton anarchie, et prépare-toi à la plus rock des fessées, tu me réponds quoi ?

Bah qu'on va voir les Moorings en concert évidemment ! J'ai eu la chance d'interviewer ce groupe alsacien qui tourne hyper bien, emblème du punk celtique, alors souris et lis-moi ça, tu vas kiffer !

Photos remises par The Moorings

Aux origines du groupe, on trouve D. Phil Jelly. En 2007, il crée « The Morring Mast » qui deviendra deux ans plus tard « The Moorings ».
Matt Capone, le bassiste, m'explique : « De 2007 à début 2010 nous proposions un set acoustique composé uniquement de reprises, notamment des Pogues, des Dubliners, Flogging Molly, et de chansons issues du répertoire traditionnel irlandais.
Puis, en 2010, Nicky Sickboy (qui joue de la guitare et du banjo) et Sam (notre premier batteur, aujourd'hui remplacé par Didier Strub) nous ont rejoint, c'est là que la formation s'est électrifiée et que nous avons commencé à écrire nos propres compositions.
Nous écrivions uniquement en anglais au départ, mais nous avons désormais 6 chansons en français dans notre set, deux d'entre elles figurant sur notre dernier E.P. « Nicky's Detox », alors que les autres pourraient figurer sur notre prochain album. »

Le groupe, qui a déjà sorti 3 E.P. et un album (Live à la Cigale, en 2012), connaît aujourd'hui un grand succès, en France aussi bien qu'à l'étranger. Ils tournent régulièrement en Allemagne, en Suisse, en Italie, …
Parmi tous les concerts qu'ils ont pu faire, je leur demande quels sont les plus marquants. Matt me répond : « Notre rencontre avec les Dubliners, chez nous à Sélestat, en 2011, à l'occasion du festival « Lez'Arts Scéniques », et notre concert à La Cigale à Paris un an plus tard pour fêter leurs 50 ans de carrière (particulièrement émouvant dans la mesure où, entre les deux concerts, Barney Mckenna nous avait quitté).
Évidemment nos deux concerts à l'Olympia aux côtés de The Pogues représentent des moments vraiment particuliers pour nous également ! »

Bon allez, maintenant, on passe en mode interview traditionnelle, parce que je sais mon p'tit voyou que t'as beau m'adorer, pour le coup c'est pas moi que t'as envie d'entendre parler, mais les Moorings !

Qui écrit, qui compose, est-ce que chacun a un rôle bien défini ?
Matt : D. Phil et Nicky écrivent la grande majorité des titres, après chacun apporte sa pierre à l'édifice
en matière d'arrangements.
D. Phil représente le « service structure » des chansons à lui tout seul. Il peut aussi se muer en « service censure » quand Nicky a l'impression d'avoir pondu un bon titre, alors qu'en fait non... et là du coup il est un peu déçu.

Quels sont les thèmes que vous aimez aborder dans vos chansons ?
Matt : Nous avons quelques chansons à boire, l'une ou l'autre chanson de marins, des textes plus engagés, notamment la récente « Captain Watson's gang » mettant Sea Shepherd à l'honneur. 
Certains textes sont plus personnels, parfois tristes, ce qui contraste avec la musique qui se veut plutôt entraînante...

Quelles sont vos influences réciproques ? 
Matt : Réciproques ? Alors autant te prévenir tout de suite que nous avons tous des goûts pour le moins douteux ! Nicky aime bien se rendre à des concerts de post-rock (du type « Marvin », « Electric-Electric », il y a même un groupe qui s'appelle « Pneu » !!), D. Phil écoute tout le temps Metallica et Slayer dans le van, Didier remplace le batteur du groupe Cock Robin quand il en a marre de voir nos tronches, et mon groupe préféré est Bad Religion...
Je ne m'explique pas pourquoi nous sommes tellement contents de faire cette musique ensemble ;-)

Qu'est-ce que vous pouvez déjà me dire du prochain album ?
Matt : Nous travaillons dessus, un bon nombre de titres sont déjà écrits, certains sont d'ores et déjà joués en concert. Il y aura des titres punk-rock, des jigs, l'une ou l'autre ballades, des titres chantés en anglais, d'autres en français.
Bref tous les ingrédients d'un bon disque des Moorings seront au rendez-vous, et ça sortira en 2016 !!

Pouvez-vous me décrire un peu l'ambiance de vos concerts ?
Matt : Je dirais qu'il y a une énergie partagée entre le public et nous. On donne tout et le public nous le rend bien en chantant, dansant, alors que les plus téméraires se dépensent au milieu du moshpit !
… Il peut aussi arriver qu'on fasse des bides en essayant de faire de l'humour entre certaines chansons. On essaie d'éviter ça mais c'est compliqué de lutter contre sa nature... »


Être sur scène, c'est le meilleur moment ?
Matt : J'hésite parce que j'adore aussi passer mes journées dans le van... Trêve de plaisanterie, c'est effectivement toujours le moment que nous attendons avec impatience.
Juste après le concert c'est généralement sympa aussi, de partager avec le public, les autres groupes et les organisateurs.

