vendredi 18 novembre 2016

Comme chez Watt : Un festival en appart !

AROS production, l'équipe d'Alan Ros, organise le tout premier festival de folk en appart, ça s'appelle Comme Chez Watt, et ça se passe début décembre, à Strasbourg.
Un cadre intimiste, une ambiance sympa, pour écouter nos artistes préférés, à l'image d'Oscar On The Lawn ou de The One Armed Man, de quoi en séduire plus d'un !
Marie, du groupe AROS, nous en dit plus !


Ajouter une légende
Comment l’idée d’un festival folk vous est venu, qu’est-ce qui vous a attiré dans ce concept ?

Nous (le label AROS Production) organisons des concerts en appart' depuis déjà plus d'un an et demi, il se trouve que nous avons eu plusieurs demandes pour organiser des concerts en appart en décembre alors on s'est dit « pourquoi ne pas en faire un festival ! ». On aime beaucoup organiser des concerts en appart', ça permet aux artistes et au public d'être plus proches, d'échanger plus facilement, ... Pour les artistes de tester des nouveaux morceaux, et pour tout le monde de passer une bonne soirée, comme si nous étions simplement à une soirée entre amis.

Depuis plus d'un an qu'existe le label nous avons organisé une dizaine de concerts en appartements. Nous avons commencé avec des artistes du label, puis nous avons élargi avec des demandes d'artistes hors Alsace, ce fut le cas en mai dernier avec Geraint John Jones, qui est gallois et vit à Berlin (qui jouera le 2 décembre au festival Comme Chez Watt) ou plus récemment avec Cavan Moran qui est anglais.

Un festival de concerts en appart : pas trop compliqué à organisé?

Un festival demande plus d'organisation qu'un seul concert c'est évident, au niveau de la communication et de la réservation des places c'est un peu plus compliqué, mais très intéressant pour nous. C'est un défi de passer de l'organisation d’événements uniques à un festival !

Comment avez-vous choisi les artistes, et ceux-ci étaient-ils tous emballés ? Sont-ils habitués aux concerts en appartement ?

Nous avons programmés des artistes que nous apprécions musicalement et humainement. Le premier soir jouera une artiste du label, Oscar on the Lawn, qui est une habituée des concerts en appart'. Pour les autres artistes, nous avons demandé à des musiciens avec qui nous avons déjà travaillé comme Geraint John Jones et Petseleh, pour certains nous les croisons souvent lors de concerts ou festival, c'est le cas de The One Armed Man, Foes et Joy and Glory, et en ce qui concerne Claire Faravarjoo et X-TV nous les avons rencontré récemment et nous sommes tombés amoureux de leur musique c'était alors évident pour nous qu'ils auraient leur place dans notre programmation.
La plupart sont alsaciens, mais Geraint John Jones vient d'Allemagne et X-TV de la région lyonnaise, nous n'avions pas envie de cloisonner le festival à des artistes alsaciens, mais simplement de programmer des artistes que nous apprécions et qui collent dans l'univers du festival.

Comment avez-vous sélectionné les appartements : est-ce que ce sont ceux de personnes d’Aros ou des amis ou des fans ?

Pour la première édition ce sont des membres de l'association qui accueillent.
Il était important de pouvoir accueillir le public et les artistes dans des espaces pas trop petits mais pas trop grands non plus pour garder le côté intimiste. Nous avons également choisi des quartiers différents de Strasbourg pour couvrir toute la ville.

Cadre intimiste, chacun ramène à grignoter, vous insistez beaucoup sur le côté convivial de l’événement, est-ce que c’est quelque chose qui vous tient à cœur, de façon plus générale, chez Aros ?

Oui c'est quelque chose d'important pour nous le côté convivial. C'est une ambiance qui permet les discussions et les rencontres. En dehors des concerts en appart' on aime beaucoup organiser des concerts à La Popartiserie, qui se prête également au côté intimiste et convivial.

Quelles sont vos attentes par rapport à ce festival ? Pensez-vous déjà à la deuxième édition ou une chose après l’autre ?

On espère que le public va aimer le concept et que tout se passera bien. On a déjà pas mal de réservations donc on est confiant, on est bien sur pas à l'abris d'annulation de dernière minutes, mais on invite les gens qui annuleraient à nous le signaler pour pouvoir faire profiter de ses places à d'autres.
On pense effectivement à la suite, une deuxième édition pourquoi pas. On veut déjà se concentrer sur celle-ci et voir si ça fonctionne comme on le souhaite. C'est le premier festival organisé par AROS donc on veut prendre le temps de faire les choses bien. On a également d'autres activités, le côté label, le booking et la promotion des artistes qui nous prend également beaucoup de temps (sachant que nous ne sommes que 3) ainsi que d'autres concerts que nous organisons, comme mercredi prochain, le 23 novembre au Kawati Studios avec Throw me off the Bridge, Peace me off (AROS Production) et Ted Moody.

mercredi 26 octobre 2016

Blase et les Puritaines : leur premier album

Blase et les Puritaines, c'est un duo qui fait de la chanson française.
Et moi, la chanson française, j'aime pas, mais alors pas du tout.
Mais eux, je les aime bien, et même beaucoup, ils m'ont vraiment réconcilié avec ce genre. Parce que leurs chansons sont hyper drôles, leur jeu scénique aussi.
Il y a Blase l'aigri, le mec pas sympa, qui râle tout le temps, et puis Nico, le gentil, l'innocent, l'imbécile heureux. Ils se bagarrent un peu, comme un vieux couple.
N'oublions pas la sublime Clitorine, la raison même de leur succès, splendide blonde à forte poitrine qui les accompagne sur toutes leurs scènes, regardant les concerts, impassible, avec son grand sourire de poupée gonflable.
A l'occasion de la sortie de leur premier album, je les ai retrouvé autour d'un verre de rouge, et on a papoté un peu.

Blase et les Puritaines en concert
Photo : Daniel Langlois
"J’ai créé Blase et les Puritaines fin 2012 - début 2013" m'explique Blase, le chanteur. "Au début il y avait deux musiciennes avec moi. Mais l'une des filles est rapidement partie et Nico est arrivé pour reprendre la partie percu."
Il me résume leur parcours :
"On a beaucoup joué en 2013, on a enchaîné les concerts dans plein de bars de Strasbourg. On a aussi fait la première partie d’Oldelaf à la Laiterie."
"En 2014, on a fait une pause de quelques mois. L’autre musicienne qui était avec nous a souhaité partir, pour se consacrer à son propre projet, on s’est alors demandé si on allait continuer à deux ou non …"
"On a finalement repris en 2015 et on a commencé à changer de formule. A ce moment-là, on se cherchait encore, on évoluait. C'est pourquoi on a attendu 2016 pour sortir notre premier album."

Nico me parle un peu plus de leur album live enregistré au Shadok : "On voulait vraiment faire un live, et y intégrer une partie sketch, qu’il y ait un réel échange avec le public. Sans vouloir tomber dans le cliché du live qui est plus chaleureux etc, il faut quand même dire que c’est ce qui rend le truc unique."
"On s’est vraiment amusé, on a passé un très bon moment ! Il y a même quelques fausses notes …" Ce à quoi Blase ajoute : "Oui, on les a laissé pour faire plus authentique."
Nico continue : "Au final, si on a pu sortir cet album enregistré au Shadok, c'est grâce à pas mal de coïncidences ... Le courant est bien passé avec le patron, il nous a fournit un régisseur, etc."
"Après le concert, on a récupéré les pistes puis c’est nous qui avons tout fait nous-mêmes. On y tenait vraiment, et Blase s'est donné beaucoup de mal."