Le meilleur public … C'est celui alsacien, on est bien d'accord ? (Instant chauvin)
Matt : Bien sûr que c'est le public alsacien le plus chaleureux, d'ailleurs les supporter du Racing sont également les meilleurs, pour moi c'est pareil ;-).

Et sinon … On prend la grosse tête ?
Matt : En tant que bassiste, je ne peux pas décemment me le permettre, j'aurais trop de mal à trouver une quelconque crédibilité.
Mes comparses ont évidemment tous la folie des grandeurs, et je fais de mon mieux pour les aider à conquérir le monde !

Et maintenant mon chéri, je t'invite à un tête à tête avec la nouvelle violoniste des Moorings … Anne !

Comment as-tu rejoins les Moorings ?
Je les avais croisés à plusieurs occasions, avec Matthieu on s’était même déjà trouvés à jouer ensemble dans un projet regroupant des musiciens de la région... L’Alsace, c’est vraiment très petit quand tu fais de la musique ! Et du coup quand il a fallu trouver un nouveau violon ils ont pensé à moi et moi j’étais dispo, donc ça s’est bien goupillé !

 Comment se passe l'intégration au sein du groupe ?
Pour le moment on ne peut mieux! En tout cas pour moi c’est du bonheur ; des barres de rire tous les week-ends et de la bonne musique pleine d’énergie, que demande le peuple ?

  C'est pas mal de stress et de boulot de rejoindre un groupe ?
Du boulot, bien sûr... mais ils avaient tout le matériel nécessaire pour que j’apprenne le répertoire ; entre les EP, albums et enregistrements live il y avait vraiment de quoi faire! Du stress... pas forcément, ou bien juste avant de commencer quand tu vois le répertoire à intégrer... mais une fois que tu es lancé, la musique est cool donc c’est que du plaisir ! Par contre c’est mes colocs qui ont dû morfler :)

Dans quels autres groupes as-tu déjà joué ?
Mon premier groupe a été In Vino Véritas, un groupe de chanson française que j’ai eu la chance d’intégrer quand j’étais au Lycée et qui m’a donné le goût de la scène et de la musique live. Ensuite j’ai joué un peu avec Saori Jo, j’ai eu une grosse et très chouette période avec Karavan Orchestra, et surtout j’ai un trio de chanson folk qui s’appelle SF and the Ladyboys depuis bien 6 ans je pense, dans lequel je partage le chant avec SF et Aurelking. Notre deuxième album va d’ailleurs sortir incessamment sous peu !

Alors, ils sont cool les fans des Moorings ?
           Que des super rencontres pour le moment oui !

Et voilà ! Retrouve les Moorings en concert à Sélestat le 19 décembre !
Sinon, pense à les suivre sur leur site internet !
Sans oublier leur page facebook !








mardi 3 novembre 2015

ZazaLou Oup's se met à nu ! Rencontre avec une femme d'exception.

L'autre soir, j'avais rendez-vous avec ZazaLou Oup's, sublime effeuilleuse burlesque, avec qui je papote depuis des mois sur ce truc merveilleux qu'est facebook.
Avant d'y aller, j'me sentais toute fébrile, comme avant un rencard amoureux. J'avais les mains moites, la culotte aussi. Je ne savais pas comment m'habiller, alors j'ai regardé une vingtaine d'épisodes de ma série préférée, nouveau look pour une nouvelle vie. Bah ouais, si déjà tu dois voir une belle gonzesse, autant éviter le fashion faux pas ma chérie.
Bref, c'est toute stressée et excitée que j'y suis allée, hyper heureuse, carrément comblée, que j'en suis partie.
J'ai eu l'honneur d'interviewer Isa, ou ZazaLou Oup's, comme tu veux, et elle s'est mise à nu sans complexe, avec un sourire étincelant de franchise.
Lis-moi ça, tu vas kiffer, j'te sers ZazaLou Oup's sur un plateau !

Toutes les photos m'ont été remises par ZazaLou Oup's

"De là est parti un phénomène que je ne saurais expliquer".

ZazaLou Oup's, ou Isa pour les intimes, est à moitié italienne, moitié japonaise. "De par ma mère, j'ai tout le côté énergique, vitaminé, fougueux, alors que de par mon père, au contraire, j'ai le côté bien plus calme et plus posé. Je passe de l'un à l'autre sans arrêt !"
ZazaLou Oup's est une femme incroyable, avec une personnalité flamboyante, un regard pailleté, un cœur immense, une âme si douce et vraie. Débordante d'humour, passionnée, amoureuse ardente de la vie, cette artiste ne brille pas que sur scène, mais aussi dans la réalité. Si on la remarque où qu'elle aille, ce n'est pas tant par sa chevelure d'un rouge éclatant, sa démarche sexy, mais par son caractère resplendissant.

"ZazaLou, c'est l'extension de moi."

Isa m'explique : "ZazaLou Oup's, ce n'est en aucun cas un personnage créé de toute pièce, je ne joue aucun rôle. C'est vraiment moi. Simplement, Isa ne peut être ZazaLou au quotidien. Grâce à Zaza, je peux vivre tellement de choses très différentes, porter des tenues incroyables, m'éclater. Avec ZazaLou, je vais plus loin, c'est le dépassement de moi. C'est un épanouissement."
Ancienne membre de la troupe des Clash'Bonbons, créatrice de La Table Burlesque, Zaza a des centaines de scènes et de shootings à son actif, et tous pleins de projets en préparation.
Pourtant, ça ne fait que trois ans maintenant qu'Isa a ajouté ZazaLou dans sa vie.
"Je n'ai jamais été très timide, cela n'a jamais été un problème pour moi. Je suis habituée à monter sur scène depuis toute petite. Mais c'est vrai que rien ne me prédestinait à devenir ZazaLou Oup's."
"A l'époque j'avais gagné une place pour voir un spectacle des Pin-Up d'Alsace. C'est là que je suis tombée sous le charme de Lily Buttefly. J'étais très complexée à l'époque, je manquais vraiment d'assurance. Et quand je l'ai vu sur scène, je l'ai trouvé vraiment resplendissante.

"Ça a été une révélation pour moi, un nouveau départ."

"Je lui ai écris un message sur facebook pour lui dire à quel point je la trouvais magnifique, combien la voir sur scène a changé ma vision du corps féminin, de la femme en général. Elle m'a alors encouragé à m'inscrire à la Luna Moka's Burlesque School."
"Il faut savoir que, quand j'avais 18 ans, je pesais 120 kilos. J'ai réussi à perdre beaucoup grâce à une méthode qui incite à surveiller son alimentation, choisir les aliments, les associer d'une certaine manière, ... J'ai atteint la taille 38 puis 36 puis 34 puis 32."

"Je me détestais vraiment, je n'arrivais pas à m'accepter tel que j'étais, je voulais maigrir toujours plus. Tout a changé grâce au burlesque."

Lutter contre les carcans dans lesquels la société actuelle veut enfermer les femmes, ZazaLou a réussi à le faire grâce à la danse.
"On est toutes différentes. On n'a à aucun moment besoin de rentrer dans un moule. C'est ce qu'on apprend grâce au burlesque. Ça permet à chaque fille d'avancer à son rythme et comme elle l'entend. La plupart des femmes ont commencé l'effeuillage pour cette raison, parce qu'elles avaient besoin de s'exprimer, un problème à régler avec elle-même ou avec les autres. Le burlesque est un épanouissement, un dépassement total de soi, on repousse ses limites jusqu'au bout."
L'effeuillage se présente pour ZazaLou Oup's comme une leçon de vie faite aux femmes et à la société, une revendication, une pétition artistique pour le droit de vivre pleinement sa féminité, de s'assumer, peu importe son poids, sa taille, ses défauts.
"Tu sais, tu n'as pas besoin d'être une excellente danseuse pour te lancer dans l'effeuillage burlesque. Les techniques de base s'apprennent vite."

"Il faut juste oser."

"Ça m'a clairement permis d'affirmer ma féminité. Je continue d'apprendre à m'aimer, c'est un travail constant, que je n'aurais jamais réussi à faire sans le burlesque. C'est une vraie libération pour moi."
Le burlesque a énormément apporté à Isa, en très peu de temps.
"Après la Luna Moka's Burlesque School j'ai intégré la troupe des Clash'Bonbons. Ça se fait progressivement, j'ai d'abord fait quelques scènes avec elles puis, au bout de six mois, elles m'ont réellement intégré."
Très vite, les shows se sont enchaînés, et les shootings aussi.
"Au début, je communiquais beaucoup, bien plus que maintenant. Je disais ce que je pensais, je n'hésitais pas à partager mes coups de gueule. Je pense que cette communication a aidé à me faire connaître. Il faut dire que j'ai toujours été très franche. Quand il faut taper du poing sur la table, c'est toujours Isa qu'on appelle !"
"Chez les Clash'Bonbons, on est toutes des mères de famille, avec un travail à côté. Le burlesque, ce n'est pas mon métier. Je suis monitrice d'auto-école, je gère ma propre agence."

"Le burlesque, c'est ma passion, un plus dans ma vie. Ce n'est pas mon travail."