Conception graphique : Océane Debote

Ce premier album est une forme de consécration pour ce groupe qui commence à rencontrer un certain succès.
"Il y a de de plus en plus de gens qui nous apprécient et qui parlent de nous." 
"On a enchaîné pas mal de dates ces derniers temps et ça a permis de créer un petit noyau de fans, ce qui est hyper appréciable. On voit qu’ils aiment vraiment notre musique. Ça nous surprend toujours à vrai dire. Il y en a qui viennent exprès de Mulhouse pour voir nos concerts, …"
"On doute constamment de ce qu’on fait et on est toujours étonné quand les gens réagissent positivement lors de nos concerts." Blase précise avec son humour grinçant : "On est déjà étonné quand ils restent en fait."
Nico ajoute : "Ce sont aussi les premières parties qui ont permis de séduire un public assez nombreux. On a déjà parlé d'Oldelaf mais on a aussi fait les premières parties des Fatals Picards, de Giedré en février 2016, ou encore de Jules & Le Vilan Orchestra en avril, à Django Reinhardt. Jules est un mec très sympa et qui est assez incroyable en live. Il n’est pas trop connu du grand public pourtant il joue beaucoup."

"On a aussi participé à l’Alsace a un incroyable talent. On a gagné le prix du jury, c'était une belle expérience. Et ça nous a permis de nous faire pas mal de contacts.
"On a notamment rencontré quelqu’un qui nous a mis en contact avec le Sentier des Halles, une salle assez emblématique, à Paris. Les responsables de la salle ont décidé de nous produire pour une soirée. C'était un moment très sympathique, et on a eu de beaux retours sur ce concert."

Blase
Photo : Maxime Steckle

Blase et les Puritaines sont aussi connus pour leurs vidéos pendant lesquelles ils se filment chez eux, en train de jouer leurs morceaux.
Je leur demande comment cette idée leur est venue : "On trouve que c’est sympa de jouer en live. Et puis les gens s’intéressent plus aux vidéos, et ils les partagent plus facilement plutôt que quand il y a uniquement du son. Ça nous donne une visibilité sur le net, c'est une sorte de carte de visite."
"Pour la dernière, on l’a voulu plus travaillée, plus dynamique. Tout en gardant l’idée du plan fixe. On a fait la musique à part aussi. Elle a été bien plus longue à réaliser que les précédentes."
Blase précise : "Au début on s’était dit qu’on allait sortir une vidéo tous les 23 jours, pour rester dynamiques. Mais finalement on se mettait bien trop de pression, on a préféré arrêter et faire des choses qui nous plaisent, en y consacrant le temps nécessaire, plutôt que de travailler avec l’urgence d’une échéance à tenir."

Blase et les Puritaines interviennent aussi régulièrement sur la radio strasbourgeoise RBS : "On avait envoyé notre première vidéo, celle sur les spoils, et elle leur avait beaucoup plu. Ils nous ont alors proposé une chronique matinale. Pendant un an, on a proposé une nouvelle chanson par semaine."
"Cette année, on a un peu changé la formule. Je fais des chroniques tout seul même si Nico peut me rejoindre aussi."

Nico
Photo : Maxime Steckle
Je leur demande alors de me préciser le "rôle" que chacun tient dans le groupe :
"Blase amène les idées musicales, il écrit les textes, et on fait les arrangements à deux. Quand il vient avec un texte, il a toujours une ébauche de musique, car les deux sont difficilement dissociables."
Blase commente : "Pour beaucoup de chansons, j'arrive à les écrire très facilement, d'une traite, en 15 minutes."
"C’est pendant les moments où tu n’as rien de précis à faire, tout à coup t’as une idée, une tournure, une vanne ou un angle qui te vient à l'esprit, et à partir de là c’est très facile d’écrire."
"Mais, pour d'autres, elles mettent des mois voire des années à éclore, à coup de retouches successives, au fil du temps."

Il faut dire que Blase a toujours été un grand fan des chansons françaises : "Quand j’étais jeune, j’écoutais de la musique de vieux. J’étais surtout focalisé sur les paroles, il fallait que je comprenne ce qu’on me raconte. Parmi mes influences, je pourrais évidemment te citer Renaud, j’étais mono-maniac, je n’écoutais que ça. Il y a aussi Brel et Brassens bien sûr et puis Font et Val où il y a pas mal de pépites. Sans oublier Miossec."
C'est d'ailleurs Blase qui a fait découvrir beaucoup de musiques dans ce domaine à Nico qui confie : "J’ai toujours écouté beaucoup de métal, de rock progressif, c’est assez étonnant au final que je fasse de la chanson française mais ça me plaît beaucoup."

La pochette du premier album de Blase et les Puritaines
Photo : David Jost
Conception graphique : Océane Debote

Blase et Nico m'expliquent d'ailleurs l'évolution de leurs chansons qui sont devenues de plus en plus humoristiques au fil du temps :
"Au départ, notre musique était très influencée par Miossec. Et puis, quand on a joué notre chanson sur les ronds-points à La Laiterie qu’on s’est aperçu que ça marchait super bien de faire des textes qui font rire. Les gens sont venus nous en reparler après, ça les avait vraiment marqué, très positivement."
"On s’est dit que ça pouvait être une bonne idée d’avoir une approche différente, plus proche de la comédie que de la chanson française comme on le faisait jusque là. On a donc décidé de faire des chansons plus marrantes."
"Et ce qui est amusant c’est qu'à force les gens rient même lors des chansons qui ne sont pas drôles !"
"Ça fonctionne vraiment bien, et ça a été une vraie découverte pour nous. Du coup on s’est beaucoup plus intéressé à l’humour, à l’impro. C’est d’ailleurs dans cette optique-là qu’on avait participé à L’Alsace a un incroyable talent."
"Aujourd'hui, c'est ce qui ressort le plus de nos concerts. Les gens viennent nous voir et nous disent  : on s’est marré toute la soirée."

Leurs projets pour la suite ?
"On essaye de développer une formule spectacle. Quelque chose de plus réfléchi, de plus narratif ... Et puis bien sûr on va continuer à faire des vidéos !"

Retrouvez Blase et les Puritaines sur leur page Facebook !

Et suivez-les sur leur chaîne Youtube !


vendredi 21 octobre 2016

J'ai interviewé Freaky BabyDoll !

Freaky BabyDoll, comment la décrire ? Un être étrange et extraordinaire, un personnage effrayant, fascinant, errant dans l'imaginaire, des cauchemars glaçants.

Une grande artiste avant tout, une performeuse magique dont l'univers est si riche, incroyable. Elle repousse sans cesse les limites, jouant avec le feu ou les cordes du shibari.
Une passionnée de la scène qui nous permet d'en apprendre un peu plus sur son art, et son parcours.




Freaky BabyDoll
Photo par Yannick Bossez

Comment as-tu découvert le burlesque ?

J'ai découvert le burlesque en 2011 et je me suis initiée à l'effeuillage par le biais de Luna Moka, elle commençait tout juste à organiser ses cours sur Strasbourg.
Certaines choses me plaisaient et m'attiraient dans l'esthétique des années 20, 30 … Le côté noir, "blessé" et endolori des années d'après guerre, mais associé aussi à une grande force libératrice.
En revanche, toute cette vague Pin Up post 50's ne m'a jamais influencé plus que ça …

Depuis quand participes-tu à des shows burlesques ?

Pour être honnête, je n'ai pas été une élève très assidue aux cours d'effeuillage et j'ai très vite sauté le pas de la scène pour participer à une scène ouverte sur Paris à L'Ecole des filles de joies (Juliette Dragon). L'envie de remonter sur scène ne m'a jamais quitté depuis ce jour.
Parallèlement à cela, j'ai fait six ans de gymnastique plus jeune, et je pratique actuellement la danse orientale, que j'ai commencé il y a cinq ans.


Qui est "Freaky BabyDoll" et comment ce personnage est-il né ?
Considères-tu Freaky BabyDoll comme un personnage, une extension de toi ? Ou bien est-ce toi tout simplement ?
Tu as la possibilité d'incarner plein de personnages différents, n'y a-t-il qu'une Freaky BabyDoll ?

Freaky BabyDoll est née la veille de ma première scène … Eh oui ! Il fallait bien trouver un nom ;)
Freaky BabyDoll fait entièrement partie de moi, je ne pense pas être quelqu'un de complètement différent sur scène.
C'est un exutoire, une manière de fuir aussi …Freaky BabyDoll me donne la possibilité de faire tout ce que je veux … avec des limites plus lointaines !
En bref …Freaky Babydoll est un très bon alibi ! 
Et pour ce qui est de savoir s'il y a une Freaky BabyDoll ou plusieurs, je dirais que  ... Oui et non ... Il y a une Freaky BabyDoll … Mais finalement, même en temps qu'individus, ne sommes-nous réellement "qu'une" seule chose à la fois ? Je ne pense pas ...
C'est ce qui fait la richesse des uns et des autres, d'être plein de surprises, non ?
Idem pour la scène, je suis mes envies, mes inspirations … Je ne m'impose rien d'un point de vue créatif, c'est certainement ce qui donne une diversité à mes personnages.

Freaky BabyDoll
Play piercing par Raphaël Mouillé
Photo par Alain Marti


As-tu des sources d'inspiration ? Des films, des tableaux, ou les freak shows de l'époque ?

J'ai toujours aimé le beau dans l'étrange ; la mélancolie, le grotesque, le dérangeant …
J'aime les choses fortes en émotions.
Mais pour les grandes lignes je dirais qu'au début, j'ai été pas mal influencée par le cinéma de genre ; je traînais beaucoup dans les festivals et me nourrissais beaucoup de cette culture-là.
Argento, Polanski ou le plus récent Rob Zombie sont pour moi de grandes sources d'inspiration.
Deuxièmement je dirais, mon intérêt pour les Side Show d'époque et autres curiosités … On rejoins d'ailleurs Rob Zombie pour le coup !
Monstres de Foire, unijambistes, siamoises, femmes à barbes et autres bizarreries …
Grand nombre d'artistes nous influencent, je pense notamment au photographe Joël Peter Witkin que j'ai découvert assez jeune ; ça m'a bouleversé. Je pense qu'indirectement, il a du y semer une graine !

Freaky BabyDoll
Photo : Alain Marti

Quelles sont tes différentes performances ?

Actuellement, je tourne avec environ quatre actes différents.
Bien que ma manière de travailler a quelque peu changé … J'ai eu la chance de performer sur quelques scènes électro, je propose des sessions plus longues, des improvisations autour de mes personnages, et j'adore ça !
Certains ont d'ailleurs été créés uniquement pour évoluer de cette manière-là.
Mais même pour les performances libres, ça ne représente pas moins de travail ; j'ai besoin de temps pour créer, de me mettre dans une bulle, d'être dans le son, prendre des notes, faire des croquis, des essais make-up…
Et une fois tout ça à peu prêt en place, je peux m'atteler au travail corporel ! Danse, gestuelle, expressions, etc …


Quelles sont les scènes sur lesquelles tu as adoré te produire ?
J'ai adoré performer au festival Château Perché en Auvergne, festival électro et culturel assez récent dont l'idée est de venir installer les floors autour d'un château. C'est magique ! Un cadre juste sublime avec un public curieux et très respectueux !
J'aime performer dans des lieux où on ne m'attend pas forcément … Le cabaret c'est chouette, mais l'effet de surprise et le regard des gens est complètement différent sur les scènes plus alternatives.
D'ailleurs, le terme "burlesque" n'est plus un style dans lequel je me reconnais, je ne pense plus vraiment y avoir ma place …

Comment réagit le public lors de tes shows ? Viennent-ils souvent te parler après ?

Les gens sont en général assez silencieux et captivés quand je suis sur scène ; ils sont plutôt élogieux après mes perfs … Du moins s'ils arrivent à me reconnaître en after !
Il y a très certainement des gens à qui ça ne plait pas, mais c'est plutôt rare qu'ils se manifestent après le show.


Que ressens-tu quand tu es sur scène, qu'est-ce qui te plaît dans le fait de te produire ? Pourrais-tu vivre sans cette adrénaline, ce besoin de créer ?

Je ne pourrais pas me passer de scène, du moins par pour le moment …
C'est très difficile d'en sortir une fois qu'on y a goûté, ça ne rend pas toujours heureux, on en veut toujours plus, on repousse les limites, mais c'est indispensable pour l'instant.
Un bon shoot d'adrénaline!
Oublier tout le reste, être dans l'instant présent … Ce qui, au quotidien, est très difficile pour moi…
Tout ça rejoint un peu le play-piercing, le shibari, etc … Ce sont les mêmes recherches.
Des moments précieux où je suis dans le moment présent, dans une bulle hermétique où je suis maître de mon corps, où je choisis ce que mon corps va endurer, rien n'est imposé.
Je décide.

Ces expériences m'enrichissent beaucoup, j'aime ces moments partagés et la relation à l'autre dans ces instants là.
L'étape rêvée serait de joindre la scène à tout ça …

Pourquoi avoir choisi de t'orienter vers ce côté freak, dérangeant, souvent effrayant, est-ce que c'est quelque chose qui t'a toujours plu ?

Je dirais plus que cette voie m'a choisit ! Je me mentirais si je faisais autre chose … Je suis comme ça depuis mon enfance, captivée par le bizarre, l'étrange, etc…
Et non, je n'aime pas trop les licornes, la guimauve, et les princesses…!

Freaky BabyDoll
Shibari par Rita Line et photo : Michel D'Aguanno
Peux-tu me parler de ton rapport à la nudité, en tant que performeuse burlesque et que modèle ? A-t-il été difficile pour toi de te dévêtir devant un public, ou un photographe, ou cela était-il naturel ?

J'étais assez pudique et complexée à mes débuts … La scène m'a désinhibée ! 
Je suis plutôt timide dans la vie de tous les jours, mais concernant mon corps, avec le temps, je crois que j'ai vraiment réussi à le"désexualiser".
Ça facilite les choses pour les shootings, la vidéo et toutes les occasions où je suis dénudée mais hors contexte scène.
Une fois qu'on réussi à lâcher prise sur ce sujet, on est capable de beaucoup de choses sans problèmes.
Mon but n'est pas de choquer avec la nudité … mais je suis outrée que ma nudité choque …
Très récemment, j'ai eu un retour après une de mes performances qui m'a beaucoup touché… On m'a dit qu'on oubliait complètement que j'étais nue, que ça passait en second plan.

Comment penses-tu évoluer, quels rêves aimerais-tu accomplir ?

Dans les années à venir, je fantasme de trouver un binôme pour pouvoir mêler cordes, aiguilles, et tout le reste à mon univers.
Et puis de créer à deux … Je pense que ça peut être une très belle expérience de partage. 
J'ai envie de vivre ça et de vous faire partager ça au delà des photos !
Je compte aussi continuer à travailler avec la talentueuse Maryse Freund, qui est ma costumière depuis mes débuts ! 
Une prochaine date à annoncer ?