Mais ce n'est pas l'unique point qui a poussé ZazaLou Oup's a rejoindre les Clash :
"J'aime autant les paillettes que le sang, le cabaret que le freak. Les Clash'Bonbons ont justement ce côté très rock qui me plaît. Avec elles, je savais que je n'avais pas de limite."
ZazaLou Oup's a laissé exprimer sa créativité en réalisant différents spectacles. Le plus connu, et certainement le plus apprécié, reste celui des bulles. Un show féerique, délicat, gracieux, séduisant, enfantin. Les bulles envahissent la scène, dansent avec élégance autour de ZazaLou.
Un autre show, très différent, qui fait la marque de fabrique de ZazaLou, est le blood bath. ZazaLou se baigne dans le sang, se caresse avec des litres de liquide rouge dégoulinant. Mais l'époustouflante sensualité de ce spectacle efface bientôt l'appréhension du sang pour ne laisser que la joie d'un effeuillage sexy.
"J'ai quitté les Clash'Bonbons suite à un burn out cet été. C'était trop dur de tout gérer, mon travail, mes enfants, ma passion."
Mais ZazaLou prépare secrètement de multiples projets. Parmi eux, évidemment, La Table Burlesque, une association entre la gourmandise d'un dîner des plus fins et un effeuillage divin, pour un plaisir de la chaire orgasmique.
"J'ai monté une auto-entreprise, déposé une marque pour La Table Burlesque. Je me suis battu pour ce projet, c'est comme mon bébé. Quoi que je fasse par la suite, il sera toujours là."

"J'ai envie de surprendre."

Sans vraiment savoir de quoi son avenir sera fait, ZazaLou sait tout de même où elle veut aller, quelles sont les idées vers lesquelles elle souhaite désormais se tourner.
"J'ai envie d'aller beaucoup plus vers l'humour, l'auto-dérision. C'est une facette importante de ma personnalité, j'aime faire rire les gens ! Mais je me suis rendue compte que je ne le montrais pas assez dans mes spectacles. J'ai été trop sérieuse jusqu'à présent. J'ai envie de surprendre."
"J'ai vraiment plein de projets en préparation. J'aimerais me lancer dans autre chose que le simple effeuillage, aller plus vers la comédie pourquoi pas, c'est quelque chose qui me tente bien. J'ai beaucoup de choses dans la tête. Je veux aller toujours plus loin, il y a encore tellement de choses à
faire !"
"En ce moment, j'ai envie de dark, de rock'n'roll !"

"Apporter un sourire, tout simplement, ça me suffit."

ZazaLou m'explique : "Le but du burlesque c'est que monsieur soit content, évidemment, mais madame aussi. On assume nos corps, avec tous ses défauts. On en joue, on en rit. Les femmes peuvent se reconnaître en nous. Elles voient qu'on n'est pas formaté, qu'on n'est pas forcément mieux faite qu'elles. L'effeuillage burlesque ne doit pas susciter de jalousie, bien au contraire ! Les femmes ont besoin du burlesque, ça peut les faire avancer dans leur vie."
Le burlesque permet de changer la vision du corps féminin mais aussi du type de spectacle voué soit à un public exclusivement masculin soit à un public féminin. Le burlesque, c'est une danse, un effeuillage, un rire, un charme, une fierté d'être femme.
"Les mentalités évoluent très vite. Aujourd'hui, le burlesque est beaucoup plus connu, plus respecté."

"Ça m'éclate ! Il y a l'adrénaline, il y a la scène, le public, tout ça !"

ZazaLou Oup's est une artiste complète, passionnée, qui veut s'amuser, danser, vivre pleinement, sans complexe, tout en transmettant du bonheur aux autres, à son public, pour qui elle a le plus profond respect.
"ZazaLou Oup's ne serait absolument rien sans les gens qui la suivent, ce sont eux seuls qui lui donnent du crédit."
ZazaLou nous emmène à chaque show, chaque shooting, dans un univers bien à elle, tantôt magique, tantôt inquiétant, toujours fantastique. Elle nous fait rêver, fantasmer. Elle nous donne surtout la plus belle leçon de vie.
Qu'on soit maman avec enfants, travailleuse invétérée, avec un physique ou un autre, on peut toujours s'assumer, oser, monter sur scène, réaliser ses rêves.


Merci, ZazaLou Oup's.




Retrouvez ZazaLou Oup's sur sa page facebook !

jeudi 22 octobre 2015

Knuckle Head : Sexe, moto et rock'n'roll !

L'autre soir, j'avais rencard avec deux beaux mecs. Ils portaient tous les deux des perfs, des chemises blanches et des cravates. Il y en a un, Jock, qui est couvert de tatouages, jusque dans le visage, et un autre, Jack, qui arbore une magnifique barbe blonde.
Ce sont les membres de Knuckle Head, groupe de blues-country-rock qui a vu le jour il y a peu … Et crois-moi, ils n'ont pas fini de faire parler d'eux !

Les Knuckle Head ! Toutes les photos m'ont été remise.