Oui, je serai à l'open night Le bal de feu à Motoco, à Mulhouse, le 19 novembre.

Retrouvez Freaky Baby Doll sur sa page Facebook !

Freaky BabyDoll
Photo : Yannick Bossez


jeudi 6 octobre 2016

J'ai rencontré Julie Gless !

C'est à la Krutenau, dans la petite rue Sainte-Madelaine, appréciée pour ses jolies boutiques, que j'ai rencontré Julie Gless. Elle m'attendait dans son nouveau studio qui a ouvert ses portes début septembre.
Julie Gless est non seulement coiffeuse et maquilleuse mais aussi conseillère en image. 

Je ne cesse de voir son nom passer sur les réseaux sociaux, entre ses participations à des shootings, ses ateliers make-up, ses maquillages de soirée ou pour des magazines, ... 

Cette sémillante artiste, passionnée de rétro et de rock'n'roll, a le vent en poupe ! Rencontre avec une personne formidable, de très grand talent !





Quand on pousse la porte de ce charmant studio, une musique rétro nous accueille, mélodie des années folles, qui se marie parfaitement au costume porté par un mannequin tourné vers la vitrine. "C'est une antiquité, un costume qui date des années 30. Je l'ai trouvé au fond d'une remise, ça m'avait brisé le cœur de le voir comme ça !"
Cette tenue de spectacle trouve parfaitement sa place dans ce cocon de glamour, intime, délicat et lumineux, dédié à la beauté de la femme. Grand miroir éclairé, canapé confortable, et du maquillage, partout, partout, fond de teint, rouge à lèvre, fards à paupière, pinceaux, ... J'en connais plus d'une qui serait devenue folle en voyant tous ces produits !
Julie Gless explique : "Je n'accepte que les femmes ici. J'aime l'idée d'avoir un lieu exclusivement dédié à la gente féminine. Un peu plus loin dans la rue, il y a un barbier, alors on peut dire que chacun a son espace qui lui est dédié ! Et on se sent tout de suite plus à l'aise, quand on vient seule ou entre copine, sans hommes, l'ambiance est tout de suite plus naturelle et détendue, on est entre nous, on peut se lâcher !"

Parmi les nombreuses prestations proposées par Julie, on retrouve tout ce qui est coiffure, maquillage de jour ou de soirée, sans oublier les grandes occasions, comme les enterrements de vie de jeune fille ou les mariages.
Ce qui fait sa force c'est également son forfait "transformation".
"Je préfère utiliser le terme de transfo, plutôt que relooking, car je suis contre tous ces clichés qu'on trouve à la télévision, cet aspect brutal du changement qui caractérise leurs émissions ... Je suis pour ma part beaucoup plus dans la discussion."
Elle précise : "Les femmes qui viennent me voir cherchent à répondre à un besoin. Derrière la volonté de changer de look, il y a souvent autre chose ..."
"Par exemple, si une personne refuse de se débarrasser de sa très grosse frange qui remplit tout son front, ça peut tout à fait être lié au fait qu'elle a l'impression de pouvoir se cacher derrière. Dans le cadre d'une transformation, il est essentiel de pouvoir le comprendre.
"Il y a un côté psy qui est très poussé. On a tendance à beaucoup se confier dans ces moments-là, on révèle des choses vraiment très intimes."
"C'est d'ailleurs pour cela que j'ai souhaité avoir un studio privé, où je ne reçois qu'une seule cliente à la fois."
"Pour comprendre la personne, il faut l'analyser, étudier sa façon de s'exprimer, de se comporter aussi. Cela permet de mieux identifier ses besoins. Mais aussi de savoir comment on va agir avec elle. Si une personne est vraiment dans la retenue, ou si au contraire elle est dans la maîtrise, pleine d'assurance, on ne réagira pas de la même manière."
"Tout cela je l'ai bien sûr appris grâce à mes formations professionnelles, mais aussi à travers la pratique de mon métier, on apprend à connaître les femmes."
"Je m'appuie donc beaucoup sur la discussion pour la transfo, mais aussi sur la forme du visage."
Nouvelle coupe, nouvelle couleur, nouvelle façon de se maquiller, ... Julie propose plusieurs solutions pour aider les femmes à se sentir à nouveau bien dans leur peau. Les photos "avant-après" qu'elle publie de temps en temps sur sa page facebook sont le meilleur reflet de son grand talent.
"Quand on arrive à redonner le sourire à quelqu'un qui ne se sent pas bien, c'est qu'on a réussi !"

Julie Gless a vraiment tout étudié, en commençant par la coiffure, puis l'esthétisme, avant de se focaliser sur le maquillage : "J'ai vraiment voulu étudier l'ensemble du visagisme. J'ai souhaité avoir un enseignement complet. La seule chose que je laisse de côté c'est le relooking vestimentaire, je considère que c'est un métier à part ... Et puis on ne peut pas tout faire !" Plaisante-t-elle, elle qui a déjà bien plus d'une corde à son arc.



Dans son studio, elle propose d'ailleurs des cours privés ou des ateliers qui ont lieu toutes les semaines ou tous les quinze jours. Ces ateliers, ouverts à tous, abordent à chaque fois des thèmes différents.
Le premier de cette année, qui aura lieu le 13 octobre, sera sur le thème "working girl", pour un maquillage chic et classe, aux couleurs d'automne.
D'autres suivront sur des thèmes comme le smoky de soirée, qui est très demandé, le nude contouring, le maquillage express pour la femme pressée qui doit se dépêcher de déposer les enfants à l'école avant de partir au boulot, et bien sûr le rétro !
Ces ateliers ont lieu le soir et accueillent 5 à 6 femmes, ils durent 1h30 à 2h. "J'en prends à chaque fois une comme modèle, les autres répètent mes gestes, apprenant ainsi les différentes étapes du maquillage. Tout est bien détaillé, je consacre beaucoup de temps à chaque femme, c'est aussi pour cela que les places sont limitées."
Ces ateliers ont lieu le soir : "Il y a vraiment une très bonne ambiance, c'est au moment de l'apéro, et après le cours, quand les femmes sortent dîner, elles sont toutes bien maquillées ! C'est plaisant !"
Julie Gless organise également des ateliers coiffures sur des thèmes comme "coiffure bohème" ou "coiffure rétro".

Elle va également lancer une nouvelle formule, un soin du visage express : "Cela pourra par exemple permettre aux femmes de venir entre midi et deux se faire un petit gommage et un maquillage, avant de retourner au travail toute pimpante, ça ne prendra que 30 à 40 minutes."
"C'est aussi l'occasion de baisser les prix. Pour parler franchement, je ne connais aucune copine qui va dans un institut pour se faire un soin du visage ... Les femmes ne sont plus dans cette démarche-là, elles recherchent autre chose. "

Pour ce qui est de sa clientèle, Julie Gless m'explique : "J'ai la chance d'avoir un panel très large. Il y a beaucoup de personnes très rock qui viennent me voir, j'attire une clientèle qui me ressemble, qui s'identifie à moi. Mais pas uniquement. Et pour ce qui est de l'âge, la plus jeune de mes clientes à 16 ans, et la plus âgée en a 85 !"