« Ça va faire huit mois maintenant que notre groupe existe », m'expliquent-ils. « On s'était rencontré deux mois avant dans un bar à Mulhouse, les Chevaliers Teutoniques, et on a tout de suite sympathisé ». Jock me raconte : « Jack avait un patch Black Label, je lui ai demandé si je pouvais lui acheter ! »
Ces deux beaux gosses se sont vite rendus compte qu'ils avaient de nombreux points communs : la même passion pour la moto, les mêmes influences musicales … Ils ont pris les guitares qu'il y avait dans le bar et se sont mis à faire quelques impros.
« On a tout de suite accroché, c'est venu en une heure, on s'est tout de suite compris ! Le patron nous a demandé de revenir pour mettre l'ambiance, ça nous a motivé. » Deux mois plus tard, le groupe Knuckle Head est né !
« On a le même style, les mêmes influences, la même culture, et ça se ressent tout de suite. »
« Notre musique est un mélange de tout ce qu'on aime. On a une base de blues sur laquelle viennent se greffer du rock'n'roll, de la country, et une touche psychédélique aussi. »
Jack précise : « Je suis très branché métal stoner, on retrouvera certaines sonorités sur nos futures chansons. J'aime aussi le rock vintage très seventies. Je suis un grand fan de Black Label Society, des Rival Sons, mais aussi de Johnny Cash … Et Zakk Wylde ! ».
Jock a pour base ZZ top mais il affectionne surtout la country avec, par exemple, Ray Willy Hubbard.
Le nom de leur groupe ? C'était une évidence pour ces deux bikers … « Knuckle Head, c'est un moteur de Harley des années 30 en fait, on rêve tous les deux d'en avoir ! »
« Dans notre groupe, on n'est que deux, on peut librement s'exprimer, les prises de décisions sont plus faciles. On sait tous les deux ce qu'on veut. Et puis, franchement, on s'éclate ! On est vraiment dans notre monde quoi ! »
Si Jack joue de la guitare depuis ses six ans, et a officié dans pas mal de groupes dont les One Armed Man dont il fait toujours partie, Jock a eu un parcours tout différent.
Jack m'explique : 
« Dès que j'ai entendu Jock jouer, j'ai tout de suite compris qu'il n'avait jamais pris de cours ! Je veux dire qu'il joue superbement bien, mais justement, sa façon de jouer, c'est quelque chose qu'on n'apprend pas à l'école. Il tape le rythme sur la guitare avec ses doigts ! »
Jock, qui a été l'un des fondateurs du groupe Redwood, me dit : « On a tous les deux l'oreille musicale, c'est un avantage ! Quand on écoute une chanson, on peut tout de suite la reproduire. »
Il continue : « C'est vrai que j'ai appris la guitare tout seul à 13 ans, à l'oreille. Ma musique, c'est un mélange de blues, de country et de rythmique gitane. 
Mais Jack et moi, on a cette même base de blues, c'est pour ça que musicalement, on se comprend si bien. Quand on improvise tous les deux, c'est juste génial ! On arrive même à savoir à l'avance ce que l'autre va faire. »
Jack résume leur façon de jouer en une phrase : « De toute façon nous, on n'a jamais voulu voir la musique comme des maths. »
Si t'as l'occasion de passer du temps avec Jack et Jock, et c'est tout le mal que je peux te souhaiter parce que ces deux gars sont vraiment cool, tu devineras très vite l'osmose qui règne entre ces deux mecs. 
Ils s'entendent vraiment très bien, ils sont sur la même longueur d'onde, ils se complètent. Ce genre d'amitié là, d'affection musicale, tu la ressens habituellement dans des groupes où les musiciens se connaissent depuis l'enfance … Quand tu entends Jack et Jock parler, tu te dis que c'est dingue qu'ils ne se connaissent que depuis moins d'un an.
Ils sont comme deux chiens fous, avides de scène, de musique, de fun.
Ils n'ont pour le moment qu'un concert à leur actif, celui de la convention de Colmar. « Le groupe avait à peine deux ou trois semaines. On n'avait aucune musique de prête ! On a du pas mal improviser mais le public a vraiment apprécié ! Les Clash Bonbons, des effeuilleuses burlesques, étaient venues sur scène avec nous sur une chanson, ça a mis une ambiance de folie ! »