Julie est effectivement très intégrée dans le milieu rétro de Strasbourg. C'est un aspect important de sa personnalité, tout comme de sa carrière professionnelle. 
Elle explique : "J'ai toujours beaucoup aimé la musique rétro. Et il y a 6 ans, en rencontrant Luna Moka, que je maquillais pour ses spectacles, tout comme les autres Pin-Up d'Alsace, j'ai vraiment pris part à l'univers burlesque."
Elle ajoute : "Quand tu es à ton compte, tu peux te lâcher, t'affirmer dans ton style et ta personnalité ! Et ça, ça fait vraiment du bien ! C'est tout à fait différent de l'époque où j'étais freelance pour de grandes marques de make-up, je ne devais pas avoir de tatouage visible, je devais porter un uniforme, ..."

Cette passionnée de rock'n'roll participe d'ailleurs régulièrement à des festivals. On pourra par exemple la retrouver à la soirée Electro Swing qui aura lieu en novembre au Molodoi ou lors du prochain Boogie Spirit Festival qui se tiendra en janvier. C'est d'ailleurs une des nombreuses raisons qui l'a poussé à opter pour un studio privé : "Si je ne suis pas ici, c'est que je suis en prestation à l'extérieur." "C'est vraiment agréable de pouvoir bouger, faire plein de choses !"
Julie multiplie donc les activités, toujours en lien avec le vintage : "De temps en temps j'interviens dans la boutique de Lady Mistigris, que je connais depuis longtemps, c'est très ludique, il y a une ambiance vraiment géniale ! En plus ça a un côté shopping nocturne parce que les filles peuvent essayer des tenues ou des accessoires qui iront avec leur coiffure et leur maquillage."
"Je fais aussi pas mal de maquillages pour des spectacles, je travaille aussi pour des magazines ou pour la TV."
Habituée à travailler pour des shootings photos, elle ajoute : "Je propose aussi des shootings, qu'on peut très bien faire dans mon studio ou ailleurs : je m'occupe de la mise en beauté et c'est Ziph King (un photographe de grand talent !) qui s'occupe de la photo."




Forte de tous ses projets, Julie Gless ne se départit pas de son grand sourire qui lui va si bien.
"C'est vrai que ça prend une tournure qui me plaît beaucoup. Je m'éclate dans mon taff, je suis consciente que c'est une chance, et j'en profite à fond ! D'ailleurs je pense que cela se ressent, et que c'est pour cela aussi que les clientes m'apprécient."


Suivez Julie Gless sur sa page Facebook !

Egalement sur son site internet !




jeudi 22 septembre 2016

Boogie Spirit : j'ai testé un cours de rock !

Boogie Spirit est une jeune association strasbourgeoise qui propose des cours de rock solo et de boogie woogie. Leur truc à eux, c'est vraiment les années 50 : "Le boogie woogie, c'est notre danse de cœur !" m'explique la sémillante Maud.
"On est avant tout un groupe d'amis, et surtout, une bande de passionnés !" Ils ont monté leur association l'année dernière pour proposer des cours de danse rock typique des fifties, chose qui manquait à Strasbourg.
Découverte d'un cours de danse ! Allons bouger nos fesses !

Toutes les photos de l'article viennent de la page Facebook de Boogie Spirit
Boogie Spirit propose des cours aussi bien à Strasbourg, à l'école de la géniale Luna Moka (à 5 minutes de chez moi, on n'aurait pas pu rêver mieux), qu'à Illkirch dans le fameux "Papa Rock Stub", un restaurant so fifties, qu'à Dorlisheim, au bowling du Trèfle. Ce qui permet à un maximum de personnes de pouvoir profiter des cours sans avoir à parcourir une trop longue distance pour y assister. Si tu veux plus d'infos, il te faudra lire l'article jusqu'au bout, honey !
Cette dynamique association propose jusqu'à 6 cours par soir, du niveau grand débutant (c'est-à-dire moi) à l'avancé, en passant par l'intermédiaire.
Tu as le choix entre rock solo, rock swing ou boogie woogie !



Personnellement, j'ai opté pour le solo swing. Je me suis donc pointée rue du Maréchal Lefebvre, devant l'école de Luna Moka, petit nid de glamour logé dans un magnifique bâtiment de style Bauhaus dont je suis fan depuis des années !
J'ai d'abord rencontré la team Boogie Spirit, de jeunes profs de danse souriants, hyper dynamiques. On sent qu'ils se connaissent bien et qu'ils sont amis, l'ambiance est vraiment fun, très naturelle, et ça t'aide à  te sentir tout de suite à l'aise. En fait, rien qu'à discuter avec ces passionnés de danse, tu as déjà un big smile, et ça, crois-moi, ça vaut de l'or.
Les apprentis danseurs sont ensuite arrivés progressivement.
Et là, c'est exactement comme Maud me l'avait dit, il y avait de tout ! Des mères de famille venues se détendre, des passionnés de rétro, des sexagénaires pleins de vitalité, des amis, des couples, des gens venus seuls ... Tous souriants. On sent immédiatement qu'ils sont venus là pour s'amuser, danser, passer un chouette moment.
Tout le monde papote, pose ses affaires, puis le cours commence !

Sur le coup, j'ai senti le stress monter. La danse, j'ai jamais fait, jamais, jamais, jamais. Donc, j'avais vraiment une grosse appréhension, face aux immenses miroirs de la salle. Je me suis mise alors à lancer des petits coups d’œil discrets dans la salle, et j'ai bien fait, parce que c'était un vrai soulagement !
Où que je regarde, je ne voyais que des gens à l'aise, détendus, en train de papoter ou blaguer. Et à côté de moi, il y avait deux nanas très cool qui suivaient elles aussi leur tout premier cours, on avait la même attitude un peu gauche, intimidée.
Maud s'est alors avancée devant nous. C'était elle qui faisait ce cours-là. Mais il faut savoir que les profs tournent, afin qu'on puisse tous les découvrir, idée que j'apprécie beaucoup personnellement.
Elle a mis un peu de musique entraînante, on a fait un échauffement, bouger la tête, les bras, OK, ça je sais faire. Je me détends doucement.

Elle nous apprend ensuite un pas de charleston 20's. Droite - droite - gauche - gauche. T'avance ton pied, tu le recules. tu bouges un peu les bras. Maud répète le geste plusieurs fois en nous indiquant comment bien se tenir, le poids du corps vers l'avant, pour ne pas être déséquilibrée.
J'ai vraiment apprécié qu'elle prenne tout son temps pour apprendre correctement les gestes. Quitte à se déplacer jusqu'au bout de la salle pour aider ceux qui galèrent un peu à bien rectifier leurs pas. Elle est vraiment attentive, avenante, c'est cool.
On a répété plusieurs fois, puis on l'a fait en musique (musique géniale, of course !) et là, les gestes prennent tous leurs sens. Avec le son, la voix du chanteur, le rythme, on sent comment bouger.
On n'allait pas en rester là pour autant, le niveau des pas s'est complexifié mais très progressivement, afin de permettre à tous de suivre, même à moi, et c'est dire.
On a d'abord appris un geste très drôle à faire, le shimmy, quand tu bouges tes épaules d'avant en arrière, ce qui a le mérite de faire bouger tes boobs.
A ce sujet, Maud a précisé : "Bon, comme c'est un geste plutôt féminin, messieurs, je vous en propose un autre. Vous voyez, nous les nanas, on bouge un peu notre matériel, hein, alors vous, vous allez tendre les bras et faire un peu comme si vous vouliez toucher quoi !"

Tu le vois, les profs de Boogie Spirit utilisent beaucoup l'humour dans leurs cours, et les élèves leur rendent bien ! Je dois dire que, avant de commencer, étant prof en plus (dans un tout autre domaine), j'avais vraiment peur de me retrouver dans la situation d'un ado qui ne sait rien faire et qui se fait gronder ... Tu t'en doutes, c'était tout l'inverse ! L'ambiance est parfaitement décontractée, Maud tutoies tout le monde avec une réelle sympathie, ...
Franchement on était là, à remuer nos boobs devant un grand miroir, sur de la chouette musique, et on riait, on était bien.
Maud le précise d'ailleurs : "Il faut aussi penser à l'attitude ! Je veux vraiment que tu profites de ce cours pour te lâcher, t'exprimer !"



Avant que je commence ce cours, Marie, une amie qui m'est très chère, et qui pratique le lindy hop, m'avait dit : "Tu verras, quand tu danses, tu oublies ce qui ne va pas, tu te détends ! C'est hyper joyeux, tu te relâches vraiment, et, en plus, c'est beau !"
Ce que Marie m'a décrit, c'est exactement ce que j'ai ressenti. En plus ça t'aide à retrouver du dynamisme, surtout si t'es du genre à passer ta journée assis derrière un bureau, et tu rencontres de nouvelles personnes !
Bref, une bonne idée de moment détente à s'offrir pour se faire un break dans sa semaine de travail, ce qui est plus que nécessaire surtout si, comme moi, quand tu rentres du boulot, tu sais que t'as encore une masse incroyable de taff à faire. Évacuer le stress en dansant, en se marrant, sur de la musique rock, on adhère tout de suite non ?
On comprend aisément qu'il y avait déjà plus de 140 personnes inscrites aux cours au moment de la rédaction de l'article ...

Pour en revenir aux pas qu'on a appris, je te citerais simplement le "camel walk", une démarche super bizarre, mais qui est excellente à voir quand elle est correctement réalisée, où tu t'amuses à basculer tout ton poids d'une jambe à l'autre. On en a découvert une petite partie, tout comme pour le jazz box ou le cross over. Tu vois, on en a appris des trucs en une seule heure de cours ! Et il y a encore tellement de choses à apprendre, c'est super excitant !
Et là, tu te dis que bientôt tu sauras super bien danser, et tu pourras épater tous tes potes aux concerts, c'est vraiment la classe !



Pour résumer le tout, si tu as envie de te détendre, de t'amuser, de rencontrer de belles personnes, et d'apprendre à danser le rock, n'hésite pas, inscris-toi aux cours des Boogie Spirit !
A noter qu'ils organisent aussi des soirées et, fin janvier, ce sera un festival, le Boogie Spirit Festival, avec plein de cours, plein de profs invités, ...

Et voilà les horaires et les lieux des cours !



Tous les mardis soirs, à Dorlisheim :


19h - 20h : Rock swing débutant
20h - 21h : Boogie Woogie inter
21h - 22h : Rock Swing inter-avancé

Tous les mercredis soir, à Strasbourg :

19h - 20h : solo tous niveaux  (salle 1)
                  Rock Swing débutant (salle 2)
20h - 21h : Boogie débutant (salle 1)
                  Rock Swing avancé (salle 2)
21h - 22h : Boogie inter (salle 1)
                  Rock inter (salle 2)


Tous les jeudis soirs, à Illkirch :

19h - 20h : Boogie Woogie débutant
20h - 21h : Rock Swing inter
21h - 22h : Rock Swing avancé


Go, like la page facebook de Boogie Spirit pour être sûr de ne rien louper !



dimanche 11 septembre 2016

Oscar On The Lawn : La musique des petits sourires de nos vies.

Tu l'as certainement remarqué, je suis du genre à écouter plein de styles musicaux différents. Si ma tendre enfance a été bercée par du rock'n'roll et du punk, ce dont je ne remercierais jamais assez mes parents, sont ensuite venus se greffer tous les dérivés du métal, pas mal d'électro, du hip-hop plus récemment, et aussi de la folk.
Dès que j'ai découvert Oscar On The Lawn et sa folk-pop, j'ai été charmée par la beauté de sa voix, la douceur guillerette de sa musique. Ses chansons ont le don de me donner le sourire.
Et c'est avec un grand bonheur que je suis allée interviewer cette jeune chanteuse si passionnée, passionnante, et pleine d'humour.


Crédit photo : Emmanuel Viverge


Une musique de printemps


Tu t'en doutes bien, la première question que j'ai posé à cette chanteuse et musicienne c'est : pourquoi ce nom ?
Elle m'explique en riant : "J'ai toujours eu un truc avec les prénoms. Et Oscar est mon préféré ! En plus, c'est le prénom de mon chat."
"En fait, je voulais un nom doux, léger, comme une petite musique d'été qu'on peut apprécier partout. Quand j'ai crée Oscar On The Lawn, on était au printemps, et j'ai eu cette image d'un chat sur une pelouse ..."
"Cette image-là correspondait parfaitement à mes premiers morceaux. Je voulais faire une musique
Crédit photo : Maxime Steckle
qui soit comme le printemps et l'été."
"Actuellement, j'évolue un peu. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, je suis toujours en quête d'un nouveau fil conducteur."
Oscar On The Lawn a donc pris naissance dans la sérénité d'un printemps ensoleillé, heureux et enchanteur, s'épanouissant dans des mélodies colorées et fleuries.
"Dès que j'ai commencé la musique, j'ai commencé à écrire"
Avant de poursuive, je lui demande d'effectuer un petit retour en arrière, sur son parcours de chanteuse et de musicienne.
"J'ai commencé la musique à 11 ans. J'ai fait le conservatoire de Sarreguemines puis je suis venue sur Strasbourg pour suivre des cours à la fac de musicologie."
"J'ai immédiatement commencé à écrire. Au début, je ne faisais que des chansons très simples, avec deux accords ! Très vite, j'ai aussi eu mon premier groupe. On essayait de faire du rock, on répétait dans une vieille cave, et on était nulles ! " Dit-elle en éclatant de rire. 
"Par la suite, j'ai enchaîné différents projets. J'ai monté un projet solo, puis on était deux, puis trois, puis je me suis retrouvée à nouveau seule. Et ça m'est arrivé deux fois d'affilée ! C'est pour ça que depuis 2015, avec Oscar On The Lawn, j'essaye de rester seule."


Des concerts, un premier EP et un album à venir


Crédit photo : Laurent Khram-Longvixay
Depuis ce printemps 2015, Oscar On The Lawn a multiplié les scènes : "J'ai fait pas mal de concerts, une bonne trentaine. J'ai notamment joué à la Laiterie, à l'occasion des scènes ouvertes, c'était vraiment cool ! J'ai aussi joué à Django Reinhardt en première partie de Elysian Fields."
"Mais je crois bien que la scène que j'ai préféré, c'était celle chez Jeanette et les Cycleux, un endroit que j'adore, où j'ai eu la chance de faire la première partie de Lou Shields."
Parallèlement, cette passionnée très active a déjà sorti son premier EP : "J'ai signé chez le label Aros Production. Le producteur, Allan Ros, qui est une personne formidable, m'a tout de suite fait confiance. Nous sommes devenus de vrais amis, c'est mon papa ours ! D'ailleurs, dans ce label, nous formons comme une petite famille. On va constamment voir les concerts des autres, c'est très chouette."
"Pour ce premier EP, je voulais quelque chose qui aille vite ! J'ai lancé le projet en mars, et en avril on était en studio ! C'était si rapide au final que je connaissais à peine les morceaux", plaisante-t-elle avant de préciser : "J'ai déjà eu des projets pour sortir des CD, mais ça traînait, on devait attendre sur les gens ... Or là, je voulais que ça bouge, je voulais que ça se fasse !"
Plus que motivée, et portée par ses succès, la chanteuse ne compte pas s'arrêter en si bon chemin : "Je projette d'enregistrer un album encore cette année. Mais pour ce faire, ajoute-t-elle en riant, il faudra que je réussisse à trouver des musiciens qui acceptent que je gère tout !"
"Et puis ce n'est pas simple de garder des chansons de côté pour cet album ... Dès que je crée un nouveau morceau, je suis si contente que j'ai envie de tout de suite le jouer ! Mais il faut bien garder des surprises !"