Les Knuckle Head enchaîneront le 27 novembre à la convention de Mulhouse (même que ce sera l'anniv de Jock, faudra que tu penses à lui souhaiter !) et pour ce coup-là, ils prévoient du lourd : motos sur scène, Jock jouera dans un rocking-chair avec à ses pieds un tapis en peau de vache et Jack chantera dans un micro customisé par ses soins, effet rouillé à souhait, surmonté d'une véritable tête de bison.
La marraine du groupe, et la femme de Jock, la sublime danseuse Mia Dolls sera également sur scène et exécutera une performance pleine de surprise ! Les Knuckle Head m'ont aussi raconté deux-trois autres trucs en plus, mais j'vais pas tout te dévoiler non plus !
Tu l'auras compris, les Knuckle Head misent aussi beaucoup sur le visuel. Ils véhiculent une image qui colle totalement à leur groupe, à leur musique, à leur culture.
« Que ce soit par le visuel comme par les chansons, on veut faire voyager notre public. On veut les emmener vers les USA, vers le western sale et poussiéreux, le désert ! »
« Tu vois, on vise clairement un public de bikers, de pin-up, mais notre musique est simple, intemporelle, elle plaît à beaucoup de monde ! On a eu de très nombreux retours, tous positifs, mais ceux qui nous ont vraiment touché viennent des gens qui nous disent : « Ça, c'est pas le genre de musique que j'écoute d'habitude, mais ça me plaît ».
Tu peux déjà écouter certaines de leurs chansons, dont leur sublime reprise de Hallelujah qui a été commandée par Mia Dolls. 
« On a enregistré cette chanson dans une vieille cave dégueulasse. On était assis sur des pots de peinture, avec l'ordi posé sur un carton Moulinex ! C'est Jack qui s'est occupé de tout l'enregistrement. On a fait écouté la chanson à plusieurs ingé sons qu'on connaît, et ils n'en revenaient pas ! On a vraiment une très bonne qualité de son, surtout au vu des conditions ! »
Jock apporte tout le côté mélodique, les accords, la rythmique. Jack m'explique : « Sur sa base, j'ajoute mes parties de guitare, les solos, et ce n'est qu'à ce moment-là que j'écris les paroles, en fonction du thème qu'on veut donner à la chanson. »
Composer, chanter, c'est une grande première pour Jack ! « J'ai toujours voulu chanter. Je m'entraînais dans la voiture, pendant mes nombreux aller-retour Strasbourg-Mulhouse. Au début, j'étais horriblement stressé ! Mais je suis heureux de constater que je progresse. Il y a des choses que je peux chanter maintenant, alors que j'en aurais été incapable il y a trois mois. »
Jack chante aussi bien dans les graves que dans les aigus. Cette capacité étonne beaucoup de monde, tant et si bien qu'on s'imagine souvent qu'il y a deux chanteurs ! La voix de Jack se rapproche beaucoup de celles de Johnny Cash ou de James Hetfield.
D'une façon plus générale, on a du mal à croire qu'ils ne sont que deux ! On pourrait aisément penser qu'ils sont à trois ou quatre, devant l'énergie passionnée de leur musique.
Ils préparent actuellement leur premier EP, qui sortira courant 2016. « On ne peut pas te donner de date plus précise, on compose encore certains morceaux ». Une chose est sûre, le thème de leurs chansons tournera autour du sexe, de la moto et du rock'n'roll !
Ils vont également bientôt tourner leur premier clip dans lequel la fabuleuse Mia Dolls tournera. Tout ce que je peux te dire pour le moment, c'est qu'il y aura une Chevrolet des années 70 !
Knuckle Head, c'est un groupe très jeune mais bourré de talents, d'originalité, débordant d'envie et d'ambition. Je te conseille de les suivre avec beaucoup d'attention car leur ascension sera des plus rapides …
Tu l'auras compris, Knuckle Head, et c'est ce qui me plaît grave chez eux, c'est un groupe hyper roots, totalement cool, déjanté, un mélange détonnant entre la plus grande classe et un côté sale, dirty, assumé pour notre plus grand plaisir.
On rejoint totalement l'univers des bikers. D'ailleurs, dernière question, qu'est-ce qui leur plaît tant dans cette culture ? « La fraternité … et la liberté ! »