"Le genre de choses qui va te donner le sourire, égayer ta journée"


Désireuse d'en savoir plus sur la source même de sa musique si enthousiaste, je la questionne sur ce qui l'inspire :
"Je m'inspire beaucoup de mes livres préférés. Il y a des petits passages qui me plaisent que je mets en musique. A titre d'exemple, la chanson "Tulips & Roses" vient du livre "Autoportrait au radiateur" de Christian Bobin."
"Mais je m'inspire aussi des moments que j'aime dans ma vie. C'est ça ma musique en fait : des petites choses simples, des petits bonheurs de vie. Le genre de choses qui va te donner le sourire, égayer ta journée."
Quand j'avais annoncé cette interview sur la page facebook de mon blog, avant même de rencontrer Oscar On The Lawn, j'avais utilisé ces mêmes mots pour décrire sa musique, ce rayon de soleil tout doux qui vient embellir ta journée. Il suffit de se laisser bercer par la beauté de sa voix.
Evidemment, entre fans de musique, on s'est forcément mis à parler de nos groupes préférés, et voici les siens : "Il y a trois artistes que j'adore, et que j'écoute depuis 10 ans : Cat Power, Emily Jane White et My Brightest Diamonds."
"J'écoute plein de trucs en fait : pop, folk, métal ... Et j'adore le psychobilly, c'est vraiment génial !"

Crédit photo : Doe&Deer
Concert Laiterie


De la musique ... Et des tatouages !


Cette chanteuse très talentueuse a plus d'une corde à son arc, et pour cause, elle est également tatoueuse :
"Je me suis lancée dans le tattoo depuis peu. J'ai commencé le dessin il y a un an, et c'est à peu près au même moment que j'ai commencé à tatouer. Je suis un peu comme un têtard qui est en train de faire son chemin !"
"J'ai été prise dans un salon pour tatouer, celui de Cévelyne Tattoo ! Mais c'est très récent, je n'ose pas encore trop en parler." (C'est pourquoi je me permets de le faire à sa place, bah oui, faut bien que ça serve à quelque chose les blogueuses !)
"J'adore le tatouage ! Comme beaucoup de monde, j'ai commencé à l'âge légal, et je ne me suis jamais arrêtée ! J'ai plein de tatoueurs différents : Ludivine de Baron Samedi, Pas de Veine, Dix Minets, Cheyenne, Xav le Pirate (qui m'a tatoué aussi), Jubs de Contraseptik qui est très sympa mais aussi Caca Hontas qui est une fille géniale, très humaine, et qui aime beaucoup rire !"
Elle ajoute : "Ce qui m'intéresse tout particulièrement dans le tattoo c'est le côté symbolique, thérapeutique. En plus de l'art en lui-même, de la technique, cette possibilité de régler les choses par le tatouage, un peu comme un rituel vodoo, me plaît énormément."

Crédit Photo : Luc Chamoraud
Release 

Voilà pour cette interview ! J'espère avoir réussi à retranscrire un peu de la joie de vivre d'Oscar On The Lawn qui, en plus de son talent, fait toute sa beauté. Cette jeune femme très modeste, si souriante, sincère et naturelle, est le genre de personne qu'on est heureux de pouvoir rencontrer. Le genre de personne dont le sourire est communicatif !
D'ailleurs, si tu as la chance de la voir sur scène, tu pourras entendre ses blagues préférées et elle te demandera certainement d'imiter des animaux !

Tu peux suivre Oscar On The Lawn sur sa page Facebook !






jeudi 8 septembre 2016

Célestine, la femme à barbe : Rencontre avec une coiffeur-barbier !

Tinta, à Strasbourg, c'est un salon de tatouage réputé, avec une grande salle dont la déco est d'inspiration asiatique.
Mais à l'entrée du shop, c'est une autre pièce, éclairée par la grande vitrine, qui accueille les visiteurs. Un fauteuil en cuir, un joli miroir, de beaux produits, des peignes, des lames de rasoir ... Cette partie-là de Tinta, qui sonne joyeusement vintage, c'est le domaine de Célestine, coiffeur-barbier.
Pour un service à l'ancienne, dans un univers stylisé, travaillé.
Rencontre avec une passionnée des barbes et des coiffures rétro !




"Dans les années 50, les hommes ne portaient pas la barbe. On allait chez le coiffeur pour se raser et se faire une coupe une fois tous les 3-4 jours, pour être propre. Ce savoir-faire a disparu quand est arrivé le rasoir jetable."
"Malgré tout, le métier est resté dans pas mal de pays comme aux Etats-Unis, où les mecs souhaitaient garder ce côté-là, cet univers masculin."

En France, les coiffeurs-barbiers refont tout doucement surface depuis quelques années, motivés par une sincère passion du rétro qui gagne les cœurs, ainsi qu'une volonté de s'éloigner du chemin où la société de consommation nous a trop vite emmené, pour repartir en quête de sincérité, de durable, ...

Célestine s'inscrit totalement dans cette démarche : "On est en recherche d'un savoir-faire unique, du côté artisanal du métier. C'est exactement comme quand on va acheter ses fruits et légumes chez un petit producteur, ou qu'on va préférer aller dans un petit resto plutôt que dans un établissement tenu par une grande chaîne."
Sans jamais se départir de son sourire naturel et doux, qui la caractérise si bien, elle m'explique : " J'ai toujours aimé l'univers masculin, le style à l'ancienne. Et j'apprécie depuis longtemps de travailler avec des matériaux nobles, par opposition à cette société de consommation où tout est jetable ..."
"J'utilise beaucoup de produits américains. Ou s'ils sont européens ils viennent d'Amsterdam ou de Berlin principalement, car il est difficile d'en trouver autrement."
"Ces produits sont à l'ancienne, vraiment rétro. Ils sont non seulement efficaces mais ils ont aussi un petit truc en plus, un joli packaging, un chouette univers. Je ne me voyais tout simplement pas utiliser des produits qui manquent d'âme, qu'on trouve partout. Par exemple pour le rasage j'utilise une vieille marque italienne."
"De plus, ce sont des produits bio, non testés sur les animaux. C'est quelque chose qui me tient très à cœur. Notamment parce que ma copine est vegan."
"Pour ce qui est des brosses, elles sont en bois de poirier, avec des poils de sanglier."

On comprend immédiatement la démarche authentique qu'a adopté Célestine, cette inspiration du rétro qui n'est pas tant nostalgique, mais qui sonne plutôt comme une quête de qualité, et même d'une autre façon de vivre. Ce travail ne se lit d'ailleurs pas qu'à travers sa recherche de l'excellence dans les produits qu'elle utilise, mais également dans sa technique.

Elle évoque le métier de coiffeur-barbier traditionnel : "C'est vraiment quelque chose qui se perd. Les techniques ne sont pas apprises au CAP coiffure. Un dégradé aux ciseaux ne se fait plus par exemple, on préfère le rasoir histoire de gagner du temps, et c'est dommage pour ceux qui souhaitent se coiffer vraiment à l'ancienne."