Retrouve les Knuckle Head sur leur page facebook !





mardi 15 septembre 2015

Three Devils Production : Shake, rattle and roll ... in Elsass !

Ça s'est passé sur la terrasse du Molly Malone, autour d'une bière. Je les ai rencontré. Deux diables de l'association Three Devils Production qui ne vit que pour promouvoir le rock'n'roll en Alsace.
Benoît et Amhell m'ont parlé de leur passion pour le rock, la musique, la culture, de leurs soirées déjà passées et surtout à venir, de la création des Three Devils Production dans les flammes infernales du si vicieux rock'n'roll.
Monte le son, et lis-moi ça !

Photos remises par les Three Devils Production
"Nous, on veut faire dans le rock'n'roll ! Mais pas n'importe quoi non plus. On veut du rockabilly, du rythm'n'blues, du punk-rock, du surf, du garage, certaines formes de psycho aussi."
Et qu'est-ce que les Three Devils veulent faire d'autre ? "On veut faire beaucoup de concerts, boire des coups, s'amuser, écouter la musique qu'on aime".
Voilà le programme que Benoît et Amhell me présentent, et putain que c'est cool !
Benoît et Amhell
Cette asso est très jeune, elle date de début janvier 2015.
Benoît, Amhell et Romain, l'autre diablotin que je n'ai pas eu la chance de rencontrer, se connaissent depuis pas mal de temps. Benoît et Romain faisaient tous les deux partis de VDK, quant à Amhell, parisienne qui a beaucoup voyagé, elle a tout de suite su trouver sa place dans le milieu du rock'n'roll alsacien.
Ce qui les unit avant tout ? Leur même passion pour la musique et leur même envie de faire la fête.
La sémillante Amhell m'explique : "On écoute tous les trois la même chose. On fonctionne par coups de coeur ! On a crée cette asso pour faire venir sur Strasbourg tous les groupes qu'on surkiff !"
Elle ajoute : "J'ai toujours écouté du punk-rock. Quand j'avais 13-14 ans, j'ai commencé à sortir dans des squattes, j'y ai découvert le punk. J'ai aussi toujours adoré le rock'n'roll."
"Je joue de la contrebasse depuis 15 ans. Je joue dans un groupe actuellement, et les Three Devils Production vont nous faire monter sur scène en décembre ! Parce qu'elle sert aussi à ça cette asso, faire jouer des groupes de potes. C'est par exemple le cas de Garage Lopez, un groupe parisien qui fait du punk-rock, ils joueront le 7 novembre à une de nos soirées."
Et qu'en est-il du si souriant Benoît ? "Quand j'étais jeune, j'écoutais RBS (Radio Bienvenue Strasbourg, qui existe toujours), il y avait une émission, Rock Express, qui passait tous les jours, c'est comme ça que je me suis intéressé au rock'n'roll. Et puis j'ai parcouru toutes ces années bercé par cette musique."
Benoît
Bref, tu l'as compris, la musique du diable, c'est leur vie quoi, elle fait partie d'eux, elle est dans leurs tripes, j'me demande même s'il est n'est pas inscrite dans leurs gênes. Le rock'n'roll représente à leurs yeux bien plus qu'un style de musique, c'est un mode de vie. Amhell le dit très bien : "Même si le rock n'est plus si marginal que ça, tu repères tout de suite les gens qui en écoutent, ne serait-ce que par un point de détail. On reste quand même un peu à part. On a une ouverture d'esprit, une culture qui est différente."
Si tu demandes à Benoît ce qu'il aime tant dans le rock'n'roll, il te répond : "La musique, l'état d'esprit, les bonnes bières, les copains, et les jolies filles !"
Et il faut dire qu'en Alsace, le rock'n'roll est bien présent ! "Il y a un gros tissus associatif en Alsace et à Strasbourg, tout un tas de gens biens qui se bougent pour le rock. On peut notamment citer le Molodoi qui permet d'organiser de très bons concerts. En plus l'Alsace est juste à côté de l'Allemagne, tout près de la Belgique ou de la Suisse, elle est un peu à la croisée des chemins, tant et si bien que Strasbourg devient un peu un passage obligé dans les tournées. Les groupes qui viennent d'Allemagne passent par là avant de rejoindre Paris."

Les Three Devils Production me parlent maintenant de leurs différentes soirées.

"Notre premier concert était organisé le 13 juillet. On avait fait venir Pat Capocci."
Amhell sourit à ce souvenir : "C'était vraiment super bien ! On a fait le plein au Check Point. Tous les copains étaient là, il y avait une très bonne ambiance. Une belle soirée oui ... On a eu d'excellents retours !

Les Wash avec le chanteur
de Garage Lopez


Deuxième date de prévue : le 17 octobre pour les Washington Dead Cats et les Screaming Kids !

Benoît m'explique : "Les Wash, c'est des copains. J'ai appris à les connaître à l'époque grâce à VDK. Ils fêtent leurs 30 ans d'existence ! Ils feront un premier set avec des morceaux de leur premier album puis un deuxième avec leur nouvel album, Under the Creole Moon. C'est vraiment cool de les voir sur scène, ça a un côté très visuel. Ils sont très drôles sur scène, ils aiment s'amuser !"
Amhell précise que les billets sont en prévente au salon de tatouage Two Aces Tattoo, à Strasbourg, "chez Seb, c'est aussi un copain !".
Les Washington Dead Cats, c'est un groupe parisien qui a forgé son propre style : le punkabilly ! Un mélange explosif entre le psycho, le punk, le garage, et j'en passe !
Quant aux Screaming Kids, c'est un groupe bien du coin qui fait du rock français.
Une soirée bien cool en perspective, qui va te bouger ta choucroute !




Le 19 octobre, les Three Devil Production font venir James Leg au Mudd Club.