J'en profite pour l'interroger sur son parcours :  "J'ai appris sur le tas, en coiffant des potes à la maison, j'ai toujours adoré faire ça. Mais je n'ai pas suivi un apprentissage vers 15 - 16 ans contrairement à la plupart des coiffeurs."
"Après mon bac, j'ai fais STAPS puis j'ai poursuivi mes études dans le domaine "sport et inadaptation sociale" mais je ne m'y plaisais pas, le métier ne ressemblait pas à l'image que je m'en étais faite. J'ai vite bifurqué."
"Grâce au visa Working Holliday, qui permet de voyager et travailler en même temps, j'ai passé un an au Canada. J'ai réalisé qu'il y avait pas mal de barbiers ! J'ai pas mal bougé aux Etats-Unis aussi, à Boston, San Francisco, Los Angeles, ... Là aussi il y avait déjà beaucoup de coiffeurs-barbiers alors qu'en France, si les hommes aimaient déjà porter la barbe, ils n'en prenaient pas soin."
"De retour sur Strasbourg j'ai fait un CAP de coiffure, c'est une étape obligée quand on veut devenir coiffeur-barbier. J'ai trouvé un patron sur Montpellier pour mon apprentissage. J'ai eu la chance de bosser avec une femme qui m'a appris la technique à l'anglaise, cela m'a permis d'acquérir une base de technique pure."

Un parcours quelque peu atypique pour cette passionnée qui a clairement trouvé la voie qui lui convient.
Elle n'a d'ailleurs pas perdu de temps car à peine son apprentissage à Montpellier terminé, elle a immédiatement pris la direction de Strasbourg pour ouvrir son shop, en compagnie de son frère, Moustache, tatoueur.

Pourquoi Strasbourg alors ? "Nous sommes alsaciens, Strasbourg est notre ville, c'était donc une évidence d'ouvrir notre magasin ici !"

L'alliance entre un tatoueur et un barbier à de quoi surprendre, mais surtout séduire ! A ce sujet, elle précise : "Les univers tattoo et coiffeur-barbier marchent très bien ensemble, ils sont assez similaires. Ça se fait déjà beaucoup aux Etats-Unis d'ailleurs, pas mal à Paris aussi."
Plus encore qu'une idée que je trouve personnellement très cool, cela ouvre aussi la porte à un échange de services des plus sympathiques : "Les gens peuvent venir prendre rendez-vous pour un tattoo et une taille de barbe en même temps. Ou bien ils peuvent profiter de l'attente avant de se faire tatouer pour se faire coiffer, par exemple."

Cela permet aussi d'accueillir les hommes dans un univers différent, où ils peuvent se sentir immédiatement à l'aise, ainsi que le confirme la sémillante Célestine : "Les hommes ont toujours horreur d'aller chez le coiffeur, parce que ce sont des lieux qui manquent d'âme."
"Nous avons souhaité mon frère et moi faire un lieu qui nous ressemble, on y a mis tout notre cœur."

Cette volonté d'investir sincèrement les lieux se ressent immédiatement. Dès l'entrée, on est accueilli par une jolie pièce lumineuse, aux teintes pastels, aux meubles rétro, à quoi s'ajoutent des vieilles publicités et des planches de tattoo. Tinta est définitivement le genre de lieu vivant, vrai, où se sent tout de suite bien. Enfin, on a le sentiment d'être "chez soi", de retrouver là la plénitude de son propre univers.

Et en cela, c'est un véritable changement, un de plus, que propose Tinta. J'avoue que pour ma part je déteste également aller chez le coiffeur, parce qu'au final je ne m'y sens pas bien, cette fameuse impression qu'on ne devrait presque pas être là, cette gêne, cet univers aseptisé, ... Chez Tinta, c'est différent.

Moustache et Célestine ont parfaitement réussi à faire vivre ce lieu. Et en plus ils ont la chance de travailler ensemble, eux qui sont si proches.

"On parle souvent du rétro comme d'une simple mode. Mais au final, si cette mode permet de retrouver ce genre de lieu, des coiffeurs-barbiers, alors je trouve cela formidable !"
"J'aime autant la barbe que la coiffure, je me plais vraiment dans mon métier, et je crois en cet endroit."

Célestine ajoute : "Je fais autre chose que la taille, parce qu'il y a aussi un service sympa, ce côté intime avec un seul fauteuil. Cet accueil, cette écoute du client, c'est aussi ça qui peut faire la différence. C'est vraiment important pour moi de ne pas être dans le speed mais bien au contraire de proposer un moment chaleureux."
On retrouve ici pleinement tout cet univers que Célestine a su amener à Strasbourg.



Et c'est tout cet ensemble harmonieux, depuis les produits, la technique, et le service, qui séduit une si large panel d'hommes.
"Parmi les clients qui viennent, il y a bien sûr des puristes, qui sont vraiment rétros, mais pas que ! Il y a aussi des hommes qui ont toujours aimé le vintage sans oser se coiffer à l'ancienne. Il y a aussi ceux qui viennent simplement pour un service de qualité, que ce soit de coiffure homme ou de barbe. Pas mal de mecs veulent aussi une coupe plus actuelle, ou une à l'anglaise qui va être plus graphique. Au final, c'est très varié. On peut vraiment faire plein de choses !"

"Pour ma part, je préfère une belle coupe, bien exécutée à l'ancienne, qu'une coiffure tribale dans le je sais m'adapter à toutes les demandes des clients."
genre des footballeurs. Cependant,
"Ce que j'aime, c'est ce côté artistique. A l'époque, on reconnaissait à la coiffure d'un homme le barbier chez qui il allait. C'est vraiment bien de pouvoir retrouver cela."

Je lui demande alors si elle accepterait également les femmes parmi ses clientes : "J'ai déjà coiffé des femmes et je n'hésiterais pas à le refaire. En tant que femme ayant les cheveux courts, les coiffeurs-barbiers m'ont trop souvent fermé la porte, refusant de me coiffer. Pour ma part, je ne fonctionne pas selon un raisonnement binaire. Si une femme a les cheveux courts, je peux très bien la coiffer. En revanche, si elle a les cheveux longs et qu'elle me demande une coupe très sophistiquée, je préférerais l'orienter vers un autre de mes collègues, car ce n'est pas ma spécialité."

Avant de terminer l'interview, je ne peux m'empêcher de lui demander d'évoquer la question de la place de la femme parmi les coiffeurs barbiers. Elle me répond avec gentillesse : "Bien sûr, je souhaite faire évoluer ce métier, dans le sens où ce n'est pas parce qu'on est une femme, et donc qu'on n'a pas de barbe, qu'on ne sait pas la tailler ! Les deux ne sont pas incompatibles !" Rigole-t-elle avant d'ajouter : "Il faut évidemment faire face à une certaine appréhension, à des remarques telles que : est-ce que vous êtes sûre que vous savez le faire ?"
"En fait, c'est comme pour tout, quand on est une femme, on doit toujours prouver qu'on est douée dans notre domaine, on doit faire deux fois plus nos preuves. C'est un challenge supplémentaire à relever !"

Si Tinta vient tout juste d'ouvrir, Célestine n'aura certainement pas longtemps à faire ses preuves : sa technique, sa passion, suffiront largement à lui permettre de trouver la place qu'elle mérite parmi les coiffeurs-barbiers de renom.

Retrouvez Célestine sur la page Facebook de Tinta !


Egalement sur le site internet de Tinta, tatoueur et coiffeur-barbier !