"James Leg, c'est un pianiste texan accompagné par un batteur. Il fait du blues-garage-soul. Ce mec est hyper original ! Il joue du piano avec une pédale wah-wah ! Il a une voix très grasse, un peu dans le genre de Lemmy quoi ... (A ce moment là, ça se sentait que Benoît n'aimait pas Lemmy. Et évidemment, quel tee-shirt je portais ? Mötorhead ! Voilà, c'est l'anecdote qui sert à rien, mais ça me fait rire)."
"Je ferai aussi venir un pote DJ, DJ Kroterz, basé à Paris. Il anime une émission sur une webradio, RadioLux, qui passe tous les dimanches soirs de 20h à 21h".



Garage Lopez

Le 7 novembre, ce sera la baston au Mudd avec à ma gauche Garage Lopez, défenseur du punk-rock, et à ma droite Johnny Mafia, le champion du garage !
Garage Lopez, c'est un groupe parisien qu'Amhell affectionne tout particulièrement. Quant à Johnny Mafia, ils viennent de Sens et font du garage-rock'n'roll. Ça va faire bouger mémé ça, pour sûr !



Dirty Deep
Le 12 novembre, ça envoie du rêve au Mudd avec Left Lane Crusers et Dirty Deep !
J'ai déjà réservé cette date pour fêter mon pré-anniversaire en toute beauté. De quoi profiter une dernière fois de mes 24 ans ! C'est du très lourd ça, ça va être tellement bon, j'en jouis d'avance ! Deux groupes tellement géniaux, réunis dans une même soirée, à Strasbourg en plus ! Les Three Devils, vous assurez grave !




Une dernière date est prévue en décembre et c'est le groupe d'Amhell qui mettra l'ambiance !
La jolie pin-up m'explique : "Au début, on s'était dit qu'on ferait 2-3 dates par an ... Et là, on a déjà beaucoup de dates de prévues d'ici la fin de l'année ! Mais c'est aussi ça, le rock'n'roll ! Quand tu aimes, tu fais ! On fonctionne au coup de cœur, on n'est pas trop du genre à réfléchir !"
Evidemment, quand on n'est qu'à trois, c'est beaucoup de boulot de gérer tout ça. Mais les Three Devils Production peuvent compter sur leur bande de potes toujours prêts à leur filer un coup de main.
Left Lane Crusers !
"C'est clair que c'est très stressant, fatiguant, d'organiser des soirées. Ça demande beaucoup d'énergie un investissement financier, humain, ... Et pendant le concert, tu dois courir partout, tu n'as évidemment pas le temps de voir le groupe en entier ..."
"Mais c'est un autre moyen d'apprécier la soirée ! C'est une véritable aventure avec aussi beaucoup de rigolades, du plaisir à gogo !"
"Pour ce qui est des groupes tu les côtoies d'une autre manière, tu peux leur parler et tu te rends compte qu'ils sont tellement adorables que tu pourrais passer toutes tes journées avec eux ! En fait, quand t'organises des soirées, tu vois la face cachée de l'iceberg quoi ... Et c'est top !"
Benoît ajoute : "Dans Three Devils Production, il y a également Production. Si notre asso fonctionne de manière pérenne, j'aimerai bien pouvoir produire des groupes. Ce serait super de pouvoir faire des vinyles ! C'est un bel objet, qui tient dans le temps. J'apprécie énormément ce côté artisanal, et c'est aussi ça qui me plaît dans le rock'n'roll."
Est-ce que les Three Devils ont d'autres projets ? Oui ! L'idée d'un festival leur trotte dans la tête ... Amhell me répond : "Bien sûr qu'on y pense ! Mais il faut de la rigueur, trouver une formule qui nous convienne, un moyen de nous démarquer de ce qui se fait déjà ..." Patience donc, ça viendra !

Leur deuxième date, celle où tu pourras applaudir les Washington Dead Cats et les Screaming Kids au Mudd, approche à grand pas. Pour l'occasion, ils ont fait réaliser de tous jolis tickets. "Dans les années 80, on ne mettait pas de tampons sur les bras des gens. On avait des tickets. Et ça, c'est un truc qui me plaît beaucoup ! J'aime ce côté artisanal, cette idée de souvenir qu'on peut garder. C'est une manière d'immortaliser le truc !"
Et si toi aussi tu veux avoir deux jolis petits tickets, rien de plus simple ! Rends-toi pour les préventes au shop Two Aces Tattoo ou bien ...


Participe à mon tout premier jeu concours ! Partage cet article sur facebook, identifie "Rock'n'Art of Elsass" et "Three Devils Production" et le tour est joué, t'as plus qu'à croiser les doigts !


Allez, je donne la parole au séduisant Benoît pour finir : "On tient vraiment à remercier le Check Point et le Mudd Club. Ils nous font confiance. Et sans salle, il n'y a pas de rock'n'roll ! Sans salle, il n'y a pas de groupe, pas de tournée, ... Alors merci à eux !"
En fait, c'est à la splendide Amhell que je vais accorder le dernier mot : "Et merci à notre public chéri !"





Les Washington Dead Cats !